PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Dans cet article, il s’agit de s’interroger sur une nouvelle forme de cybercrime : l’humiliation sur Internet. Définie comme l’atteinte à la dignité de la personne par l’image, celle-ci tend à toucher toutes les tranches de la population. Or, si la cyberhumiliation présente les mêmes caractéristiques que l’humiliation traditionnelle, Internet semble y ajouter de nouveaux éléments et notamment l’impossibilité de répondre à l’affront. À partir d’un terrain effectué avec des jeunes adultes, il s’agit ici de cerner les visions liées à l’humiliation numérique et d’identifier les moyens employés par les individus en vue de se protéger d’une telle déviance. Nous verrons que l’émergence de ces stratégies individuelles n’est en fait que la conséquence de l’inefficacité des moyens préconisés par les autorités en vue d’éradiquer cette cyberdélinquance.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 2, pp. 173-204.
Mots clés : Bande, Sociologie, HONNEUR, Image de soi, VIRILITE, Violence, Conflit, Valeur, Norme sociale, Jeune, Jeune en difficulté, Territoire, Quartier, RECONNAISSANCE
Depuis l'Ancien Régime, l'Etat s'est efforcé de désamorcer les guerres vicinales par le biais des régulations pénales. La justice s'est progressivement substituée aux violences communautaires et à l'arbitraire des systèmes vindicatifs. Le succès de l'Etat pénal est considérable sans être total, les affrontements entre bandes rendent visible la persistance d'une conflictualité vicinale et vindicative modeste, urbaine, restée hors du champ pénal. Une conflictualité inscrite dans la vie locale, enracinée dans l'informalité de l'interconnaissance, s'appuyant sur des valeurs telles que l'honneur, la virilité et nourrie par une intense quête de reconnaissance. Au delà des ressorts normatifs, cet article propose d'en étudier les modalités pratiques, à partir d'une recherche ethnographique menée au plus près des bandes dans deux cités de la région parisienne.