Article de Axelle François, Anne Marie Nolet, Carlo Morselli
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 2, juin 2018, pp. 389-419.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Sociabilité, Réseau d'information et de communication, Internet, Réinsertion sociale, Interaction, Québec (Province du), Montréal
Prenant appui sur les recherches actuelles dans le traitement de la délinquance et mobilisant l’analyse des réseaux sociaux, cet article interroge l’influence de la sociabilité carcérale sur les perceptions individuelles à l’égard de la réinsertion. Les résultats d’une enquête menée auprès de 22 résidents d’une maison de transition située à Montréal suggèrent que plus le niveau de sociabilité carcérale est élevé, plus les résidents ont une vision négative de leur réinsertion, et inversement. En cohérence avec le phénomène général d’institutionnalisation, ce résultat et l’étude dans son ensemble autorisent la réflexion quant aux interventions conduites auprès de personnes contrevenantes.
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Article de Thibaut Slingeneyer
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 4, décembre 2017, pp. 541-565.
Mots clés : Justice-Délinquance, Statistiques, Outil, Méthodologie, Éthique, Épistémologie, Chercheur, Justice, Étude de cas, Décision, Interaction, Libération conditionnelle, Sanction pénale, Foucault (Michel), Belgique
Cet article présente quelques considérations méthodologiques, épistémologiques et éthiques concernant une utilisation « décalée » des statistiques en justice pénale. Un tel usage est qualifié de « décalé » en ce qu’il cherche à identifier, non pas les prédicteurs relatifs à la récidive des infracteurs, mais les prédicteurs relatifs aux activités (avis et décisions) des décideurs pénaux. Produire un tel type de données statistiques peut s’analyser comme une contre-conduite (de la part du chercheur) cherchant à en produire d’autres dans le chef des détenus et des décideurs. L’article illustre cet usage décalé à partir d’une recherche relative à la prise de décision en matière de libération conditionnelle en Belgique.
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Article de Océane Pérona
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 3, septembre 2017, pp. 415-443.
Mots clés : Justice-Délinquance, Abus sexuel, Victime, Expertise médicale, Police, Pratique professionnelle, Expertise judiciaire, Interaction, Enquête, Entretien
Cet article s’intéresse aux expertises médico-légales des victimes de violences sexuelles et aux relations entre les policiers demandeurs de ces rapports et les médecins légistes qui les rédigent. Notre analyse distingue deux situations : celles où le certificat médical fait état de constats de lésion, et celles où le certificat ne constate aucune lésion physique. Cette dernière situation met à l’épreuve les rapports entre policiers et médecins légistes, et montre que chacun des deux groupes professionnels entretient des rapports différents à la victime.
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Article de Abdelhafid Hammouche, Carine Guérandel, Eric Marlière, et al.
Paru dans la revue Hommes et migrations, n° 1315, juillet-août-septembre 2016, pp. 1-87.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Justice-Délinquance, Immigration, Religion, Islam, Intégrisme, Terrorisme, Interaction, Discours, Média, Vie politique, Analyse de contenu, Liberté d'expression, Analyse critique, Jeune en difficulté, Délinquance juvénile, Banlieue, Représentation sociale, Appartenance sociale
Les attentats sanglants de 2015 et 2016 nous ont plongés dans la stupeur. Des débats contradictoires ont tenté depuis de nommer et d’expliquer ces évènements tragiques. La revue Hommes et Migrations interroge plus spécifiquement les relations établies, explicitement ou non, entre terrorisme, islam et immigration. A travers l’analyse des discours médiatiques, des trajectoires chaotiques des terroristes et des conditions actuelles de l’action publique dans les territoires urbains dégradés, ce dossier contribue à identifier des pistes d’action (travaux de recherche et politique publique) pour les années à venir.
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Article de Laurent Mucchielli
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 40, n° 1, mars 2016, pp. 25-50.
Mots clés : Justice-Délinquance, Territoire-Logement, Contrôle, Vidéo, Milieu urbain, Rôle, Sociologie, Interaction, Délinquance, Sécurité, Évaluation
Le fort développement de la vidéosurveillance dans l’espace public, en France, à partir des élections présidentielles de 2007, n’a pas fait l’objet d’évaluations scientifiques. Cet article propose une étude de cas et un travail de terrain dans une petite ville dotée d’un système de vidéosurveillance considéré comme exemplaire par les pouvoirs publics locaux. L’étude montre que la vidéosurveillance n’assure ni prévention ni dissuasion des actes de délinquance et qu’elle n’a globalement aucun impact sur le niveau de la délinquance enregistrée. L’étude illustre également le phénomène de déplacement des problèmes. Elle permet ensuite de mesurer la contribution de la vidéosurveillance au travail de police judiciaire, montrant que cette contribution est réelle mais limitée. Au final, la vidéosurveillance apparaît essentiellement comme un outil municipal de gestion urbaine de proximité, qui n’a que peu de rapport avec la politique locale de sécurité et de prévention. L’auteur analyse alors les ressorts politiques du succès de cette technologie, montrant qu’elle a constitué une ressource politique tant pour le gouvernement qui a décidé d’inciter à sa généralisation que pour les élus locaux désireux d’afficher une action dans le domaine, le tout en lien avec le fort développement des industries de la sécurité.
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