Dans son livre « A l’épreuve du placement », la sociologue revient sur les débats historiques et actuels qui traversent la protection de l’enfance dans son rapport aux populations issues des minorités. Elle montre que l’institution continue d’être le lieu de construction des origines des enfants, à condition d’éviter les assignations systématiques qui laissent peu de place à la multiplicité des références.

Dossier composé de 4 articles :
Enfants placés : retour en famille, l’angle mort
Des situations disparates, des moyens insuffisants
Une transition en douceur
« Savoir distinguer les situations aiguës des difficultés chroniques »

Créé en octobre 2018 en Auvergne, le lieu de vie La Croix des Quatre Chemins, géré par la Scop Educateurs voyageurs, propose à des adolescents placés en grande difficulté des séjours de rupture de longue durée en pleine nature. Encadrés par une équipe éducative de sept personnes aux petits soins pour eux, ils tentent, cahin-caha, de retrouver le chemin de leur vie.

Ouvert en 2012, le service d’accompagnement pour les familles et adolescents (Safa) de La Sauvegarde du Finistère suit, à Brest et Morlaix, une centaine de mineurs à leur domicile. Grâce à des moyens renforcés, l’intervention intensive des travailleurs sociaux représente une alternative au placement, fragile mais essentielle.

Régulièrement critiqués sur leur prise en compte des liens d’attachement des enfants, les professionnels de la protection de l’enfance sont pris en étau entre un modèle de pensée antérieur à la loi de 2016, qui s’est recentrée sur les besoins fondamentaux de l’enfant confié, et une mise en pratique complexe sur le terrain. La solution serait-elle d’encourager la pluralité des liens ? De plus en plus de voix s’élèvent pour l’affirmer.