PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 3, septembre 2022, pp. 185-203.
Mots clés : Enfance-Famille, Enfant, Famille, Attachement, Approche systémique, Thérapie familiale, Perte, Psychologie du développement, Identité
La théorie de l’"attachement" nous amène parfois à faire l’impasse sur la notion de perte qui lui est cependant inévitablement liée. C’est à la lumière de la "boucle de l’ambiance", développée dans le modèle du "Milieu humain" (Dessoy, 1988), que cet article propose de revisiter ces notions. Comment concevoir leur articulation dans un contexte sociétal qui laisse la part belle à l’horizontalité ? Après un rapide détour historique sur la genèse de la construction de la boucle de l’ambiance, nous insisterons sur les mutations sociétales de nos communautés familiales contemporaines. Nous proposerons une forme de modélisation sur les manières de vivre l’attachement et la perte, l’appartenance et la différenciation au sein de celles-ci. Nous mettrons en évidence différentes manières de nous positionner dans l’accompagnement des familles, et nous insisterons sur les balises qui soutiennent le travail thérapeutique dans la construction de nos interventions afin d’éviter, autant que possible, de renforcer un attachement sans perte.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 2, juin 2022, pp. 107-122.
Mots clés : Enfance-Famille, Thérapie familiale, Enfant, Approche historique, Relation enfant-parents, Psychiatrie infantile, Psychanalyse, Famille, Autorité parentale, Écoute, Langue étrangère, Jeune enfant
Dans cet article, Maurizio Andolfi voudrait souligner combien dans de nombreux endroits du monde l’enfant a été négligé dans le champ de la thérapie systémique. Ironiquement, Nathan Ackerman, le fondateur de la thérapie familiale, a ouvert le mouvement de la thérapie familiale à l’enfant, et ses idées et son travail clinique avec les enfants et leurs familles dans la séance étaient remarquables. Malheureusement, à la fois les théoriciens des systèmes du Mental Research Institute de Palo Alto et les pionniers d’orientation psychodynamique comme Bowen, Framo, Boszormenyi-Nagy, etc. s’intéressaient davantage à la description des "adultes" : le premier groupe a mis en lumière les modes de communication des adultes, tandis que le second groupe se concentrait sur leur différenciation du soi par rapport à la famille d’origine. Mais où était l’enfant dans leur théorisation ? Les enfants ont surtout été observés et traités du fait de leurs problèmes, et beaucoup moins pris en compte pour leurs ressources incroyables au sein de la famille. Dans cet article, Andolfi décrit comment se débarrasser d’une approche de protection/contrôle à l’égard des enfants, en leur redonnant une voix et une compétence relationnelle dans le scénario thérapeutique. Au lieu de mettre une étiquette sur l’enfant, l’auteur montre comment le respecter dans sa compétence et prendre soin de ses parents, l’engageant activement dans la thérapie comme un guide sûr dans l’exploration du monde familial.
Paru dans la revue Dialogue, n° 229, septembre 2020, pp. 103-121.
Mots clés : Enfance-Famille, Santé-Santé publique, Deuil, Perte, Famille, Enfant, Psychanalyse, Thérapie de groupe, Culpabilité, Thérapie familiale, Traumatisme
Cet article aborde la question du deuil et plus particulièrement du deuil d’un enfant dans une famille. Ce deuil traumatique vient bouleverser l’ordre générationnel. Il confronte l’ensemble du groupe familial à un impensable. Comment peut-on accompagner au mieux une famille frappée par un tel drame ? Est-il pertinent de prendre en charge l’ensemble de la famille ? La plupart des auteurs qui ont travaillé ces questions sont d’orientation systémique. Les auteures, psychologues et thérapeutes familiales psychanalytiques, se proposent ici d’aborder cette thématique sous l’angle de la théorie psychanalytique individuelle et groupale. Elles illustrent leurs propos au travers d’une situation clinique afin de montrer l’évolution du travail de deuil au sein d’une famille confrontée à la perte d’un enfant.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 4, décembre 2018, pp. 391-402.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Deuil, Enfant, Mort, Groupe de parole, Approche systémique, Thérapie familiale, Famille, Fratrie, Thérapie de groupe, Objet, Médiation, Accompagnement
Les objets flottants s’avèrent utiles dans de nombreuses circonstances de rencontre, spécialement lorsque les familles ont du mal à s’exprimer. Marie Jeanne Schon anime un groupe de familles ayant perdu un enfant, groupe fondé à l’initiative de parents il y a longtemps, et dans ce cadre elle a mis dans sa musette de thérapeute, un stock de boutons qui, attribués aux membres de la famille, deviennent une sculpture familiale par la magie du passage du réel au métaphorique. Lors des 11e Journées de Thérapie familiale elle présentait son outil. Aujourd’hui, elle en donne une application dans une famille éprouvée par la perte d’un enfant.
Article de Laurence Croix, Nicolas Rabain, Sandrine Clergeau, et al.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 79, 2018, pp. 6-141.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Courants de pensée en sciences humaines, Parents, Parentalité, Famille, Sexe, Genre, Mère, Père, Gestation pour autrui, Parenté, Filiation, Autorité parentale, Homoparentalité, Adoption, Enfant, Adolescent, Conflit, Partenariat, Droits de l'enfant, Santé mentale, Périnatalité, Relation travailleur social-usager, Juge des enfants, Écoute, ASE, Mineur non accompagné, Mineur isolé étranger, Groupe de parole, Autisme, Thérapie familiale
Quoi de neuf du côté des parents ? Les parents d’aujourd’hui sont-ils différents de ceux d’hier ? Inversement, pourquoi seraient-ils les mêmes ? La parentalité est-elle un invariant anthropologique ou un état sans cesse remodelé et redéfini par les sociétés et les individus ? Dans un contexte de changement rapide de la société, impossible de penser que rien n’a changé de ce côté-là, et tellement vite d’ailleurs que tout le monde s’y perd. Nouvelles configurations familiales, nouveaux modèles théoriques, bienpensance, nous conduisent à des questionnements éthiques inouïs : Comment définir la famille ? Qui fait famille ? Comment travailler avec les parents des enfants et adolescents dont nous nous occupons ? Les nouvelles modalités du faire famille nous conduisent à des réaménagements notables. À qui s’adresser pour cet enfant qui a deux mamans et deux papas ? Ou pour cet adolescent accompagné par son beau-parent ?
Par ailleurs, après avoir traversé l’époque de la responsabilisation des parents, sommes-nous passés à l’ère de la déresponsabilisation ? Le modèle psychogénétique des troubles de l’enfant est-il toujours à l’oeuvre ? Autrement dit, considère-t-on toujours les parents coupables, ou au contraire préfère-t-on les penser acteurs des prises en charge de leurs enfants ? De tout cela vont dépendre nos manières de nous adresser à eux, de les considérer, de les associer, ou de les mettre à l’écart de nos institutions et de leurs enfants : à l’hôpital, dans les lieux de soins, à l’école, dans le milieu judiciaire (pénal ou civil), dans les lieux d’accueil petite enfance, dans le champ du handicap ou celui de la prévention et de la protection de l’enfance. Ce numéro mettra au travail ces questions, par un abord multidisciplinaire, en explorant également ce qui s’expérimente dans d’autres pays.
Cothérapie et coparentalité posent des problèmes analogues liés au fait que les deux partenaires sont à la même place. Des difficultés peuvent alors surgir du fait des différences conceptuelles et/ou du risque de privilégier la relation entre les deux partenaires au détriment du tiers, enfant d’un côté, patients de l’autre. Il semble sage de réactualiser les principes selviniens, basés sur la complémentarité dans les équipes thérapeutiques où l’un fait l’observateur pour une situation et l’autre assume les responsabilités thérapeutiques, quitte à intervertir les rôles pour une autre situation. Les familles peuvent bénéficier d’un dispositif analogue en alternant les rôles, chacun prenant la responsabilité éducative à son tour. Ces dispositifs ont tendance curieusement à atténuer les différences et à créer une saine émulation plutôt qu’une rivalité plus ou moins sourde et aliénante ou une complicité ambiguë.
La perte subite d'un(e) enfant provoque parfois des bouleversements familiaux. Le deuil de cet enfant est facilité par la mise en place de rituels thérapeutiques. Deux modèles de rituels sont présentés à partir d'exemples de suivis individuels et familiaux. Ils permettent d'activer le deuil pathologique et de préciser la place des vivants et des morts à partir d'une séparation initialisée par la thérapeute et finalement, collaborée avec l'ensemble de la famille endeuillée.