L'expérience montre que de nombreuses familles n'ont pas de demande d'aide, alors même que, vu de l'extérieur, nous faisons le constat de graves difficultés. Dans un certain nombre de cas, la non-collaboration est une réaction à des tentatives de collaboration échouées du passé et à ce titre les professionnels doivent être compris comme une partie du problème. Travailler avec les ressources, créer de la confiance et de l'espoir là où ils n'existent plus, les notions de directivité bienveillante et celle d'autocompétence des familles ont pour but de créer un contexte qui permet d'éviter de répéter des échecs de collaboration que la famille et l'intervenant accumulent dans leur biographie personnelle et professionnelle.

Les familles migrantes, résidant dans des quartiers défavorisés, souffrent de problématiques complexes, souvent sous-tendues par un sentiment d'impuissance important. C'est probablement une des raisons pour lesquelles les professionnels et ces familles ont des difficultés à coconstruire autour d'un projet commun. Dès lors, il semble pertinent de rechercher de nouvelles stratégies thérapeutiques, afin d'échanger de manière authentique au sujet de ce vécu d'impuissance, de créer un lien plus « secure » et ainsi de permettre un espoir de changement. L'outil présenté apporte des pistes intéressantes quant à l'échange, à la coconstruction et à la réactivation des projets existentiels. Un exemple clinique vient illustrer le propos.