La France d'après-guerre n'est pas très favorable aux gays : pénalisation de certaines formes d'homosexualité (notamment les relations avec ou entre mineurs), éducation de genre stricte inculquée dès l'enfance_ mais c'est aussi l'époque du rapport Kinsey (1948). Nombre de jeunes gays s'affirment et s'affichent publiquement. En dépit de représentations de l'homosexualité et d'une législation différentes, les réactions parentales (souvent singulières) face à l'annonce de l'homosexualité d'un fils ne diffèrent pas fondamentalement parce qu'elles sont liées à la question de la norme hétérosexuelle, elle-même connectée aux problématiques de genre. Hier comme aujourd'hui, l'idée de l'homosexualité comme déviance reste répandue dans l'imaginaire collectif, particulièrement en France, pays très conservateur.

La figure du héros ne se limite plus à celle du héros mythique ; le héros virtuel en constitue désormais une transformation contemporaine pour occuper cette fonction dans la vie fantasmatique des adolescents. Mais ces deux héros recouvrent-ils les mêmes enjeux internes ? À travers l'analyse d'un cas lié à une recherche clinique, l'article propose d'explorer l'investissement de l'avatar héroïque au centre du processus d'adolescence, au moyen de trois axes : l'effervescence pulsionnelle, la conflictualité narcissico-objectale et la problématique de perte. Ce qui ressort de la comparaison par analogie entre l'investissement libidinal des héros antique et virtuel relève de l'écart qui s'instaure dans cette situation clinique entre imaginer être un héros et alimenter virtuellement le fantasme mégalomaniaque d'être le héros.

Le lien mère-adolescent diffère-t-il selon que le jeune est ou non délinquant ? La recherche ici présentée a été menée auprès de deux groupes d'adolescents, l'un constitué de huit jeunes ayant un parcours judiciaire avec récidive et l'autre de dix lycéens. Tous ont été rencontrés en entretien, ont répondu à un questionnaire, puis se sont vu présenter sept planches du Family Aperception Test choisies pour cette recherche. Il ressort que les jeunes délinquants semblent avoir intériorisé de façon défaillante les interdits et percevoir l'autorité maternelle comme arbitraire, ne faisant pas sens. L'image maternelle serait perçue chez eux comme plus fragile, plus clivée, peu contenante, et le conflit mère-fils plus difficile à imaginer. Il faut toutefois noter que le nombre de jeunes rencontrés est restreint et que les résultats obtenus doivent être confrontés à ceux d'autres études, même s'ils concordent avec la théorie.

Cet article propose une réflexion sur la question de l'élaboration subjective du rapport à l'autre familial au sein d'un dispositif d'hospitalisation. Nous partirons du suivi thérapeutique de Clémentine, jeune adolescente mélancolique, précipitée dans le milieu institutionnel suite à une anorexie mentale sévère. À travers l'écoute clinique de son discours, nous verrons de quelle façon le cadre de soin vient faire émerger une élaboration de ses relations objectales, favorisant un questionnement sur ses relations à ses parents, à sa sour ou au groupe. La mise en parallèle des parcours de vie et de soin révélera une analogie quant aux mécanismes de répétition/réparation psychiques.

A partir de sa pratique clinique, l'auteur, pédopsychiatre et psychanalyste, constate que le fonctionnement psychique de certains enfants et adolescents s'est modifié dans notre civilisation sous l'influence de changements survenus dans la structure familiale, d'une dissolution de nos instances surmoïques collectives, du refus de reconnaître l'inéluctabilité de la perte dans tout destin humain et sous l'impact de facteurs technologiques tels qu'Internet. Ces changements sont difficilement réversibles et laissent présager, selon l'auteur, une dégradation considérable du fonctionnement de notre société.

Etre hospitalisé pendant un an à l'adolescence pour perdre du poids signifie vivre simultanément un changement morpho-psychologique et une séparation d'avec son groupe primaire d'appartenance ; en conséquence ces phénomènes perturbent également l'homéostasie familiale. A travers un cas clinique d'un adolescent obèse, l'article met l'accent sur les répercussions de ces changements psychosomatiques au sein de la dynamique des liens intersubjectifs familiaux. Il montre notamment comment un sujet, prisonnier d'un pacte dénégatif, se retrouve dans une position narcissique paradoxale. Aussi, cette position vécue par l'adolescent a pour fonction de maintenir conjointement, à travers son symptôme d'obésité, le pôle isomorphique familial tout en essayant de vivre le processus de différenciation enclenché avec le phénomène pubertaire et la métamorphose corporelle.

A partir du cas clinique de deux adolescents issus de familles différentes, l'une contenante et l'autre dépourvue de son rôle contenant, cet article traite de l'importance de la famille dans la mise en ouvre d'un processus de résilience dans les situations de traumatismes extrêmes familiaux et collectifs. Ce faisant, c'est la nature de la protection apportée par les familles algériennes à ses membres touchés par le terrorisme qui a frappé l'Algérie durant les années 1990 qui est montrée. En s'appuyant sur une expérience clinique dans un centre de prise en charge des victimes de terrorisme, l'auteur explique quels éléments, dégagés dans la clinique, l'ont poussé à réfléchir au rôle protecteur de la famille dans de telles situations et à entamer une recherche dans ce sens.

Si l'adolescence enjoint le sujet à l'intégration de nouvelles données perceptives, le dessin constitue un bon support à l'exploration du processus de croissance psychique. L'article examine l'utilisation du dessin pour un adolescent en thérapie selon trois axes : un mouvement régrédient de reprise de modalités subjectives précoces, sensori-rythmiques, l'expérimentation transitionnelle du squiggle et enfin l'ouverture vers une pensée figurative. La coconstruction créative des enveloppes psychiques, l'introjection d'un objet contenant seront le fil rouge de l'étude de ce processus.

A partir de la métaphore de « corps familial », l'auteur propose quelques hypothèses invitant à « faire travailler » ensemble les concepts de la thérapie familiale et les théories de l'adolescence. Le pubertaire impliquerait une sorte d'autonomie des organes génitaux, une fragmentation, phénomènes mis en parallèle avec les risques liés à l'autonomisation d'un membre de la famille au moment de son adolescence. L'adolescence est ainsi entendue comme une épreuve pour le sujet et pour le corps familial, nécessitant un travail de liaison° Est particulièrement abordé ici le vécu parental de perte.

Que vient révéler une grossesse en adolescence ? Derrière cette question mettant en scène plusieurs personnages (certains dans les coulisses) se cachent plusieurs générations, des couples, la famille au sens intergénérationnel et aussi parfois au sens transgénérationnel. Comment penser ces fécondations qui entraînent des grossesses - à interrompre ? à poursuivre ? Quelles places pour les sujets, les couples et les familles ? Trente ans d'expérience en centre de planification et d'éducation familiale nourrissent le questionnement dont l'auteur fait part dans cet article.