PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Peut-on soigner sans prendre le temps d’évoquer avec le patient ce qui le préoccupe, l’angoisse, l’agite, sans se poser avec lui pour découvrir ce qu’il a à nous raconter de son vécu, de son ressenti ? Mais sait-on vraiment ce que signifie écouter ? Comment recevoir cette parole sans timbre, balbutiante, désincarnée, délirante, agressive voire violente ? Que faire de l’innommable ? Il ne s’agit pas seulement d’être le destinataire et le réceptacle de cette parole, comme un contenant passif prêt à tout accueillir. Il faut détoxiquer, reformuler, élaborer, trouver un fil, quelque chose d’un sens possible et partageable.
Ce dossier constitue les actes des 9es Rencontres soignantes en psychiatrie organisées par la revue Santé mentale le 17 octobre 2023 à Paris sur le thème : « “Je vous écoute… ” : comment recevoir la parole du patient ? »
Il contient les articles suivants :
- « Je vous écoute… » Comment recevoir la parole du patient ? ;
- « Être écouté de façon entière » ;
- L’entretien à l’épreuve du délire ;
- Écouter, c’est permettre à l’autre de s’écouter ;
- Parfois, écouter ne suffit pas ;
- Un fil d’Ariane pour l’entretien clinique ;
- « Donc, si je comprends bien… » ;
- Travail émotionnel de l’écoute ;
- « J’ai plus d’érection ! C’est vos cachetons… » ;
- Quand la parole de l’autre nous saisit ;
- L’Open Dialogue : un miroir de l’écoute ? ;
- Une écoute de l’inclassable.
Le vécu de la fin du monde est une expérience de vie très souvent au fondement de la décompensation psychotique. Comment s’en débrouillent les personnes qui ont vécu cette expérience ? Être là et prendre soin sont à la base du travail soignant pour les personnes accueillies en psychiatrie.
La "santé mentale" est devenue le langage des institutions internationales pour parler de la psychiatrie, dans le fil des directives édictées par le Livre vert de la santé mentale positive produit par les instances européennes. Elle est désormais rabattue sur l'outil gestionnaire d'une "clinique du cerveau" et de la psychiatrie sécuritaire.
Des actions et des pratiques de résistance à cette tendance sont ici mises en discussion. De quelle santé mentale s'agit-il ? De quelle psychiatrie démocratique ? Ce numéro interroge la place de la psychiatrie dans la société : avec quelle éducation, quelle socialisation, quel sujet social, quels besoins collectifs pour vivre ensemble sans précarisation ni exclusion ? Les textes qui suivent proposent des réponses, pistes explorées et fécondes, réaffirmant les principes qui ont guidé les grands mouvements désaliénistes du XXe siècle, et une praxis de résistance à inventer aujourd'hui.
Accueillir, c’est faire une place à la parole de l’autre et son symptôme, dans ce qu’il peut avoir de dérangeant, c’est accompagner cette parole subjectivante sur la scène institutionnelle. Le refuser, on aboutit à un « encampement du monde ». L’accepter, dans la perspective d’une clinique du transfert, c’est témoigner d’une position désirante réciproque, mutuellement subjectivante. La clinique, c’est accueillir un désir de passage…
Paru dans la revue L'Ecole des parents, n° 627, avril-juin 2018, pp. 31-60.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Traumatisme, Terrorisme, Adolescent, Enfant, Guerre, Anxiété, Média, Psychiatrie, Écoute, Mineur non accompagné, Approche systémique
Les attentats terroristes de ces dernières années posent de manière cruciale la question des psychotraumatismes induits par les drames collectifs : guerres, catastrophes naturelles ou industrielles, accidents de car, etc. Leur impact est souvent sous-évalué chez l’enfant et l’adolescent, en raison de la discrétion de leurs symptômes. Comment ces traumatismes se manifestent-t-ils, à court terme et dans la durée, et comment les soigner, à l’échelle individuelle ou familiale ? Comment faire en sorte que l’enfant exprime ses angoisses, sa souffrance, et parvienne à « vivre avec » ? Car l’enfant n’oublie jamais les violences vues ou subies, surtout si elles sont associées à la mort d’un proche. Ce dossier de L’école des parents, réalisé à l’aide de nombreux spécialistes du trauma (psychologues, psychiatres, thérapeutes, chercheurs) analyse cette thématique, hélas d’actualité, et propose des pistes de prise en charge thérapeutiques.
N'est-il pas paradoxal, voire provocateur d'accoler tendresse et psychiatrie ? Pourtant, comment envisager de soigner sans s'engager émotionnellement ? Alors que le soin se construit essentiellement via la relation soignant-soigné, la tendresse s'inscrit comme tonalité au lien thérapeutique. Pour le soignant, oser puis parvenir à se montrer "tendre" requiert un travail sur soi et constitue en quelque sorte une éthique de la sollicitude.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 204, janvier 2016, pp. 15-75.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Crise, Psychiatrie, Approche clinique, Approche systémique, Urgence, Psychothérapie, Équipe soignante, Formation, THERAPIE COMPORTEMENTALE, Acculturation, Prise en charge, Accueil, Fin de vie, Suicide, Histoire familiale, Entretien, Écoute, Soins à domicile, Québec
La crise fait tout éclater : les liens avec autrui et la manière d'être avec soi-même. Pourtant, elle est aussi un moment extrêmement fécond où un changement profond peut avoir lieu, à condition que les soignants acceptent de la travailler en la situant du côté de la psychothérapie plutôt que de recourir d'emblée à une médication ou une hospitalisation. L'intervention de crise est peut-être une invitation à réinventer la clinique psychiatrique.
Article de Jean Pierre ALBERT, Alain JOUVE, Remy PUYUELO, et al.
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 97, mars 2015, pp. 9-121.
Mots clés : Institution, Mort, Deuil, Rite, Soins palliatifs, Euthanasie, Socialisation, Médecine, Hôpital, Psychanalyse, Fin de vie, Adolescent, Jeu, Identité, Garçon, Droit, Éducateur spécialisé, Lieu de vie, Accompagnement de fin de vie, Récit de vie, Enfant, EHPAD, Personne âgée, Exclusion sociale, SDF, Rue, Silence, Temps, Écoute, Don d'organe, Maternité, IVG, Éthique, Respect, Empathie, Amour, Psychose, Enfermement, Psychiatrie, Pulsion de vie
"Dans les institutions, la mort par maladie, la mort violente, la mort inattendue ou non d'un enfant, d'un parent, d'un collègue laissent, le plus souvent, les équipes, les familles, les usagers, désemparés. Les directions, les personnels se trouvent dans la nécessité de gérer ces situations et sont parfois contraints de se défendre face à la Justice tout en devant, dans le même temps, expliciter la situation et accompagner les enfants et adolescents accueillis et leurs familles. Culpabilité et responsabilité sont alors aux prises avec la problématique du risque à prendre et de ses limites dans l'éducation et le soin. La mort n'est pas une question exclusivement individuelle ; c'est une question qui traverse la famille, les groupes et les institutions. Le souci des professionnels est de lier la mort à la vie afin de favoriser toute possibilité de travail de deuil, de tenter d'en faire une issue créatrice où héritage et transmission organisent la temporalité inventive des espaces de langage, de la mise en récit et en sens."