PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Comment définissez-vous le modèle thérapeutique auquel vous êtes arrivée à ce stade de votre parcours ?
Pour rappel, la thérapie contextuelle a été fondée par Iván Boszormenyi-Nagy , dont je suis la veuve. La thérapie contextuelle se présente comme un modèle intégratif qui tient compte de cinq types de déterminants qui influencent notre comportement et nos relations : il s’agit des déterminants factuels biologiques et sociohistoriques, des déterminants psychologiques individuels conscients ou inconscients, des déterminants systémiques et de deux types de déterminants spécifiques à la thérapie contextuelle, soit l’éthique relationnelle qui rend compte de notre attente de justice, de réciprocité et de loyauté, ainsi que la définition relationnelle du Soi qu’on pourrait résumer par « pas de Soi sans un Autre » qui amènent à une définition relationnelle de l’autonomie.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 95, mars 2023, pp. 13-25.
Mots clés : Enfance-Famille, Rêve, Sommeil, Trouble du sommeil, Enfant, Psychothérapie, Traumatisme
Même s’il est très difficile d’étudier les rêves des enfants de manière expérimentale, les études réalisées suggèrent que le rêve se développe en parallèle des capacités cognitives, et notamment des aptitudes visuo-spatiales et de symbolisation. Les récits de rêve des petits sont courts et simples et se complexifient et s’allongent quand ils grandissent. Le contenu des rêves montre typiquement des éléments de la vie vécue, et les préoccupations notamment émotionnelles. La fréquence de cauchemars la plus élevée est observée chez les 5-10 ans, elle diminue ensuite et se stabilise à des valeurs basses à l’âge adulte (moins d’un par mois). En termes de fonction, les résultats chez l’enfant et chez l’adulte suggèrent que le rêve participe à la régulation émotionnelle et que l’activité onirique aboutit à une diminution de l’intensité émotionnelle des souvenirs. La recherche expérimentale sur le rêve converge donc vers les pratiques et conclusions de la psychologie clinique qui voit dans le rêve un outil utile pour la thérapie.
Article de Chantal Prononce Poyol, Marion Milliex, Bernard Golse, Laurence Gendarmeet al.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 93, 2022, 11-136.
Mots clés : Enfance-Famille, Accompagnement de la personne et identité, Adoption, Filiation, Abandon, Adoption internationale, Secret, Origine, Histoire familiale, Apprentissage, Handicap, Psychothérapie, Parents
Savoir, c’est faire entrer des représentations dans le champ cognitif, c’est acquérir une certaine maîtrise d’un domaine, c’est comprendre, c’est disposer de repères… c’est rassurant. Savoir renvoie à la transmission, mais aussi à la mémoire. Il y a le su et l’insu, le dit et le non-dit, le public, l’intime et les secrets.
Dans le champ de l’adoption, la question de « savoir ou ne pas savoir » est récurrente. On la retrouve dans la dynamique de l’agrément qui confronte le savoir des professionnels à la plus ou moins grande ignorance initiale des postulants, avec tout un travail de transmission qui s’opère des uns aux autres. Lorsqu’il s’agit d’un abandon dès la naissance ou plus tard se pose le problème de ce qui sera laissé à la connaissance de ceux qui prendront le relais et, par leur intermédiaire, à l’enfant. Et cette histoire généralement traumatique, qu’en sait l’enfant ? Quelle inscription dans sa psyché, dans son corps même ? Et que veut-il en savoir lui-même, tiraillé entre l’envie de savoir et la tentation de ne rien savoir de cette histoire blessante ? L’éventuel désir de ne pas savoir emportera-t-il avec lui d’autres pans cognitifs, compromettant les apprentissages ? Savoir qui sont les parents ayant donné la vie peut devenir une interrogation taraudante, particulièrement à l’adolescence. Certains voudront aller au pays qui les a vus naître ou prendront connaissance d’un courrier laissé à leur intention par la mère biologique. Les moyens de communication actuels, les réseaux sociaux ont transformé cette question. Ce numéro d’Enfances et psy permettra d’aborder en profondeur ces différents aspects à partir d’interventions de praticiens
Paru dans la revue Devenir, vol. 34, n° 4, 2022, pp. 439-465.
Mots clés : Enfance-Famille, Psychothérapie, Relation enfant-mère, Prise en charge, Évolution, Attachement, Recherche-action
Sur le modèle que Selma Fraiberg a initié au travers des visites à domicile d’intervention précoce, le suivi de Michèle et de Myriam, montre la turbulence des projections de la jeune mère envers son bébé. Vingt ans plus tard, les effets de transformations liées au travail thérapeutique, effets sur le long terme, permettent un partage de l’expérience passée avec la famille. Elle révèle l’existence d’une capacité à penser de concert, « copensée » de D. Widlöcher, et montre l’importance de la sécurité et de la solidité du lien mis en place.
La séparation parentale apparaît comme un événement fréquent, mais néanmoins majeur dans la vie d’un sujet, surtout à l’adolescence. Comment se conjuguent adolescence et les problématiques psychiques (œdipienne et de perte) et relationnelles qu’elle implique, avec la séparation parentale ? L’article discute ici le cas d’Adèle, âgée de 22 ans, pour qui la séparation des parents a eu lieu lorsqu’elle avait 16 ans. Adèle a été rencontrée trois fois dans le contexte d’une recherche. Les éléments cliniques recueillis lors des entretiens mènent sur la voie d’effets négatifs toujours actuels en lien avec la séparation parentale et qui se télescopent avec une sensibilité préalable à la perte. On peut repérer, dans le cas d’Adèle, une instabilité identificatoire, un clivage des figures parentales, une accentuation de l’ambivalence à l’égard du parent de sexe opposé, une errance scolaire et des difficultés relationnelles. Ce cas clinique illustre la nécessité de procéder à un repérage des adolescents en souffrance suite à la séparation parentale et d’offrir un accompagnement aux parents.
De nombreux enfants sont confrontés à des violences intrafamiliales de forme, nature et origine différentes. Elles peuvent susciter des vécus émotionnels susceptibles de constituer des expériences traumatiques et avoir des effets délétères à long terme sur leur développement et leur vie psychique, particulièrement lorsqu’elles sont répétées et subies à un âge précoce. Inscrit principalement dans le référentiel de la métapsychologie psychanalytique, cet article propose une présentation de la clinique des troubles relationnels qui peuvent mettre en danger ou en échec l’offre de soins psychiques. À partir de cas cliniques issus de la pratique en hôpital de jour puis en réseau libéral de l’auteure, psychologue clinicienne et psychothérapeute, cet article propose des pistes d’aménagement du dispositif et du projet thérapeutique afin de soutenir la relance des processus et des fonctions psychiques demeurés en latence et le traitement élaboratif des expériences traumatiques.
Au sein des séparations parentales conflictuelles, l’enfant peut adopter un rôle de parent. La parentification est une conséquence fréquente de ces situations. L’article présente le cas clinique d’une jeune fille de 12 ans illustrant l’articulation entre sa situation familiale et le phénomène de parentification. Marie est prise en charge en centre-médico-psychologique suite à une injonction de soin émise par le juge des enfants. Au sein de la séparation conflictuelle de ses parents, elle apparaît comme la soignante et la confidente de sa mère. Elle cherche à aider cette dernière par divers moyens tels que le soutien moral, le rejet du père ou encore la rupture de liens avec sa famille. Des programmes éducatifs mandatés par les tribunaux, des programmes de prévention ou des discussions avec les parents dans les écoles sembleraient pertinents afin de diminuer la parentification.
Cet article s’intéresse aux méthodes psychothérapeutiques utilisées dans la déparentification : la reconnaissance de l’empreinte de la parentification à l’âge adulte, l’évaluation et son élaboration lors des psychothérapies individuelles ou familiales. La déparentification consiste à mettre au travail la position paradoxale du sujet parentifié, celle de prendre totalement en charge l’autre, une position salvatrice au départ qui se révèle trop lourde dans un deuxième temps, car en contradiction avec les propres intérêts du sujet. Un des objectifs de la déparentification est d’élaborer la position de sollicitude extrême, celle du « sauveur » qu’on aperçoit dans les relations lorsque l’adulte perçoit un infantile traumatique chez l’autre comme il l’avait perçu chez son parent en souffrance. La déparentification met en évidence une parentalité précoce construite sur du vide ou à partir du négatif de la parentalité, nous faisant penser à une parentalité défensive d’emprunt, réparatrice, compulsive et agissante.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 41, n° 3, 2020, pp. 237-253.
Mots clés : Enfance-Famille, Traumatisme, Enfant, Prise en charge, Psychothérapie, Théorie, Récit de vie
Dans cet article nous présenterons une prise en charge intégrative du traumatisme chez l’enfant, prise en charge s’appuyant sur une articulation de la clinique individuelle et de la clinique relationnelle. Nous rappellerons quelques notions sur le psychotraumatisme et sur la thérapie EMDR. Deux cas cliniques illustreront nos propos et interrogeront le lecteur : Entretiens familiaux systémiques au service de la thérapie EMDR, ou thérapie familiale articulée avec une prise en charge EMDR ?
Article de Maurizio Andolfi, Sébastien Dupont, Dominique Bardou
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 41, n° 1, mars 2020, pp. 11-17.
Mots clés : Enfance-Famille, Thérapie familiale, Évolution, Modèle, Psychothérapie, Psychiatrie infantile, Formation, Université, Société, Idéologie, Pouvoir
Dès mon ouvrage Temps et mythe en psychothérapie familiale, publié en 1987, j’ai essayé de réunir le concept d’individu et celui de famille, d’intégrer les théories du développement individuel et l’approche systémique. Dans mon parcours, l’évolution principale s’est faite lorsque je suis passé des familles de deux générations aux familles de trois générations. La problématique de l’enfant, de l’adolescent et des parents, ce n’est pas suffisant pour comprendre les difficultés essentielles. J’ai ajouté une autre génération pour faire la connexion entre les enfants et les parents à travers la transmission des valeurs, des problématiques et des mythologies qui viennent des générations anciennes. Par exemple, je peux demander à un enfant de parler de la façon dont ses grands-parents se sont comportés avec son parent lorsqu’il avait le même âge...