PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
L’auteur se propose de réfléchir à la place du père dans la société contemporaine en se demandant : « Que faut-il pour faire un père ? » Après quelques repères historiques de la place du père et partant de l’idée que la paternité se déroule toujours en même temps sur la scène individuelle et la scène collective, l’auteur fait l’hypothèse qu’il faut trois éléments : un enfant, une mère, une société. En plus d’être reconnu par l’enfant et la mère, le père doit être institutionnalisé et il doit aussi se reconnaître lui-même, ce que font les pères contemporains en quittant l’ancien modèle du pater familias et en inventant de nouvelles modalités d’être père – qui dérangent. Ce phénomène de société dépasse largement l’émergence de nouveaux comportements paternels et modifie radicalement la procréation, la filiation, l’éducation, la vie du couple, les rôles masculins et féminins.
Les pères disparaissent encore trop souvent de la vie des enfants, que ce soit par renoncement immédiat ou du fait de séparations parentales. La situation de ceux qui s’accrochent à l’exercice de la paternité dans des situations conflictuelles n’est pas facile : on leur demande de faire preuve de leur compétence à faire leur travail de parent dans un contexte social où le maternage est devenu dominant. Évaluer cette compétence au cas par cas suppose de comprendre ce contexte et de tenir compte du lien père-enfant sans exiger du père qu’il devienne une sorte de mère suffisamment bonne. L’auteur propose d’examiner la situation de ces pères à partir de son expérience d’expert pour les juges aux affaires familiales.
La dialectique possible entre pères et institutions est indissociable des concepts d’identité et de filiation dans leur rapport à la culture. En Afrique et/ou en Orient, par exemple, il est courant de désigner un individu par son lien de filiation (celui transmis par les parents ou acquis après l’arrivée des enfants) dans la mesure où ce lien le relie à une ascendance ou une descendance. Si le complexe d’Œdipe a connu le succès qui est le sien, depuis sa description par Freud, c’est non seulement en raison de son universalité, mais aussi parce qu’il se réfère à la transmission à travers la filiation. Or, même l’actualité récente nous rappelle que la filiation est au cœur de toute culture et la communication, par-delà les langues, est le vecteur principal de ces différentes façons de faire et de dire. Quels liens entre pères migrants et institutions ? La consultation transculturelle est un espace privilégié d’analyse et de médiation dans les situations où ce lien est mis à mal.
Paru dans la revue Dialogue, n° 214, décembre 2016, pp. 53-66.
Mots clés : Enfance-Famille, Enfance en danger-Protection de l’enfance, Père, Légitimité, Culpabilité, Séparation, Protection de l'enfance, Famille monoparentale
À partir de la clinique de la protection de l’enfance, l’article aborde la situation des pères qui élèvent seuls leurs enfants. Il tente de comprendre comment les compétences parentales sont évaluées chez les pères alors que l’expérience professionnelle et les pratiques institutionnelles sont construites essentiellement, en matière de monoparentalité, à partir de l’accompagnement des familles monoparentales maternelles. Les auteurs interrogent le référentiel théorique dans la même perspective. Par ailleurs, ils questionnent l’imaginaire paternel lui-même en lien aux images maternelle et familiale. Enfin, ils soumettent des propositions en matière de pratique professionnelle et quelques pistes de réflexion pour la recherche-action.
Paru dans la revue Dialogue, n° 214, décembre 2016, pp. 67-82.
Mots clés : Travail social : Établissements, Analyse institutionnelle, Changement, Anxiété, Père, Psychanalyse, Mythe, Psychose, Crise
À partir des concepts d’analyse psychanalytique des institutions et d’un exemple clinique, il est ici montré comment la crise institutionnelle induite par un changement de directeur cherche à se résoudre par une scénarisation du mythe originaire (appel au père fondateur). Les changements libèrent des angoisses archaïques qui sont déposées sur les invariants, le recours aux mythes fondateurs rétablit la continuité de l’institution et la réorganise sur un mode différencié (ici de type œdipien), régulant ainsi les angoisses psychotiques.
Article de Annie Devault, Chantal Zaouche Gaudron, Marie Claude Huard Fleury
Paru dans la revue Dialogue, n° 214, décembre 2016, pp. 83-96.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Père, Protection de l'enfance, Relation équipe éducative-famille
Le présent article propose les résultats d’une recension d’écrits scientifiques dont l’objectif est de comprendre les différents facteurs qui interviennent dans le développement d’une relation de collaboration entre les pères et les professionnels dans le contexte de la protection de l’enfance. Les documents consultés présentent des résultats d’études scientifiques mesurant différents facteurs reliés à l’interaction entre les pères et les intervenants. L’analyse a permis de documenter le sujet sous différents angles : les croyances et préjugés des intervenants envers les pères, la formation professionnelle des intervenants et les facteurs associés au milieu de travail des services psychosociaux. Cette analyse fait également ressortir plusieurs obstacles à l’établissement d’une bonne relation père-intervenant de même que certaines dimensions qui favoriseraient une telle collaboration.