PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Face à la violence sexuelle faite aux enfants, le recours à la parole viendrait en modérer les effets. Le verrouillage de la parole produit une double peine, après celle de l’abus. Sortir du silence est un enjeu perpétuel. Le témoignage d’une enfance abusée est ici porté à l’appréciation d’une logique réflexive parce qu’il n’existe pas meilleur mouvement pour déconstruire la honte. À partir d’un dénouement singulier, nous accédons à la représentation d’un processus de rétablissement qui a fait appel à la force de vie, malgré l’effet de sidération et ses répétitions.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 44, n° 3, septembre 2023, pp. 197-209.
Mots clés : Enfance-Famille, Traumatisme, Enfant, Adolescent, Outil, Approche clinique, Compétence, Métaphore, Jeu de société, Image mentale
En clinique infantojuvénile, il n’est pas rare de constater les difficultés manifestes des enfants et des adolescents à nommer, décrire et communiquer leur vécu interne. Ces obstacles sont bien entendu d’origine et d’étiologie diverses, allant du retard cognitif au processus dissociatif engendré par les psychotraumatismes, en passant par les loyautés et les non-dits. Dès lors, l’intérêt et le défi résident dans la possibilité de trouver une représentation que l’enfant osera partager sans se soucier de la véracité et de la loyauté. Les représentations métaphoriques ouvrent une voie vers l’imaginaire, ce qui permet une externalisation protectrice et non confrontante. Les cartes Dixit, du jeu de société éponyme, offrent un support précieux à ces représentations métaphoriques (Mousnier et al., 2016). Nous avons alors établi une méthodologie, le protocole 3 × 3, qui permet d’intervenir en focalisant la métaphore sur les forces de changement et les stratégies associées. De manière flottante, le processus, ainsi induit sur le plan métaphorique, active les ressources de l’enfant dans la réalisation de son objectif de changement.
Paru dans la revue Lien social, n° 1337, 11 au 24 avril 2023, pp. 16-17.
Mots clés : Enfance-Famille, Enfant, Traumatisme, Épidémiologie, Santé, Étude de cas, Insertion sociale, Addiction, Adulte, ACEs study (Adverse childhood experiences study)
Que les expériences, positives comme négatives, de l’enfance jouent un rôle de premier ordre dans nos choix, mais aussi nos fragilités, nous le savons de notre vécu propre. Les études scientifiques le confirment.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 95, mars 2023, pp. 13-25.
Mots clés : Enfance-Famille, Rêve, Sommeil, Trouble du sommeil, Enfant, Psychothérapie, Traumatisme
Même s’il est très difficile d’étudier les rêves des enfants de manière expérimentale, les études réalisées suggèrent que le rêve se développe en parallèle des capacités cognitives, et notamment des aptitudes visuo-spatiales et de symbolisation. Les récits de rêve des petits sont courts et simples et se complexifient et s’allongent quand ils grandissent. Le contenu des rêves montre typiquement des éléments de la vie vécue, et les préoccupations notamment émotionnelles. La fréquence de cauchemars la plus élevée est observée chez les 5-10 ans, elle diminue ensuite et se stabilise à des valeurs basses à l’âge adulte (moins d’un par mois). En termes de fonction, les résultats chez l’enfant et chez l’adulte suggèrent que le rêve participe à la régulation émotionnelle et que l’activité onirique aboutit à une diminution de l’intensité émotionnelle des souvenirs. La recherche expérimentale sur le rêve converge donc vers les pratiques et conclusions de la psychologie clinique qui voit dans le rêve un outil utile pour la thérapie.
Paru dans la revue Dialogue, n° 237, septembre 2022, pp. 17-34.
Mots clés : Enfance-Famille, Traumatisme, Violence, Famille, Psychanalyse, Enfant, Symbolique
Le projet de cet article est de montrer, à partir d’une clinique issue de productions culturelles (littérature, cinéma), de quelle manière les menaces vécues dans l’enfance mobilisent des échos traumatiques à l’âge adulte qui se présentent essentiellement sur le mode de la reviviscence. Ces échos dans l’actuel ouvrent une possible expérience de reprise après coup de ces vécus traumatiques et autorisent une possible relance des processus de symbolisation qui se trouvent, selon des modalités et des registres divers en fonction du contexte, comme gelés. La mise en évidence des mouvements psychiques qui animent l’« écho traumatique des menaces » sera réalisée à partir d’une approche sensible des œuvres de création, éclairée par la compréhension de la complexité de la dynamique du traumatisme et de l’après-coup offerte par la psychanalyse.
De nombreux enfants sont confrontés à des violences intrafamiliales de forme, nature et origine différentes. Elles peuvent susciter des vécus émotionnels susceptibles de constituer des expériences traumatiques et avoir des effets délétères à long terme sur leur développement et leur vie psychique, particulièrement lorsqu’elles sont répétées et subies à un âge précoce. Inscrit principalement dans le référentiel de la métapsychologie psychanalytique, cet article propose une présentation de la clinique des troubles relationnels qui peuvent mettre en danger ou en échec l’offre de soins psychiques. À partir de cas cliniques issus de la pratique en hôpital de jour puis en réseau libéral de l’auteure, psychologue clinicienne et psychothérapeute, cet article propose des pistes d’aménagement du dispositif et du projet thérapeutique afin de soutenir la relance des processus et des fonctions psychiques demeurés en latence et le traitement élaboratif des expériences traumatiques.
Un an après le Grenelle des violences conjugales, les associations qui repèrent et prennent en charge les victimes, s'inquiètent du manque persistant de moyens, alors que les femmes sont désormais plus nombreuses à demander de l'aide. Environ 219 000 subissent des violences de la part de leur conjoint ou ex-conjoint et certaines en meurent. Face à l'ampleur des drames, des partenariats institutionnels et associatifs ont permis l'émergence d'accompagnements pluridisciplinaires auprès des victimes. Mais la mise en application des lois et dispositifs patine, par manque de formation, de budget et de coordination institutionnelle. / Solange de Fréminville
Paru dans la revue Dialogue, n° 229, septembre 2020, pp. 103-121.
Mots clés : Enfance-Famille, Santé-Santé publique, Deuil, Perte, Famille, Enfant, Psychanalyse, Thérapie de groupe, Culpabilité, Thérapie familiale, Traumatisme
Cet article aborde la question du deuil et plus particulièrement du deuil d’un enfant dans une famille. Ce deuil traumatique vient bouleverser l’ordre générationnel. Il confronte l’ensemble du groupe familial à un impensable. Comment peut-on accompagner au mieux une famille frappée par un tel drame ? Est-il pertinent de prendre en charge l’ensemble de la famille ? La plupart des auteurs qui ont travaillé ces questions sont d’orientation systémique. Les auteures, psychologues et thérapeutes familiales psychanalytiques, se proposent ici d’aborder cette thématique sous l’angle de la théorie psychanalytique individuelle et groupale. Elles illustrent leurs propos au travers d’une situation clinique afin de montrer l’évolution du travail de deuil au sein d’une famille confrontée à la perte d’un enfant.