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De la contrainte judiciaire à l’étreinte éducative : la voie étroite

Article de Umberto Cugola

Paru dans la revue Journal du droit des jeunes, n° 366-367, juin et septembre 2017, pp. 45-49.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, CER, Délinquance juvénile, Équipe éducative, Contrainte, Rupture, Relation éducative, Relation interpersonnelle, Confiance, Équipe, Projet individualisé, Analyse de la pratique

Notre contribution prend appui sur une expérience professionnelle en Centre éducatif renforcé (CER) entre 2011 et 2012, qui est aussi l’histoire d’une rencontre : celle d’un anthropologue avec ceux que l’on qualifie de « mineurs délinquants ». Elle propose d’analyser les raisons qui nous ont conduits en équipe à vivre deux sessions complètement opposées, tant du point de vue de l’expérience éducative que par rapport aux résultats auxquels elles ont abouti.
En CER, la contrainte revêt une dimension physique et symbolique à la fois. Elle est physique, car liée à la présence continue et soutenue des équipes éducatives auprès du groupe d’adolescents à tous les étages de leur quotidien.
La contrainte est aussi spatialement organisée ; les CER étant le plus souvent situés dans des zones rurales isolées donnant corps au concept de rupture qui fonde la spécificité de leur projet éducatif.
Le dépaysement induit par cette rupture contraint l’adolescent à vivre un enfermement paradoxal dans les espaces ouverts et dégagés d’un ailleurs qu’il doit apprivoiser.
Enfin sur le plan symbolique, la contrainte est aussi celle du juge avec son pouvoir de coercition dont l’ombre menaçante enveloppe la relation avec le mineur délinquant et la teinte d’une violence douteuse. Ce monopole d’une « violence légitime » (Max Wéber, 1963) est toujours passible de donner à la contrainte sa forme ultime, celle de l’enfermement.

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