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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Le deuil épistémique : trajectoires familiales et sociales vers la radicalisation « hybride »

Article de Samuel Veissière, Janique Johnson Lafleur, Cindy Ngov, et al.

Paru dans la revue Dialogue, n° 244, juin 2024, pp. 83-99.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Deuil, Idéologie, Radicalisation, Violence, Recherche, Famille, Montréal

Cet article s’appuie sur les résultats d’une étude menée en partenariat entre une équipe pluridisciplinaire de cliniciens en santé mentale de Montréal, spécialisés en intervention auprès de personnes attirées par ou engagées dans l’extrémisme violent, et une équipe de recherche qui documente et étudie les interventions de l’équipe. L’étude documente l’émergence de systèmes de croyances de plus en plus dystopiques, hétérogènes et violents, particulièrement chez les jeunes. La perte de confiance dans les institutions et un malaise autour des représentations et rôles de genre sont des thématiques récurrentes. Une analyse des dynamiques familiales et sociales dans les trajectoires de patients attirés par l’extrémisme violent suggère l’existence de processus traumatiques de quête de sens et d’appartenance qui font écho à des mécanismes de perte, de régression et de deuil. Les auteurs proposent de concevoir ce mécanisme comme un « deuil épistémique » qui pourrait aider à expliquer l’émergence d’idéologies hybrides dans le paysage de l’extrémisme violent.

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Tuer les mots

Article de Sabine Prokhoris, Jeanne Favret Saada, Fabio Landa, et al.

Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 240, mars 2020, pp. 9-117.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Santé mentale-Souffrance psychique, Psychanalyse, Psychanalyste, Langage, Mensonge, Violence, Littérature, Poésie, Bisexualité, Épistémologie, Bientraitance, Radicalisation, Adolescent

Ivan Klima a créé une formule : « la langue simiesque où quelqu'un fait semblant de parler et quelqu'un fait semblant d'écouter ». Walter Benjamin disait que ce que nous lisons le matin est le produit du viol des mots pendant la nuit. Karl Kraus, implacable défenseur de la langue, qui a été assisté dans ses conférences par des auteurs comme Canetti, Musil, Benjamin, a fondé une revue pour défendre la langue et les mots. Chaque génération est confrontée à la possibilité de la fin des mots et au retour de la force brute sans médiation. De toute évidence, la nôtre n'échappe pas à cette perspective. Les attaques aux mots et, en fin de compte, la hargne contre la possibilité de penser sont bien présentes. Avec les nouveaux outils de communication de masse, les prétendus réseaux sociaux (ou toiles d'araignées) semblent confirmer le sombre diagnostic de Heidegger : le logos est devenu prosa et maintenant reden (blablabla). Tuer les mots par le mensonge, l'hypocrisie, la froideur, l'indifférence, les fake news, les différentes « narratives », le négationnisme, le révisionnisme, etc., c’est aujourd'hui monnaie courante. Où sommes-nous, nous psychanalystes ? En voie de perdre notre raison même d'exister ? Sommes-nous en mesure de d'évaluer l'étendue de la détresse une fois que chaque mot dit tout et son contraire ? Ce numéro aurait la vocation – en suivant très humblement Viderman, comme des naufragés dans une île perdue – de lancer une bouteille à la mer.

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