Article de Justine Vincent
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2019, pp. 125-146.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Famille recomposée, Beau-parent, Implication personnelle, Relation enfant-parents, Naissance, Conjoint
Cet article entend analyser, à partir d’entretiens biographiques menés auprès de couples en famille recomposée et ayant eu un enfant ensemble, l’impact de l’expérience de la beau-parentalité pour des nullipares au début de la recomposition, dans la projection de leur propre « devenir parent ». Si la présence des enfants de leur conjoint·e les conduit à endosser des tâches parentales, celles-ci demeurent investies différemment selon les situations et restent sous la médiation des parents, faisant de la beau-parentalité une expérience « pratique » incomplète. Il n’en demeure pas moins qu’elle constitue l’occasion de rationaliser et expliciter les attentes, à l’échelle du couple, quant à l’enfant commun à venir : il s’agit parfois de réajuster la parentalité de l’autre. Les beaux-parents, et plus spécifiquement les belles-mères, manifestent ainsi un sentiment d’ambivalence à l’égard de l’expérience parentale antérieure de leur conjoint, que leur propre entrée en parentalité peut venir renforcer. L’incertitude et le caractère pointillé des rôles beaux-parentaux se confrontent avec le tournant biographique que constitue le passage au statut de primo parent, pour les femmes notamment.
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