PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 137-149.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Secret, Génération, Temps, Parole, Non-dit, Famille
Cet article étudie les dérives pathologiques du silence et du secret liées au transgénérationnel. Deux domaines sont concernés : la temporalité et la parole. Le sentiment tragique se manifeste par la tendance à la répétition et l’anachronisme, une déformation temporelle où passé et présent sont confondus. Le temps reste immobile ou devient circulaire. Quant à la parole, elle est affectée par ce que l’on appellerait le « non-dit », le « trop dit » ou le « mau-dit » du transgénérationnel. Le non-dit évoque le silence ou le secret, tout en prenant en compte l’occultation de certains faits parce qu’ils suscitent honte et vide mais parfois simplement par prudence, discrétion, souhait de protection de soi ou d’autrui. Le maudit s’associe à l’idée de « part maudite de l’héritage », les sujets se vivant condamnés par la faute ressentie par un autre. Le trop-dit se réfère à ceux qui en parlent à profusion. L’adage « un secret peut en cacher un autre » s’applique ici. Des situations cliniques illustrent ces thématiques : l’analyse d’une patiente névrosée et une thérapie familiale avec un fils adolescent. On y note les effets des difficiles révélations de secrets de famille, poignants, mobilisateurs, ce qui permet la reprise de la croissance et la créativité des patients.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 151-162.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Famille, Secret, Déni, Mensonge, Agresseur, Inceste, Pédophilie, Réseau social
Le silence en famille ou institution sur les abus sexuels, l’inceste ou la pédophilie renvoie notamment au secret. Dans le prolongement de ses travaux sur ce thème, Serge Tisseron étudie le rôle du déni. Secret et déni sont des mécanismes protecteurs pour le sujet. Ils s’accompagnent fréquemment d’un clivage du moi et d’un mécanisme d’identification à l’agresseur comme l’a décrit notamment Ferenczi. Le déni individuel peut devenir collectif et venir s’inscrire dans une théorie du complot. Celles-ci se développent notamment par le biais des réseaux sociaux où les sujets exposés trouvent des chambres d’échos à leurs fantasmes. Favorisé par les situations traumatiques, le déni du sujet est renforcé par le déni de son groupe d’appartenance, famille ou réseau. Quelques pistes pour aider le sujet qui s’installe dans le déni à en sortir sont abordées en conclusion.
Quelle construction des identités et appartenances ?
Un bouleversement anthropologique est en marche : la déconstruction des modèles de la famille et de l’engendrement fondés sur l’hétérosexualité du couple géniteur et parental ; les origines réduites au matériel génétique régulé par des pratiques médico-sociales, traçables ou forcloses ; la parentalité inventive de jeux de rôles où différences des sexes, des genres, des fonctions et des générations s’effacent.
Les moments tragiques de l’Histoire, les témoignages, la clinique nous enseignent les risques encourus par les sujets et les peuples exposés aux dénis sur le sens de leurs origines, le sens humain des engendrements, la différence des générations et des êtres : toutes atteintes au champ symbolique.
Comment éviter les dynamiques destructrices, ou y remédier ?
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 367, mai 2019, pp. 60-65.
Mots clés : Enfance-Famille, Génération, Transmission, Intergénérationnel, Héritage, Secret, Famille
Le transgénérationnel est une notion très répandue aujourd’hui, à la croisée de plusieurs théories. Ce concept lié à la transmission, l’intergénérationnel, l’héritage et le secret interroge la théorie mais aussi la pratique, là où la question de la génération est au centre de la clinique. Au-delà de l’empreinte familiale, l’effacement et la reconstruction de sa propre histoire signe la trace de la vérité du sujet.
L’insémination avec donneur met en jeu une dynamique familiale au-delà de celle du couple confronté à la stérilité de l’homme. Dans une perspective de recherche clinique compréhensive ont été recueillis, sous forme d’entretiens semi-directifs, les témoignages de chacun des membres de 24 couples en attente d’IAD dans un CECOS. L’objectif principal de cette recherche, conduite conjointement par des psychologues et des médecins, était de mettre en évidence le vécu psychique et le type de liens croisés entre l’homme et la femme dans chaque couple (donneur vs receveur). Les éléments significatifs de la dynamique familiale sont repérés à travers quelques grands thèmes apparus avec l’analyse de contenu des entretiens : la géométrie variable de la révélation à la famille de la démarche d’IAD, les destins du contrat narcissique au risque de la rupture de la descendance, la prévalence de la composante narcissique de la filiation. La variabilité même des situations rapportées montre bien que l’IAD n’est pas qu’un problème de couple, mais est aussi une affaire de famille.
Paru dans la revue Dialogue, n° 216, juin 2017, pp. 93-104.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfance-Famille, Thérapie de couple, Famille, Secret, Rêve, Créativité
Dans ce récit d’une thérapie en couple, l’auteur alterne récits cliniques et analyses théoriques élaborées dans l’après-coup. Les questions ayant servi d’étayage à sa rêverie ont permis la métabolisation du matériel psychique apporté et favorisé la recherche d’une voie de dégagement par le couple enfermé dans un fonctionnement mortifère. Cette voie fut rendue possible par la rêverie du groupe patients/thérapeute ayant engendré sa mise au travail, sa fécondité, sa créativité. L’auteur formule l’hypothèse que la demande initiale présentée comme relevant d’un « problème de communication » serait le précipité d’une soumission à l’emprise paternelle et à son refus du féminin verrouillant la circulation de la parole. L’étayage du groupe constitué par le couple et la clinicienne, leur rêverie féconde et leur mise au travail les ont conduits à élaborer la structuration de l’origine et le défaut de son organisation lié au secret.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 54, juin 2016, pp. 73-86.
Mots clés : Travail social : Métiers, Courants de pensée en sciences humaines, Écriture, Secret, Secret professionnel, Famille, Preuve, Anthropologie
Cet article s’inspire d’une recherche sur la consommation de substances illicites entre parents et enfants réalisée dans le cadre d’un doctorat d’anthropologie. Il met en relief la tension normative qui réside entre administration de la preuve et secret professionnel au moment d’écrire et propose des perspectives de dépassement du blocage rédactionnel par la transformation de cette tension en outil épistémologique.
D'’une observation faite en 2008 alors qu’il était éducateur en milieu ouvert, Olivier Chevrier a tiré cet article. Particulièrement intéressant du point de vue de la genèse des difficultés d’un adolescent, ce texte laisse entrevoir l’importance de la généalogie et de la question du secret de famille dans l’émergence de la délinquance ; au point où certains auteurs parlent du crime comme d’une « maladie de traces ».
Paru dans la revue Journal du droit des jeunes, n° 351-352, janvier-février 2016, pp. 70-72.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Justice-Délinquance, Justice des mineurs, Secret, Famille, Crime, Récit de vie, Violence, Délinquance juvénile, Violence conjugale, Père
""Je crois que je vais finir par tuer quelqu'un" C'est dans ces termes que A... débute l'une des lettres qu'il envoie à ses parents."