PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 564-567, mai-août 2023, pp. 43-53.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Adolescent, Souffrance psychique, Suicide, Traumatisme, Abus sexuel, État limite, Crise, Fonction contenante, Lien social
L’augmentation importante des conduites suicidaires adolescentes depuis 2020 a renforcé la nécessité de penser la contenance, ainsi que la psychopathologie des jeunes patients dans ses liens avec les facteurs environnementaux, familiaux et sociétaux. La visibilité croissante des facteurs d’adversité (abus, négligences, évènements de vie à potentiel traumatique) avait déjà, avant la pandémie, amené les cliniciens à prendre de plus en plus en compte les dynamiques systémiques en jeu dans la crise adolescente, surtout dans les crises suicidaires, dont les crises de type « borderline ». La notion de trauma complexe est venue articuler sous un nouveau jour les chemins qui amènent chez les sujets concernés de l’adversité cumulée aux dysfonctions émotionnelles, corporelles et relationnelles. Les abus sexuels sont particulièrement identifiés aujourd’hui en tant que facteur impactant la trajectoire de vie et de soins des adolescents. Enfin, la crise écologique, qui touche de plein fouet les plus jeunes, leur impose un questionnement abyssal sur leur rapport à la finitude et au vivant, au moment où la puberté impose elle-même de construire le durable à partir de l’éphémère. Comment, dès lors, repenser dans leur complexité les liens du sujet adolescent à son environnement, afin de maintenir une pertinence de l’observation clinique et une créativité thérapeutique ?
Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 44, n° 168, octobre 2022, pp. 79-94.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Établissement pour personnes âgées, EHPAD, Crise, Épidémie, Politique sanitaire, Care, Lien social, Groupe, Pratique professionnelle, Entretien, Confinement, Suisse, France
Sur la base d’une étude exploratoire par entretiens menée en janvier 2021 dans deux établissements médico-sociaux (EMS) ou EHPAD de Suisse romande, cet article cherche à saisir la façon dont la pandémie de Covid-19 a bouleversé les pratiques de care et plus largement la vie collective dans ces institutions. Il articule, dans une perspective sociologique attentive à la dynamique des interactions, la notion de forme de vie à celle d’épreuve, et aborde les mesures de protection ordonnées par l’État puis reprises par les EMS en fonction de la manière dont celles-ci déploient un certain partage entre le social et le vital. Ce faisant, l’article met en évidence les résistances éthiques qui ont émergé dans ces lieux de vie collective où résident des personnes âgées parmi les plus vulnérables, mais aussi les atteintes que la pandémie a portées à ce qui constitue l’épaisseur ordinaire d’une forme de vie. Sont ainsi décrites, l’une après l’autre, les cinq expériences qui constituent cette épreuve : prendre soin dans une vie collective avec le virus ; s’éprouver vivant et s’émouvoir ; pourvoir à la survie, protéger les vulnérables ; soutenir une « vie vivable » ; étiolement de la forme
Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 44, n° 168, octobre 2022, pp. 63-78.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Établissement pour personnes âgées, EHPAD, Crise, Épidémie, Mortalité, Famille, Isolement, Lien social, Relation familiale, Politique sanitaire, Enquête, Confinement
Lors de la canicule de 2003, les familles avaient été mises en cause pour expliquer la surmortalité des personnes âgées. En 2020, avec la pandémie de Covid-19, les relations sociales et familiales sont brutalement interdites pour protéger les résidents. Comment envisager les conséquences d’une crise sanitaire sans connaître le contexte préalable ? Des enquêtes réalisées en 1998 avant la canicule et en 2016 avant la pandémie, en France, montrent l’importance des relations familiales pour les résidents de 60 ans et plus en établissements. Avant la canicule ou la pandémie, plus de huit résidents sur dix étaient en relation avec leur famille. La participation des proches est essentielle : quatre résidents sur cinq sont soutenus par leur entourage ; près d’un résident sur trois bénéficie d’une aide plusieurs fois par semaine. À cause du confinement et de la fermeture des établissements, 460 000 résidents et 840 000 proches aidants dans la vie quotidienne, dont 610 000 enfants, ont été privés de relations (selon les données de 2016)
Puisant sa sève des observations relevées et enquêtes menées auprès des jeunes lors du premier confinement à Bruxelles, le présent article vise à rendre compte des rapports entretenus entre la crise, le lien social et la jeunesse bruxelloise face à la pandémie de la COVID-19. Entre disqualification au sein des familles et désaffiliation avec l’institution scolaire, ce développement donne à voir comment les rapports à l’altérité ainsi que les formes de sociabilité et d’individualisation se redessinent chez les jeunes bruxellois issus des quartiers dits « populaires » à mesure qu’évolue la crise sanitaire. L’article tend également à comprendre comment la crise, malgré ses multiples acceptions et sa longue trajectoire historique, est aujourd’hui, contre toute attente, une opportunité sociographique de relever à la fois des formes de coopération, de maintien du lien et d’engagement social chez les jeunes dans les quartiers « populaires » de la capitale belge.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 36, décembre 2021, pp. 65-79.
Mots clés : Lien social-Précarité, Aide alimentaire, Précarité, Accompagnement social, Alimentation, Économie sociale et solidaire, Lien social, Bénéficiaire, Insertion sociale, Don, Autonomie, Crise, Fédération française des Banques Alimentaires, Loi 2016-138 du 11 février 2016, Loi 2020-105 du 10 février 2020
Depuis sa création en 1984, le réseau des Banques Alimentaires s’est développé, structuré, professionnalisé et constamment adapté. En 2020, les Banques Alimentaires ont accompagné plus de 2 millions de bénéficiaires. Ce travail est accompli au quotidien par les 79 Banques Alimentaires et leurs 31 antennes. Il s’appuie sur les quelque 7 000 bénévoles et plus de 500 salariés qui assurent un maillage au plus près des territoires en France métropolitaine, aux Antilles et à la Réunion. Les Banques Alimentaires distribuent leurs produits à plus de 6 000 associations et CCAS partenaires. Depuis mars 2020, la crise sanitaire et sociale a remis en avant l’importance de l’aide alimentaire. Elle a marqué la grande capacité d’adaptation et d’innovation de ce réseau, amplifiant souvent des transformations déjà engagées : distribution directe, achats de produits alimentaires locaux diversifiés et de qualité, distribution de produits d’hygiène, prévention santé, dispositifs pour les étudiants, etc. Ancrées sur un modèle non lucratif qui s’inscrit dans l’économie sociale et solidaire, les Banques Alimentaires ont pour projet d’inscrire leur action dans les grands défis auxquels notre société est confrontée : la lutte contre le gaspillage, le lien entre nutrition et santé, le changement climatique, la construction de systèmes alimentaires locaux, la réduction des inégalités sociales.
Article de Monique Besse, Delphine Leroy, Henri Santiago Sanz
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 149, 1er trimestre 2021, pp. 9-79.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Psychiatrie, Enfant, Adolescent, Créativité, Symbolique, Imaginaire, MECS, Pratique éducative, Télémédecine, Psychanalyse, Témoignage, Psychothérapie institutionnelle, EHPAD, Éthique, Transfert, Crise, Anxiété, Foyer d'accueil médicalisé, Care, SAVS, Éducateur spécialisé, Accompagnement, Personne handicapée, Innovation, Adaptation, Solidarité, Protection de l'enfance, Jeune, Famille, Milieu urbain, Addiction, SDF, Lien social, Libéralisme, Management, Changement social, Stress
Mars 2020, la France entière s’est confinée pour se protéger du coronavirus. Promiscuité dans des « habitats » étroits, insalubrité, difficulté à se nourrir, augmentation des appels pour violences conjugales et maltraitance des enfants. De quoi le coronavirus a-t-il été le révélateur ? Les établissements et services sociaux et médico-sociaux, la psychiatrie ont dû modifier leur fonctionnement, assurer la continuité des soins, de l’accompagnement ou, au contraire, renvoyer les personnes en famille ou à domicile.
Comment les institutions se sont-elles organisées, avec quelles difficultés, mais aussi quelles inventions de la part des professionnels et des usagers pour maintenir une vie sociale tout en étant confinés ? Et après… quelles ont été les organisations et les contraintes ? Les conséquences de cette période de crise ? Ce numéro fait retour sur les temps de pandémie et tente de tirer les leçons apportées par cette situation de catastrophe ?
Article de Blandine PONET, Remy PUYUELO, Alain ROUCOULES
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 94, juin 2014, pp. 11-123.
Mots clés : Aidant familial, Travailleur social, Partenariat, Soin, Santé, Solidarité, Dépendance, Lien social, Subjectivité, Soutien psychologique, Relation d'aide, Accompagnement, Crise, Bénévolat, Psychiatrie, Schizophrénie, Soins à domicile, Éducateur spécialisé, Responsabilité, Maladie d'Alzheimer, Empathie, Approche systémique, Maltraitance, Handicap, Hospitalisation, Transfert, Estime de soi, ITEP, Psychothérapie institutionnelle, Alcoolisme, Groupe de parole, Maintien à domicile, Internat, Poésie, GEM (GROUPE D'ENTRAIDE MUTUELLE)
"Les aidants, dans le contexte de crise qui est le nôtre, développent une inventivité de circonstances, et reposent la question de la « relation d'aide » dans les champs médico-sociaux, psychiatrique et du handicap. Comment prendre en compte ces nouveaux savoirs profanes ? Pourrait-on imaginer qu'ils soient de nouveaux tiers, en situation « d'aidant à l'institué », au service de l'humain ? La reconnaissance (professionnelle ou non) des aidants, nous amène aussi à réinterroger les contenus et les processus de formation dans les métiers des secteurs social et psychiatrique."