PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Avant de parler des réunions d’équipe comme moyen de traiter affects et émotions, Pierre Delion explique le double transfert construit par la relation entre un patient et un soignant. La réunion ne peut être un outil thérapeutique qu’à certaines conditions non négociables. Si c’est le cas, elle favorise l’engagement des soignants au bénéfice des patients, prolonge leur formation et évite aux soignants de supporter une surcharge d’affects envahissants qui risque de les fragiliser dans leurs limites.
Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 56-57.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, CMP, Émotion, Infirmier psychiatrique, Santé mentale, Affectivité, Relation soignant-soigné, Travail d'équipe, Distance, Soin, Empathie
Cet article relate une situation autour de la prise en compte des émotions et de leur impact sur le soin. Il s’inspire d’une expérience personnelle en tant qu’infirmier en psychiatrie dans un centre médico-psychologique. Le soignant est alors amené à questionner ses affects positifs ou négatifs afin qu’ils ne nuisent pas à la relation soignant-soigné. Il en ressort que le professionnalisme et la démarche clinique n’excluent pas le travail émotionnel.
Le suivi psychologique d’une femme dans la cinquantaine est l’occasion de saisir les effets du corps malade et vieillissant sur la vie psychique. Suite à une atteinte somatique bénigne mais surchargée d’enjeux du féminin et du maternel, Toni apprend une infidélité de son mari et elle s’effondre. Les auteures interrogent comment le psychologue d’orientation psychanalytique peut entendre la souffrance contemporaine du corps et l’actualité du désamour et leurs déterminations inconscientes. Les faits somatiques et de la scène conjugale sont une porte d’entrée pour revisiter des événements passés, leur charge affective et pour dénouer un contrat narcissique conjugal autour de la performance et de la réussite.
Paru dans la revue Dialogue, n° 236, juin 2022, pp. 49-63.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Mineur non accompagné, Famille d'accueil, ASE, Exclusion sociale, Accueil familial, Traumatisme, Souffrance psychique, Affectivité, Psychologie, Intégration
La situation de dénuement dans laquelle se trouvent de nombreux enfants et adolescents migrants isolés en raison d’un manque de protection à leur arrivée en France conduit de nouveaux acteurs à leur venir en aide. Parmi eux, des familles les accueillent au sein de leur foyer, selon des modalités variables. L’article présente une étude qualitative réalisée auprès d’accueillants bénévoles à Marseille. L’analyse des premiers entretiens montre que ces familles apportent aux adolescents accueillis une sécurité matérielle et affective essentielle à leur développement. Néanmoins, l’accueil d’adolescents venus d’ailleurs et ayant été exposés à des expériences traumatiques amène les familles à expérimenter un lien objectal particulièrement complexe, dans un contexte de manque de soutien des institutions sociales supposées accueillir et accompagner ces adolescents.
Article de Lucie Carpentier, Dominique Bardou, Julie Urbain
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 1, janvier 2022, pp. 65-78.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Accueil enfant-parents, Adolescent, Psychothérapie, Médiation, Atelier, Relation familiale, Santé mentale, Qualité de la vie, Affectivité
La prise en charge psychothérapeutique des adolescents n’est pas simple : les thérapies individuelles dans cette population sont difficiles à mettre en place, raison pour laquelle les groupes et médiations thérapeutiques ainsi que la thérapie familiale sont privilégiés. Face à ce constat, nous avons décidé de mettre en place une médiation parents-adolescents « Savate bien ? ». Il s’agit d’ateliers de groupes multifamiliaux où des analogies entre le sport et la communication permettent une expérimentation corporelle des relations familiales. C’est une mise en situation expérientielle. L’atelier est apprécié, pertinent et novateur tant du point de vue des familles que des soignants. Naturellement, il a sa place au sein d’un dispositif de soins plus large.
Les abus sexuels sont toujours une grande souffrance psychique pour les victimes, plus spécifiquement les enfants. Violence et sexualité sont toujours liées même quand les abus sont opérés sans violence comme pour la plupart chez des enfants. Les adultes doivent savoir écouter les enfants en fonction de leur développement psychosexuel et de leurs besoins, en se souvenant qu’ils ont été eux-mêmes des enfants. Dans les abus, la tendresse nécessaire peut se transformer en un traumatisme et faire des ravages dans le développement affectif et sexuel de leur vie d’adulte.
Article de Didier Lauru, Jean Yves Le Fourn, Bernard Golse, Elisabeth Darchiset al.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 89, 2021, pp. 6-161.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfance en danger-Protection de l’enfance, Haine, Affectivité, Violence, Adolescent, Jeune, Nourrisson, Enfant maltraité
La haine est un des affects fondamentaux qui structurent le sujet humain dès son plus jeune âge. Dans le développement de l’enfant, elle peut se manifester sous des symptômes très divers, dans le langage et/ou dans ses agirs, comme le met en évidence la clinique des adolescents. Nous observons une montée en puissance de la haine dans les rapports entre les enfants ou chez les adolescents. L’autre est stigmatisé, raillé ou rabaissé, au nom d’une différence. À partir de ces constats, quelles élaborations peuvent nous aider à mieux penser la haine et ses figures contemporaines ?
En présence de ses patients, le thérapeute pense, éprouve des émotions, des sensations ; il est traversé de souvenirs personnels, d’associations, de métaphores... De ce riche matériel, il ne leur restitue généralement que peu d’éléments relevant de la sphère affective – émotions, sensations, images – car très souvent, il privilégie plutôt les idées, les représentations, les hypothèses, à savoir du matériel issu de la sphère cognitive. De plus, ce qu’il leur communique provient plutôt de son soi professionnel que de son soi privé. Cette double censure a de bonnes raisons d’être car le thérapeute a un rôle professionnel à tenir à l’égard de ses patients. Mais n’est-ce pas là du gaspillage, voire de l’automutilation ? Bien élaborées et moyennant certaines mesures de précaution, les interventions comportant une utilisation plus large du soi du thérapeute sont parmi les plus mobilisatrices. Cet article propose des illustrations cliniques ainsi que des repères méthodologiques pour les construire.
Premier prix des jeunes auteurs - L’article évoque la création d’un espace singulier pour accompagner, en milieu hospitalier, des enfants confrontés à la maladie grave d’un proche. L’auteure réfléchit, en termes systémiques, aux bouleversements que la maladie peut occasionner chez la personne malade, son entourage familial et plus particulièrement aux impacts laissés chez les enfants si on ne leur permet pas de faire face à cette expérience, d’y participer à leur manière et de l’intégrer à leur histoire de vie, quel que soit leur âge. La mise en place de l’Atelier des enfants a pu se concrétiser grâce à un important travail de collaboration avec l’ensemble des soignants et donner naissance à un lieu contenant et sécurisant où peut émerger, grâce à divers outils symboliques, une multitude d’émotions.
Paru dans la revue Empan, n° 105, mars 2017, pp. 103-107.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Hôpital psychiatrique, Amour, Affectivité, Jouissance, Supervision, Transfert, Médiation, Parole, Espace, Corps, Psychanalyse, Éthique, Politique, Perte, Désir, Autisme, Psychose, Travail social
Récit d’une première rencontre initiant un travail de supervision en centre hospitalier psychiatrique, en unité pour patients psychotiques et autistes adultes. Le récit explore l’affection, au sens d’amour et de maladie, dans laquelle une équipe et un groupe de patients sont saisis, au cœur d’une pratique clinique quotidienne où la médiation fait défaut. L’amour dans le travail social est-il seulement aliénant et quelles sont les conditions d’un affranchissement ? Le texte cherche à faire vivre, par le travail du style littéraire, les remaniements pacificateurs induits par la mise en place du transfert.