Dans une période où les projecteurs ont été braqués sur les rapports hommes-femmes sous l’angle des violences faites aux femmes – du viol au meurtre en passant par la relation d’emprise – et où l’on s’interroge sur les effets de la fréquentation, à un âge de plus en plus précoce, de sites pornographiques, on constate la difficulté des équipes éducatives à aborder ces questions en dehors des moments de passages à l’acte plus ou moins « bruyants ». Il ne suffit pas de les condamner ni de les interdire : quel rôle peuvent alors jouer les éducateurs pour aider les jeunes à vivre dans une société où la mixité est la règle ? Et si l’on considère que ces questions relèvent de l’action éducative, comment s’y prendre ? Quant aux institutions, quelle place et quels rôles accordent-elles aux femmes ? Ont-elles le souci de proposer une image de la coexistence pacifique et égalitaire des genres ?

Éducatrice pendant de nombreuses années et, depuis cinq ans, formée à la médiation familiale, Odile Pierlovisi-Durietz exerce en tant que médiatrice familiale dans un établissement public départemental de soin et d’adaptation, l’epdsae, qui accueille des personnes en difficulté. Auparavant, elle a travaillé en tant qu’éducatrice spécialisée auprès de femmes seules avec enfant, puis avec des couples, que ce soit, en collectivité, en hébergement, puis en milieu ouvert, à domicile avec un accompagnement sur l’extérieur à la prise d’autonomie. (Dans cet établissement, l’Accueil Mères et Enfants de Lambersart.) Tout au long de son parcours, elle a toujours « eu à cœur de travailler avec les deux parents » et s’est donc très tôt intéressée à la notion de parentalité. De ces deux activités, Odile Pierlovisi-Durietz a tiré un bilan qu’elle nous livre ici sous forme de témoignage. Nous lui laissons donc la parole pour nous exposer ses trente ans de travail autour de la parentalité et nous expliquer le passage et les liens qui existent entre ces/ses deux métiers : éducatrice spécialisée et médiatrice familiale.