PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Cet article s’appuie sur les résultats d’une étude menée en partenariat entre une équipe pluridisciplinaire de cliniciens en santé mentale de Montréal, spécialisés en intervention auprès de personnes attirées par ou engagées dans l’extrémisme violent, et une équipe de recherche qui documente et étudie les interventions de l’équipe. L’étude documente l’émergence de systèmes de croyances de plus en plus dystopiques, hétérogènes et violents, particulièrement chez les jeunes. La perte de confiance dans les institutions et un malaise autour des représentations et rôles de genre sont des thématiques récurrentes. Une analyse des dynamiques familiales et sociales dans les trajectoires de patients attirés par l’extrémisme violent suggère l’existence de processus traumatiques de quête de sens et d’appartenance qui font écho à des mécanismes de perte, de régression et de deuil. Les auteurs proposent de concevoir ce mécanisme comme un « deuil épistémique » qui pourrait aider à expliquer l’émergence d’idéologies hybrides dans le paysage de l’extrémisme violent.
Article de Sarah Daoudi, Sara Skandrani, François Pommier
Paru dans la revue Dialogue, n° 244, juin 2024, pp. 35-49.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Violence, Migration, Idéologie, Radicalisation, Femme, Terrorisme, Famille, Mère, Désir, Vêtement, Fratrie, Groupe d'appartenance, Prison
Cet article interroge, à l’aide d’une trajectoire singulière issue de la clinique des auteurs, le lien entre la construction des imagos parentales chez une femme française issue de l’immigration maghrébine et son adhésion à l’idéologie religieuse radicale de Daech. Il s’agit plus précisément d’entrevoir les échecs et les impasses de l’institution familiale et sociale et la manière dont cette jeune femme s’est saisie de la Umma (la communauté des musulmans dans le monde) – dont la racine Um signifie en arabe « mère » – pour rompre avec la France et construire une nouvelle famille au sein de l’organisation terroriste de Daech. Cette analyse permettra de faire des hypothèses cliniques quant à la défaillance des fonctions maternelles et paternelles dans la construction d’un devenir femme et de mettre en lumière l’absence ou l’exclusion du tiers et la tentative de séparation avortée menant vers des positions radicales. Un extrême qui ramène à une fusion avec le corps maternel à travers la Umma et le groupe des sœurs musulmanes.
Paru dans la revue Esprit, n° 499-500, juillet-août 2023, pp. 14-18.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Mineur, Radicalisation, PJJ, Écrit professionnel, Rupture, Abandon, Séparation, Parents, Violence, Victime
Les mineurs radicalisés suivis par la Protection judiciaire de la jeunesse sont marqués par des blessures morales, auxquelles les figures d’autorité n’apportent pas de réponses adéquates. Les idéologies radicales leur permettent de donner du sens à une expérience d’effondrement du monde vécu.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 47, n° 1, 2023/1, pp. 65-90.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Radicalisation, Religion, Islam, Psychosociologie, Dynamique de groupe, Violence
Nous proposons dans cette contribution d’interroger les processus menant de jeunes français, résidant dans un quartier enclavé d’une ville française moyenne, à la conversion religieuse « radicale ». Pour ce faire, nous partons du postulat suivant : la conversion à l’islam radical répond à une logique psychosociale mêlant des facteurs individuels et sociétaux. Afin de cerner plus précisément ce phénomène, nous nous sommes appuyés sur une enquête de terrain, basée sur une méthodologie qualitative. Composée d’observations et d’entretiens menés auprès de seize personnes engagées dans un processus de conversion, cette étude permet de structurer le processus en cinq séquences : une quête de sens consécutive à un choc biographique ; une rencontre avec un prosélyte ou un prédicateur ; un engagement dans la « carrière radicale » ; un maintien de l’engagement associé à un renversement de stigmate ; et l’adoption d’une posture prosélyte au djihadisme ou au repentir.
Article de Nicolas Rabain, Jean-Christophe Maccotta, Julie Kristeva, et al.
Paru dans la revue Adolescence, tome 39, vol. 2, n° 108, juillet-décembre 2021, pp. 251-432.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Jeune en difficulté, Radicalisation, Marginalité, Lien social, Définition, Incasable, État limite, ITEP, PJJ, Violence, Décrochage scolaire, Inceste
En abordant les nouvelles formes de destructivité chez les adolescents dits « incasables », les auteurs soutiennent un abord pluridisciplinaire des soins. Selon eux, il est crucial de tenir compte non seulement de leurs symptômes, mais aussi de leurs parcours, de leurs carences et de leurs entraves, sans oublier leurs désirs et leurs fantasmes. Ainsi pourront-ils conserver une trace des capacités de contenance et d’élaboration des adultes qu’ils auront rencontrés dans leur parcours de soin.
Article de Tristan Renard, Mathilde Coulanges, Jean Marc Joussellin
Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 13-20.
Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Implication personnelle, Violence, Passage à l'acte, Psychopathologie, Religion, Terrorisme, Récit de vie
Peut-on penser la problématique des radicalités sans tomber dans des jugements normatifs (« la radicalité, c’est mal ») ? Comment penser le lien potentiel entre radicalité et violence ? L’objet de cet article est de présenter la trajectoire de construction du champ d’intervention de l’équipe du CRESAM-Occitanie qui a consisté à questionner la problématique de la radicalisation autour des notions de radicalités, violences extrêmes et configurations.
Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 121-126.
Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Approche historique, Violence, Italie, Europe
Réflexions sur les radicalités politiques en Europe occidentale au XXe siècle, à partir, en particulier, de l’exemple italien des « années de plomb » (années 1970-1980) ainsi que, plus largement, sur les violences des « extrêmes »…
Article de Francis Saint Dizier, Michel Vignes, Mohamed Ghaouti
Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 111-119.
Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Adolescent, Violence, Jeune en difficulté, Projet individualisé, Vulnérabilité, Mort, Emprise, Prévention, Islam
Le RAP 31 est un dispositif de clinique indirecte concertée, financé par l’ARS, la Protection judiciaire de la jeunesse et le conseil départemental. Il vient en aide aux professionnels pour la lecture clinique, l’élaboration et la coordination de projets individuels concernant des adolescents à difficultés multiples. La grande majorité de ces jeunes présentent, si on se réfère à une abondante littérature, de nombreux signes de vulnérabilité pour la radicalisation violente et en particulier djihadiste. Malgré notre ignorance quant au pronostic, il apparaissait utile, au moins pour éviter des points aveugles dans notre propre pensée, de contribuer, par un témoignage, à la réflexion sur ce thème.
Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 94-101.
Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Violence, Islam, Récit de vie, Délinquance, Implication personnelle, Sociologie, Passage à l'acte, Terrorisme
Certaines attaques commises sous le sceau du djihadisme ont été le fait de personnes inscrites durablement dans la délinquance et dont l’engagement radical a pu apparaître comme une « réponse » à des situations d’impasse biographique. Quelle est la place de l’engagement radical et de la violence dans ces trajectoires ? Quelles sont les spécificités de ces trajectoires par rapports à ceux qui sortent de la délinquance ? Cet entretien avec le sociologue Fabien Truong aborde ces questions à travers ses recherches.
Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 68-76.
Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Violence, Accompagnement, Jeune, Travail social
Accompagner des jeunes soutenant une idéologie radicale revêt à la fois de l’impossible qui se niche dans la fonction et dans les affres d’un discours clos et destructeur. La réflexion proposée ici positionne dans la fonction d’accompagnement des éléments constitutifs d’une pensée à la condition qu’ils soient soutenus simultanément par l’accompagnant et l’institution.