PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
La "santé mentale" est devenue le langage des institutions internationales pour parler de la psychiatrie, dans le fil des directives édictées par le Livre vert de la santé mentale positive produit par les instances européennes. Elle est désormais rabattue sur l'outil gestionnaire d'une "clinique du cerveau" et de la psychiatrie sécuritaire.
Des actions et des pratiques de résistance à cette tendance sont ici mises en discussion. De quelle santé mentale s'agit-il ? De quelle psychiatrie démocratique ? Ce numéro interroge la place de la psychiatrie dans la société : avec quelle éducation, quelle socialisation, quel sujet social, quels besoins collectifs pour vivre ensemble sans précarisation ni exclusion ? Les textes qui suivent proposent des réponses, pistes explorées et fécondes, réaffirmant les principes qui ont guidé les grands mouvements désaliénistes du XXe siècle, et une praxis de résistance à inventer aujourd'hui.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 147, 3e trimestre 2020, pp. 11-79.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Langage, Bureaucratie, Éducation spécialisée, Vocabulaire, Anthropologie, Soin, Behaviorisme, Symptôme, Inconscient, Éthique, Image de soi, Résistance, Parole, Technologie numérique, Souffrance, Usure professionnelle, Autisme, Certification, Subjectivité
Depuis plus d’une décennie, les effets du fonctionnement néolibéral, marqués par des logiques gestionnaires majeures, entament fortement les organisations du travail, nos façons de penser et de vivre. Souvent à l’insu des professionnels eux-mêmes, des glissements sémantiques se sont opérés du monde de l’industrie vers le langage « ordinaire », affectant ainsi notre rapport au monde. Cette manière de penser les choses peut aller jusqu’à dénaturer le sens de nos métiers, et conduire à réifier l’enjeu d’une rencontre.
Dans quelle mesure cette novlangue a-t-elle infiltré nos univers, y compris le travail social ? Michel Foucault, dans son dernier enseignement, parlait d’un déplacement du pouvoir : de la pratique disciplinaire, ou du contrôle des corps, nous sommes passés à l’exercice du biopouvoir au profit d’une gestion des populations.
Ce dossier recueille des analyses, des témoignages et des expériences sur la façon de subvertir ce discours en pouvant parfois manier la langue de l’Autre, sans en être dupe.
Comment continuer à exister, à agir ? Est-il possible de résister ?
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 146, 2e trimestre 2020, pp. 13-19.
Mots clés : Travail social : Formation, Formation de formateur, Travail social, Éthique, Parole, Capitalisme, Rentabilité, Pouvoir, Approche clinique, Conditionnement, Dignité
À l’heure où l’hégémonie néolibérale a étendu son empire aux champs du travail social et de la formation à ses métiers – rentabilité, quantification, objectivation et transparence étant les critères à l’aune desquels tout doit être évalué –, prendre la mesure des conséquences de cette domination constitue un enjeu éthique. En effet, le modèle capitaliste tend à forclore ce qui relève de la singularité, seul registre susceptible de subvertir son projet de promouvoir l’existence d’êtres volontairement soumis, car acculturés et délestés de leur faculté de penser, afin de lui fournir une main-d’œuvre corvéable. Ce faisant, il promeut une réelle déshumanisation.
Soutenir les dimensions de la clinique, de la parole et du sens dans la formation au travail social face à des modèles réduisant l’humain à un individu bio-psychosocial, somme de comportements reconditionnables, demeure l’unique rempart contre ce procès, maintenant chez les éducateurs en formation comme chez ceux qu’ils accompagnent capacité de penser et humanité.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 142, 2e trimestre 2019, pp. 13-81.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Travail social, Travail d'équipe, Coopération, Éthique, Supervision, Parole, Désir, Transfert, Violence, Écriture, Analyse de la pratique, Pratique professionnelle, Observation, Interprétation, Relation soignant-soigné, Conflit
Le travail social et le travail de soin bouleversent, du fait de la rencontre intime, directe, profonde, avec les usagers. Cette pratique singulière d’accompagnement, de soutien, d’aide, nécessite de délier, de dissoudre les affres du transfert, d’identifier les affects qui ne manquent pas de plonger chacun dans la plus grande perplexité. Il s’agit dans ce numéro d’explorer et de préciser les dispositifs existants, multiples et variés, pas toujours bien repérés (supervision, app, gap, régulation, analyse institutionnelle, en équipe, en individuel…) et, à travers les témoignages d’animateurs et de participants, d’en dégager les effets produits sur la pratique quotidienne des intervenants.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 140, 4e trimestre 2018, pp. 11-90.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Groupe thérapeutique, Totalitarisme, GEM, Médiation, Adolescent, Prévention, Pédagogie institutionnelle, Banlieue, Aliénation, Secte, Narcissisme, Santé mentale, Lien social, Solidarité, Parole, Éthique, Psychiatrie, École, Coopération, Psychodrame, Équipe soignante, Thérapie de groupe
Des groupes sont constitués pour aider à aller mieux, voire pour soigner : groupes de parole, groupes d’auto-support, groupes thérapeutiques… D’autres groupes inquiètent : bandes adolescentes, sectes, microgroupes d’extrémistes politiques ou religieux… Si les individus ont besoin d’être entre pairs pour être reconnus, soutenus, étayés, certains groupes au contraire enferment, tournent à vide, manipulent, dévient de leur objectif, comme ces groupes thérapeutiques où plus rien ne se passe. Comment faire pour que le groupe libère ?
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 129, janvier-mars 2016, pp. 82-89.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Intervention à domicile, Éthique, Parole, Émotion
L’idée qu’une présence professionnelle à domicile soit organisée, structurée, professionnalisée, donc rationalisée, et qu’elle demeure pourtant obstinément présence, est un peu contradictoire. Cette présence est-elle pour autant irrationnelle, déraisonnable ?