PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Eulàlia Anglada, Muriel Meynckens Fourez
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 3, septembre 2016, pp. 227-240.
Mots clés : Enfance-Famille, Séparation, Divorce, Parents, Enfant, Conflit, Thérapie familiale, Approche clinique, Approche systémique, Intergénérationnel, Conflit de loyauté, Parentification
Actuellement, la durabilité du couple s’avère fragile et l’expérience répétée de se séparer devient fréquente. Cet article est issu de notre pratique clinique, résultat du constat du nombre croissant de demandes de suivis pédopsychiatriques, liés à des situations de phobie scolaire chez des enfants pris dans une situation de conflit parental. Son intérêt est de discuter la question du conflit de loyauté dans les cas de séparation conflictuelle et de nous poser la question des perspectives possibles pour les thérapeutes familiaux afin d’ouvrir des pistes d’interventions.
Article de Olivier Real del Sarte, Nathalie Fehr Fouvy, Catherine Jobin
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 3, septembre 2016, pp. 241-257.
Mots clés : Enfance-Famille, Psychothérapeute, Approche systémique, Formation, Thérapie familiale, Histoire familiale, Famille, Système, Intergénérationnel, Relation familiale, Méthodologie, Groupe de formation
Au travers de l’expérience d’un groupe de génogramme sur l’espace d’un an, les auteurs mettent en évidence l’utilité d’un tel processus dans la formation d’étudiants à l’intervention et à la thérapie d’orientation systémique. Quelques éléments théoriques servent de charpente à la description technique du processus réalisé. Les aspects les plus significatifs de l’intérêt à une telle démarche didactique sont illustrés par des exemples concrets tirés de l’expérience vécue par les auteurs dans le cadre du Cerfasy (Neuchâtel).
Cet article raconte l’histoire d’un traitement progressant d’un setting individuel à une thérapie avec la famille ; celle-ci a traversé des années très douloureuses autour du divorce des parents il y a dix ans. La demande de traitement est faite par le père quelque temps après une violente altercation entre lui et son fils de 17 ans, suivie d’une rupture relationnelle. Progressivement, cette thérapie individuelle intègre les deux filles, le fils restant en marge du processus thérapeutique. Divers moyens concourent à cette thérapie « épique » : travail avec les émotions, EMDR, introduction d’une équipe réfléchissante, jeu de l’oie, et finalement mise en scène théâtrale d’Antigone réécrite par la famille et jouée par les thérapeutes avec la famille. La vidéo de cette thérapie sera visionnée par toute la famille, le fils l’ayant rejointe in extremis. Les résonances personnelles du thérapeute font écho au travail de coécriture avec le père et avec les deux filles scénaristes et interprètes d’Antigone.
L’évocation de la sorcellerie par la famille comme cause de son malheur (les comportements délinquants chez l’enfant par exemple) ne saurait être considérée par un thérapeute appelé à travailler sur les interactions familiales comme un non-sens. Elle fait partie du matériel psychique avec lequel les membres de cette famille vivent et fonctionnent, matériel psychique qui oriente leurs pensées (cognitions), leurs comportements et leurs émotions. L’évocation de la sorcellerie n’est d’ailleurs qu’une demande de secours, d’aide et non un déni du problème ; c’est une plainte qui cherche réparation. Le thérapeute familial devra travailler avec la famille et modifier sa perception de la réalité (le danger et l’angoisse d’ensorcellement), usant des mises en question de cette perception et d’autres stratagèmes thérapeutiques possibles, afin d’amener la famille à faire l’expérience d’une réalité nouvelle (la vie sans angoisse d’ensorcellement).
Cet article décrit les questions posées autour du dispositif de cointerventions psychothérapeutiques utilisé au sein d’une unité de soins pédopsychiatriques pluridisciplinaires tant au niveau du cadrage que de l’intervention et des places occupées lors des entretiens. Un nouveau dispositif est expérimenté et articule l’intervention de trois thérapeutes : « T. psy enfant », « T. éduc enfant/adulte » et « T. médicopsy adulte ». Pour illustrer ce dispositif, nous décrivons une situation clinique qui se déploie en 3 temps et faisons appel à un schéma qui montre le champ d’intervention de ces « 3 Ts » et le « système famille-réseau en thérapie » qui se situe à l’intersection de plusieurs systèmes : réseau primaire, réseau secondaire et unité de soins pédopsychiatriques.
Depuis 2006, en Belgique, le cadre législatif permet aux couples homosexuels l’accès à la parentalité. Ainsi, les intervenants psychosociaux sont aujourd’hui face à une réalité qui les interpelle et qui leur demande d’intervenir : travail clinique, psychoéducation, sensibilisation dans les écoles, conférences, formations … En utilisant la méthode des focus groupes, la présente recherche a investigué les attitudes des intervenants psychosociaux dans les plannings familiaux face à la thématique de l’homoparentalité. Les résultats ont mis en évidence trois dimensions : la réalité de terrain des intervenants avec les défis auxquels ils sont confrontés, leurs expériences et leurs ressentis, leurs questionnements et leurs besoins. Ces résultats pourront aider à promouvoir la santé et la qualité de vie des personnes homosexuelles en favorisant la compréhension des réactions des professionnels hétérosexuels auxquels ils sont confrontés.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 2, juin 2016, pp. 205-215.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Enfance-Famille, Immigration, Famille, Thérapie familiale, Thérapie de couple, Approche systémique, Culture, Environnement social, Différence
Le terme migration est étendu aux nouvelles familles de la société occidentale pour souligner métaphoriquement la condition de mutation profonde de leur organisation et de leur fonctionnement. La question de la prise en compte de la dimension culturelle de la famille n’est donc plus confinée aux familles qui « viennent d’ailleurs ». La rencontre avec les familles qui ont fait l’expérience de l’émigration/immigration, mais aussi avec les nouveaux couples et les nouvelles familles, peut parfois nous laisser sans repères. Arriver à tolérer l’incertitude, la confusion mais aussi, parfois, la non-acceptation, serait le premier pas pour essayer de cheminer de façon authentique et sans jugement avec les familles.
De nombreuses femmes se sont retrouvées mères d’enfants nés d’un viol qu’elles avaient subi pendant le génocide de 1994. Ces rescapées du génocide ont été violées, torturées et parfois laissées pour mortes par les génocidaires. Elles se sont retrouvées avec des enfants qu’elles n’avaient pas désirés et dont l’existence même leur a souvent valu d’être rejetées par leur famille et mises au ban de la communauté. Les enfants considérés comme les enfants des bourreaux n’ont pas pu bénéficier d’une famille accueillante et aimante. Leurs mères n’ont pu bénéficier pour les élever ni d’un tissu affectif soutenant ni de l’aide financière octroyée pour les enfants rescapés du génocide. Nous sommes parties à leur rencontre pour voir ce qu’étaient devenues ces familles stigmatisées, précarisées affectivement et paupérisées matériellement vingt ans après les massacres. L’objectif de l’étude était de relever les fragilités et les ressources psychiques et relationnelles dont disposent ces familles, afin de dégager les moyens et les conditions d’un dispositif systémique susceptible d’aider ces enfants nés du viol et leurs mères à se relever et à se reconstruire.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 1, mars 2016, pp. 27-50.
Mots clés : Enfance-Famille, Thérapie de couple, Psychothérapeute, Méthodologie, Pratique professionnelle, Formation, Conseiller conjugal, Cadre thérapeutique, Demande, Croyance, Savoir, Agressivité
Se basant sur dix ans d’expérience dans la formation de futurs conseillers conjugaux et familiaux, l’auteur énumère les « pièges » dans lesquels peuvent tomber les futurs thérapeutes conjugaux dans leur travail avec les couples : se centrer sur l’individu et oublier la relation, avaliser la première définition du problème, faire alliance avec un membre du couple, tenir le cadre de manière rigide, passer à côté de l’information pertinente, etc. A ces « pièges », l’auteur propose des pistes méthodologiques concrètes dans le maniement de la relation thérapeutique. Sans verser dans des recettes, l’article revisite les bases méthodologiques de la thérapie de couple sous la forme d’un questionnement : analyse de la demande, neutralité, cadre thérapeutique, profils de couple, etc. Il invite également le futur thérapeute conjugal à déconstruire certaines croyances à propos de l’acquisition de compétences thérapeutiques, du statut du « savoir » et de l’agressivité.
Cothérapie et coparentalité posent des problèmes analogues liés au fait que les deux partenaires sont à la même place. Des difficultés peuvent alors surgir du fait des différences conceptuelles et/ou du risque de privilégier la relation entre les deux partenaires au détriment du tiers, enfant d’un côté, patients de l’autre. Il semble sage de réactualiser les principes selviniens, basés sur la complémentarité dans les équipes thérapeutiques où l’un fait l’observateur pour une situation et l’autre assume les responsabilités thérapeutiques, quitte à intervertir les rôles pour une autre situation. Les familles peuvent bénéficier d’un dispositif analogue en alternant les rôles, chacun prenant la responsabilité éducative à son tour. Ces dispositifs ont tendance curieusement à atténuer les différences et à créer une saine émulation plutôt qu’une rivalité plus ou moins sourde et aliénante ou une complicité ambiguë.