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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Comment prendre la bonne décision ?

Article de Alexandre Lacroix, Cédric Enjalbert, Olivier Sibony, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 176, février 2024, pp. 46-67.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Décision, Désir, Raisonnement, Responsabilité, Relation professionnelle, Orientation professionnelle, Changement, Sport de combat, Magistrat, Intuition

La question se pose tant dans les situations intimes que professionnelles, dans le domaine personnel que politique : faut-il suivre nos aspirations profondes ou calculer nos chances de réussite ? Et comment savoir qu’on a pris la bonne décision ?
- Sur le plan personnel, la question se pose dans les situations de crise et de changement de vie, elle est donc forcément inconfortable. Elle nous amène à nous demander si nous devons suivre nos aspirations profondes ou calculer nos chances de réussite, autrement dit à trouver une voie de conciliation entre le désir et la raison.
- Allez-vous vous endetter pour acheter ce logement que vous trouvez charmant mais un peu cher ? Fuirez-vous ce conflit qui s’annonce avec votre collègue ? Cueillerez-vous cette tentation passagère ? C’est en situation qu’on découvre ses propres priorités, aussi n’hésitez pas à répondre aux questions de notre test.
- Dans la sphère professionnelle, les arbitrages sont incessants. Nous avons suivi en parallèle une journée de travail d’une juge d’instruction et d’un entraîneur de boxe. Où l’on découvre, paradoxalement, que l’exercice des responsabilités est assez solitaire pour la première, tandis que, sur le ring, on se sent porté par le collectif.
- La décision professionnelle, c’est aussi le sujet de prédilection du chercheur Olivier Sibony, qui travaille à la croisée de l’économie et de la psychologie expérimentale. Il présente avec clarté les « biais cognitifs » et le « bruit » qui ont pour effet de nous éloigner de la bonne solution.
- La philosophe américaine L. A. Paul, qui a signé récemment Ces expériences qui nous transforment, éclaire trois choix décisifs dans une existence : celui des études, de faire un enfant ou de modifier de façon irréversible son corps. Tout en faisant l’éloge, non pas de la maîtrise, mais du saut dans l’inconnu !
- Décider de soi, c’est renoncer à soi au profit du monde. C’est la conclusion à laquelle arrive Pierre Zaoui après avoir relu Spinoza. Il explique ici comment nous devons nous ouvrir à la joie et croire aux miracles, ces événements contraires à l’ordre habituel, afin de mieux nous diriger dans l’existence.

La chance, est-ce que ça existe ?

Article de Martin Legros, Cédric Enjalabert, Frédérique Leichter Flack, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 171, juillet-août 2023, pp. 50-71.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Rencontre, Victime, Croyance, Décision

Nous disons souvent que nous avons eu un coup de chance (ou de malchance !). Mais est-ce une affirmation sérieuse ou superstitieuse ?
- En tout cas, la chance n’intéresse pas que les diseuses de bonne aventure ou les férus du loto : un florilège de citations montre qu’elle a toujours inspiré les penseurs !
- Le concept de chance a en effet une longue histoire. Dans l’Antiquité, il occupe une belle place dans la méditation sur l’art de bien conduire sa vie. Dans la Modernité, l’esprit scientifique suppose d’abord qu’il n’y a que du hasard et nulle part de chance, dans un monde où tout s’enchaîne mécaniquement. Seulement, la chance a fait son grand come-back philosophique au début du XXe siècle : agir moralement, n’est-ce pas se rendre capables de saisir certaines occasions ?
- Et vous, qu’en pensez-vous ? Faites notre test pour mieux saisir votre rapport personnel à la fortune.
- Plusieurs samedis d’affilée, notre enquêteur Cédric Enjalbert est allé en mairie assister à des mariages. Avec cette question en tête : comment tombe-t-on sur l’amour de sa vie ? Auteur de La Rencontre, Charles Pépin a répondu à cette question.
- Spécialiste de littérature, Frédérique Leichter-Flack, qui a signé Pourquoi le mal frappe les gens bien ?, revient sur la loi des séries de catastrophes dont certains semblent victimes.
- La chance occupe une place centrale dans la réflexion métaphysique de Tristan Garcia, qui vient de faire paraître Laisser vivre et rendre puissant. Et si la chance d’une chose, quelle qu’elle soit, était tout simplement d’exister ?

Faut-il suivre son intuition ?

Article de Cédric Enjalbert, Camille Riquier, Marius Chambrun, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 162, septembre 2022, pp. 40-61.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Intuition, Décision, Intelligence, Raisonnement, Cognition, Bergson (Henri)

Quand arrive l’heure des choix, en amour ou professionnellement, il existe bien sûr une manière rationnelle de trancher, en pesant le pour et le contre, en menant de longs raisonnements. Et pourtant, n’y a-t-il pas en nous une espèce de fulgurance ou une petite voix qui nous indique d’emblée où aller ? Ces intuitions, devons-nous nous en méfier ou les écouter ?
- En philosophie, c’est Henri Bergson qui a le plus valorisé l’intuition par rapport à l’intelligence ou à la croyance. Selon lui, elle permet à notre conscience de se brancher directement sur l’élan de la vie. Serait-ce là un piège ?
- Les cinq personnes que nous avons interrogées – un musicien, une commissaire de police, un mathématicien, une chasseuse de têtes et un golfeur – partagent le même avis : l’intuition est fiable, quand elle est le résultat d’un long travail. Leurs expériences sont commentées par le philosophe Camille Riquier, spécialiste de Bergson.
- La première impression est-elle la bonne ? Faut-il réfléchir aux détails du quotidien, mais foncer pour les grands choix de vie ? Savons-nous distinguer au premier coup d’œil le juste et l’injuste ? Les classiques, de Rousseau à Ricœur, se sont opposés sur ces questions.
- Il existe aujourd’hui des écoles d’intuition, où l’on navigue entre apprentissage de procédures de raisonnement plus rapides, métaphysique et pataphysique. Notre reporter rationaliste Michel Eltchaninoff s’y est rendu et s’est découvert plus intuitif qu’il ne l’imaginait !
- Passionnant, le travail de la spécialiste de sciences cognitives Hélène Lœvenbruck porte sur les « voix intérieures » : nous nous parlons sans cesse à nous-mêmes, et cette espèce de dialogue prolonge en nous la vie sociale et se révèle sans doute un excellent guide pour l’existence mais aussi pour la création.

Qu'est-ce qui nous rend courageux ?

Article de Cédric Enjalbert, Pierre Terraz, Michel Eltchaninoff, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 159, mai 2022, pp. 40-61.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Résistance, Guerre, Comportement, Société, Décision, Ukraine, Russie

Chacun s’est demandé, un jour ou l’autre, ce qu’il aurait fait sous l’Occupation, durant la Seconde Guerre mondiale. Aurais-je eu le courage d’entrer dans la Résistance ? Serais-je resté inactif face à l’horreur nazie ? Ces questions n’appartiennent pas uniquement à l’histoire passée, et le retour de la guerre sur le sol européen, l’invasion de l’Ukraine par la Russie leur donnent une portée nouvelle : que ferais-je, si mon pays était envahi ? Aurais-je le courage des Ukrainiens ? Peut-être la question n’est-elle pas à poser à la première personne du singulier, car le courage est moins une vertu individuelle qu’une disposition collective, un élan imprévu qui naît des situations elles-mêmes.
Et si le courage était moins la vertu guerrière et personnelle louée par le récit des grandes actions qu’une disposition collective liée à un contexte, la révélation fortuite d’un sujet au contact d’une situation ? Une hypothèse confirmée par des exemples récents, où l’héroïsme consiste d’abord à sauver une certaine idée de ce que nous sommes.
Notre reporter Pierre Terraz s’est rendu en Ukraine, où il a interrogé des personnes qui ont fait le choix de rester chez elles, dans la banlieue de Kiev, et de supporter l’occupation russe, ou de s’engager dans le combat militaire, ou encore de tout abandonner pour s’exiler… Quand on leur dit qu’elles font preuve d’héroïsme, elles semblent surprises elles-mêmes et répondent qu’elles n’imaginaient pas se comporter autrement.
Dans le choc entre la Russie et l’Ukraine, ce sont deux conceptions de l’héroïsme qui entrent en jeu : dans une logique héritée de l’ère soviétique, Vladimir Poutine semble être prêt à tout pour atteindre ses objectifs, quel que soit le bilan humain ; quant au courage des Ukrainiens, il paraît beaucoup plus populaire, car produit par la société civile et non dicté par un appareil. L’analyse de notre rédacteur en chef et auteur de Dans la tête de Vladimir Poutine, Michel Eltchaninoff.
Peut-on s’entraîner à être courageux ? Le décider ? Sommes-nous ramollis par le confort démocratique ? Sur ces questions, les classiques, d’Aristote à Jankélévitch, de Platon à Jean-Paul Sartre, s’opposent.
La philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury a ouvert son œuvre avec une réflexion sur La Fin du courage, qui a rencontré à sa parution en 2011 un vaste écho, à une époque où le thème paraissait presque désuet. Le directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille François Crémieux, autrefois engagé en tant que « casque bleu » en ex-Yougoslavie, a dû prendre des décisions délicates en temps de crise sanitaire. Ils débattent de la place du courage dans nos sociétés démocratiques.

Faut-il toujours viser l’utile ?

Article de Michel Eltchaninoff, Catherine Audard, Alexandre Lacroix, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 149, mai 2021, pp. 42-65.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Valeur, Bien-être, Motivation, Éthique, Plaisir, Décision, Passion, Sexualité

En ce moment, la vie sociale est appauvrie, nous manquons d’activités culturelles, les voyages sont empêchés. Et nous sentons à quel point une existence entièrement dévolue à des tâches essentielles – comme dormir, manger, travailler, s’occuper des enfants – peut devenir répétitive et pesante. Mais comment échapper au diktat de l’utile ? Comment ouvrir une fenêtre mentale dans un tel contexte ? Réponses dans ce dossier.
D’abord, en comprenant qu’il n’a pas fallu attendre la pandémie pour que nos existences soient soumises à la logique de l’utilité ! Bien au contraire, il existe un courant philosophique dominant dans le monde, mais encore méconnu en France, qui a préparé le terrain : c’est l’utilitarisme. C’est donc vers lui qu’il convient de se tourner pour mieux comprendre notre situation.
Et comme l’utilitarisme a une certaine richesse et est parcouru de contradictions internes et de grands dilemmes, nous nous sommes adressés à la philosophe Catherine Audard, spécialiste de ce courant, pour nous le présenter plus en détail.
Notre directeur de la rédaction Alexandre Lacroix vient de publier un essai, qui nous a donné envie de faire ce dossier, où il propose une maxime de vie pour entrer dans ce qu’il appelle le « post-utilitarisme » : il s’agit de se donner un idéal non négociable. Une proposition qu’il présente ici.
Dont acte : nous avons recueilli les témoignages de quatre personnes qui, tout au long de leur carrière, ont su faire preuve de pragmatisme mais sans rogner leur idéal de départ : François Crémieux, directeur général-adjoint de l’AP-HP, Étienne Rigal, juge spécialiste des affaires de surendettement, Damien Carême, qui a dû, comme maire de Grande-Synthe, faire face à une crise migratoire de grande ampleur, et Daniele Roppolo, chercheur en biologie.
Dans le domaine des mœurs, faut-il chercher à maximiser son plaisir ou se mettre en quête du grand amour ? Une alternative dont nous ont parlé le philosophe François De Smet ou encore le romancier Arthur Dreyfus, qui a traversé une phase d’addiction sexuelle.
Attention, débat exceptionnel : stars internationales, les philosophes Peter Singer et Michael Sandel croisent ici le fer. Le premier est l’utilitariste le plus connu au monde. Le second défend l’éthique des vertus chère à Aristote. Pour s’orienter dans la vie, faut-il bien calculer ou défendre des valeurs ? Le match est ouvert !

Comment être à la hauteur de l’événement ?

Article de Cédric Enjalbert, Alexandre Lacroix, Miguel Benasayag, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 139, juin 2020, pp. 38-67.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Changement, Épidémie, Crise, Habitude, Mort, Lien social, Décision, Profession, Santé, Écologie, Hôpital, Philosophie, Témoignage

Nous avons été confrontés à un événement historique qui n’a pas fini d’agir sur nous. Plutôt que de vouloir en tirer des leçons définitives ou de spéculer sur le monde d’après, nous avons préféré suivre le conseil de la philosophe Hannah Arendt : un événement ne nous libère que si nous le saisissons comme une occasion de pensée. Comment ? En faisant de cet événement le moment d’un retour à l’essentiel mais aussi comme une occasion d’assumer davantage notre interdépendance et, enfin, de changer notre rapport au monde.
1. En revenant à l’essentiel
Trois philosophes – Françoise Dastur, Miguel Benasayag et Julian Baggini – évoquent la manière dont la mort affermit nos raisons de vivre, tandis que huit témoins nous racontent leur expérience de confinement ou de mobilisation. Des récits que commente Claire Marin, qui a récemment signé l’essai Rupture(s).
2. En assumant notre interdépendance
Les relations ont une importance vitale : telle est l’idée que développe le philosophe Frédéric Worms, auteur du livre Revivre. Justement, comment les choix vitaux ont-ils eu lieu à l’hôpital ? Notre enquête montre qu’il n’y a pas eu de tri glaçant mais un questionnement éthique au cas par cas. Le sociologue du travail Denis Maillard analyse la manière dont les élites ont redécouvert les métiers indispensables. Le penseur passionné de botanique Emanuele Coccia nous invite à voir autrement la place de l’humanité dans la trame du vivant.
3. En changeant notre rapport au monde
Au cœur de la crise, nous proposons de découvrir un courant de pensée scientifique, à la fois modeste et ambitieux : le planetary health, qui connecte directement la santé humaine aux équilibres environnementaux et donne des outils de gouvernance.

Que faire de nos émotions ?

Article de Alexandre Lacroix, Martin Duru, Antonio Damasio, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 132, septembre 2019, pp. 46-69.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Émotion, Raisonnement, Décision

Si les émotions sont restées longtemps méconnues, c’est que les philosophes n’ont cessé de leur préférer, dans leur immense majorité, la raison. C’est le cas des stoïciens, de Kant ou encore de Peter Singer, qui ont défendu une impassibilité contre laquelle se sont élevés Aristote, Rousseau ou bien Martha Nussbaum. Alors, que faire de nos émotions ?