PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Le problème de l’alliance thérapeutique semble très présent et spécifique en pédopsychiatrie en situation transculturelle. L’objet de cet article est de faire un état des lieux des pratiques et usages des pédopsychiatres de la Haute-Garonne lorsqu’ils sont confrontés à un défaut d’alliance thérapeutique en situation transculturelle. Puis dans un second temps de proposer des pistes d’évolution des pratiques en nous appuyant sur les développements théoriques proposés par le courant transculturel développé par Marie Rose Moro, avec pour objectif d’améliorer l’alliance thérapeutique et donc l’efficience des soins dispensés aux populations migrantes. [Présentation de l'éditeur]
Mettre et remettre les souvenirs sur le métier, dans l’espoir de résoudre l’énigme du l’expression symptomatique d’une souffrance enfouie, constitue bien la réponse plus ou moins zélée du patient névrosé à l’attente implicite du psychanalyste. Le chapelet des souvenirs écrans vient ainsi s’égrener dans un champ d’attraction transférentiel, et fournit le matériau propre à édifier des ébauches successives de « biographie explicative ». [...] [Présentation de l'éditeur]
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 72, n° 7, novembre 2024, pp. 341-349.
Mots clés : Psychose, Personne handicapée, Handicap psychique, Handicap mental, Trouble de la personnalité, Psychiatrie infantile, Accompagnement, Enfant, Prise en charge, Psychothérapie
Ce travail amorce une réflexion théorico-clinique sur la spécificité de l’accompagnement pédopsychiatrique d’enfants de parents psychotiques ou souffrant de troubles graves de la personnalité, à l’occasion de l’ébauche du suivi psychothérapique d’un enfant de cinq ans présentant une agitation psychomotrice. Par-delà les multiples facteurs de risque biopsychosociaux, ces situations dites « complexes » invitent le pédopsychiatre à préciser son accompagnement et son rôle de santé publique afin de garantir la cohérence des soins et des expertises. En effet, les différents acteurs impliqués (aide sociale à l’enfant, justice, éducation nationale, psychiatrie d’adulte, neuropédiatrie, etc.) peuvent s’ignorer ou s’attribuer un rôle excédant leur champ de compétences : en résultent parfois une certaine confusion des places voire des mesures déroutantes et des prises de position contradictoires.
Article de O. Rtimi Mazouri, C. Lombard, P. Sourlier, et al.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 72, n° 5, 2024, pp. 231-236.
Mots clés : Parentalité, Soutien à la parentalité, Dépression post-partum, Pathologie périnatale, Précarité, Immigration, Psychiatrie infantile, Traumatisme, Maternité
L’accès à la parentalité n’est pas toujours aisé et peut parfois être marqué par des difficultés parentales diverses. Souvent sous-diagnostiqués, ces troubles du per- et post-partum ont pourtant des conséquences majeures sur la qualité des interactions précoces. À Nancy, une Équipe mobile de psychiatrie périnatale (EMPPer) s’est déployée depuis septembre 2021 dans un objectif d’« aller vers » ces populations vulnérables et en difficultés pour accéder aux soins. À travers une vignette clinique mêlant précarité, migration, troubles psychopathologiques maternels et retard de développement psycho-affectif et psychomoteur du bébé, cet article présente l’intervention d’une équipe mobile de psychiatrie périnatale, intégrée dans un indispensable travail en réseau.
Les activités à médiations artistiques et les soins culturels sont devenus une composante de la plupart des institutions hospitalières pour enfants et adolescents. Pourtant leur financement n’est pas spécifié. À partir de l’expérience d’un service hospitalo-universitaire, nous souhaitons réfléchir aux mesures qui pourraient favoriser leur maintien.
Nous proposons dans cet article une réflexion sur la place de la création spontanée dans la prise en charge thérapeutique de l’adolescent présentant un premier épisode de décompensation psychotique. À partir du cas clinique d’Emilio, 13 ans et de l’examen des productions réalisées en entretien, l’acte de création est envisagé comme tentative auto-thérapeutique d’adaptation du monde. L’analyse théoricoclinique de certaines productions ainsi que du positionnement transférentiel du sujet pointent la possibilité d’émergence, à l’initiative de l’adolescent, d’un lieu d’adresse permettant ce passage d’un scénario privé quasi délirant à une authentique création adressée à un autre devenant témoin de la paternité de la création initiée par le sujet. Dès lors, l’acte de création en tant qu’adressé peut-être pensé comme une élaboration compensatoire possible venant masquer les effets délétères du défaut d’inscription symbolique de l’adolescent psychotique. L’acte de création compensatoire, en générant une possible identité, même purement fonctionnelle et stéréotypé, pour le sujet permet ainsi à l’adolescent psychotique de s’inscrire à nouveau dans un lien à l’autre de manière plus apaisée.
Article de J. Lefèvre Utile, J. Guivarch, D. Cohen, et al.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 71, n° 8, décembre 2023, pp. 427-436.
Mots clés : Psychiatrie infantile, Consentement, Isolement, Contention, Enfant, Trouble du comportement, Éthique
En France, les soins en pédopsychiatrie peuvent comporter des défis éthiques importants. Suite aux dernières recommandations du Contôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) et aux modifications de la loi encadrant les mesures d’isolement et de contention en psychiatrie adulte, il est nécessaire de réfléchir à leur opérationnalisation dans la pratique des soins afin de trouver l’équilibre entre les impératifs de protection et le respect des jeunes hospitalisés en pédopsychiatrie.
Nous proposons dans cet article une réflexion concernant la pertinence et les particularités de l’utilisation des médiations thérapeutiques dans le cadre de la pratique en pédopsychiatrie de liaison.
L’accompagnement d’un jeune adolescent ayant mené à la création d’un vidéoclip est présenté pour illustrer l’utilisation des médiations thérapeutiques dans ce cadre. Cette rencontre fait ensuite l’objet d’une analyse théorico-clinique afin d’analyser les processus psychiques associés à l’utilisation de cette médiation.
La médiation « clip » a favorisé l’expression des désirs et des angoisses du patient selon une dimension multisensorielle – paroles, mélodies, images – qui étaye et catalyse les processus de symbolisation.
L’approche fondée sur les médiations thérapeutiques met l’accent sur la mise en œuvre d’un accompagnement « sur mesure » qui se traduit par la co-construction de la médiation avec le patient.
L’utilisation des médiations thérapeutiques en pédopsychiatrie de liaison apparaît comme un outil pertinent qui favorise la rencontre clinique et le déploiement des processus de symbolisation.
Article de E. Chevalier, S. Brenek, F. Medjkane, et al.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 71, n° 1, janvier 2023, pp. 35-43.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychiatrie infantile, Urgence médicale, Traitement médical, Analyse comparative, Suicide, Protection de l'enfance, Confinement, Lille
Le but de la présente étude est de questionner les conséquences de la crise sanitaire sur le plan psychologique en population pédiatrique, à travers une analyse des variations des données d’activité d’un service de consultations d’urgences pédopsychiatriques.
Le travail réalisé est une étude épidémiologique observationnelle rétrospective et comparative reposant sur une analyse des données d’activité d’une consultation d’urgences pédopsychiatriques du centre hospitalo-universitaire de Lille. Les données recueillies sur la période contemporaine aux mesures de restrictions sociales du 17 mars 2020 au 19 mai 2021 ainsi que celles recueillies après la levée de ces mesures du 19 mai 2021 au 31 mai 2022 ont été comparées à l’activité sur ce même dispositif sur les périodes équivalentes entre le 1er janvier 2017 et 17 mars 2020. Des comparaisons centrées sur les 3 périodes de confinement ont également été réalisées. Tout patient entre 0 et 18 ans pris en charge sur la consultation d’urgence était inclus dans cette étude.
Une augmentation significative des prescriptions médicamenteuses et consultations pour idées suicidaires était observée pendant mais aussi à distance des mesures de restrictions sociales. Le premier confinement était quant à lui marqué par une baisse importante du nombre de consultations et une augmentation significative de la rédaction d’écrits judiciaires.
Ces résultats étaient donc en faveur d’une augmentation de la suicidalité en population pédiatrique pendant et après levée des mesures de restrictions sociales, mais aussi d’une augmentation des situations relevant de la protection de l’enfance au cours du 1er confinement. La hausse significative des prescriptions médicamenteuses à l’issue des consultations discordante avec la hausse plus modeste des hospitalisations laissait présager une inadéquation entre besoins et capacités d’accueil en hospitalisation.
Un impact de la crise sanitaire a donc pu être observé sur l’activité d’une consultation d’urgence pédopsychiatrique pendant, mais aussi à distance de la levée des mesures de restrictions sociales. Cela souligne l’importance de ne pas limiter la recherche aux périodes de confinements, ainsi que la question de la réversibilité des variations observées pour la génération considérée.