De plus en plus d’équipes exerçant en crèche choisissent des organisations pédagogiques permettant aux enfants de se rencontrer, quel que soit leur développement. Que cela se fasse via la proposition d’ateliers de jeux communs aux différentes sections, suivant la pédagogie interactive, ou celle d’univers ludiques au sein desquels les tout-petits sont libres de se rendre toute la journée, c’est-à-dire en Itinérance Ludique, la question reste la même : comment prévoir l’installation des plus jeunes, ceux qui ne se déplacent pas encore, lorsque les plus grands, ces bébés qui bougent tant, sont présents à leurs côtés ?

Être parent constitue une merveilleuse aventure, toutefois susceptible de confronter l’adulte à des moments d’intense solitude lors desquels il se demande pour quelle raison il s’y est engagé ! C’est en particulier le cas face à certaines questions posées par les enfants, qui renvoient à des thématiques délicates. Celles autour de la sexualité et de la mort font partie des sujets mettant généralement en difficulté les parents. Si les tout-petits perçoivent très vite leur côté tabou, cela ne les empêche pas, bien au contraire, de les aborder, car ces interrogations sont liées à l’énigme fondamentale de la vie. Il est alors important de leur répondre.

Lorsqu'un enfant est placé chez une assistante familiale, il s'agit de le mettre en sécurité et de lui permettre de poursuivre son développement. Une lecture des interactions répétées qu'offrent les soins de nursing entre le tout-petit et son assistante familiale conforte l'idée que l'objectif du placement tient autant d'une mise à l'abri d'un environnement familial jugé défaillant qu'à la découverte essentielle, structurante, d'un lien interpersonnel de qualité entre le bébé et son assistante familiale

Lorsqu'un bébé est séparé de sa première niche affective, quelle qu'en soit la raison, cela représente pour lui un bouleversement sensoriel total. Pour en prendre la mesure et ne pas l'occulter, il nous faut comprendre sa réalité. En proposant une traduction de cette traversée perceptive au regard des théories actuelles du développement du tout-petit, notre objectif est in fine de permettre au professionnel d'être au plus juste dans la rencontre avec la nouvelle famille et de coconstruire un nouveau lien de qualité.

Les connaissances sur les bébés se sont considérablement développées en une quarantaine d'années. Certain chercheurs se sont intéressés à la question : comment savoir à quoi ils pensent ? Ils ont mis en place une méthodologie spécifique qui permet d'étudier et d’évaluer leurs comportements. Les résultats de leurs études permettent d'éclairer les pratiques des professionnels de la petite enfance.

De la vie prénatale à sa naissance, le nouveau-né perçoit son environnement par ses sens. Pendant les premiers mois, ses contacts et échanges sont limités. Son développement psychique et affectif s’organise autour de sa mère, avec laquelle il entretient une relation privilégiée. Peu à peu, certains repères viendront compléter puis relayer cette relation exclusive, ouvrant le bébé au monde extérieur. De la maison à l’accueil en collectivité, ces repères joueront un rôle essentiel dans la sécurité affective du tout-petit et participeront au développement harmonieux de son psychisme et de sa construction globale.

La vie fœtale, le système nerveux dans son ensemble et les nourrissons sont l’objet de recherches aux résultats spectaculaires. Les connaissances ont beaucoup évolué, au point qu’il est impossible de ne pas en tenir compte lors de la grossesse et de la première enfance. L’haptonomie éclaire ces recherches de ses découvertes sur l’affectivité humaine.

L'accompagnement haptonomique périnatal permet au bébé d'être acteur de sa propre naissance. Il est un soutien de la relation affective entre la mère, le père et l'enfant, développant le "sentiment continu d'exister" et la sécurité interne. Le bébé, ainsi porté, a la capacité de s'ouvrir au monde