PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Adrien Blanc, Alexandre Morel, Catherine Chabert, et al.
Paru dans la revue Le Carnet Psy, n° 270, mai 2024, pp. 23-42.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Psychologie comparée, Psychosociologie, Adolescent, État dépressif, Traumatisme, Cancer, Refus, Soin, Éthique, Parentalité, Relation enfant-parents, Soutien psychologique, Contrainte, Perte, Accompagnement de fin de vie, Mort, Consentement, Freud (Sigmund)
Le mot « renoncement » est un faux ami : son usage banal en dicte le sens, facile à comprendre en apparence. Et pourtant le drame, voire la tragédie s’en emparent régulièrement : est-ce parce que ses implications religieuses portent l’ombre du sacrifice et de la douleur qui doit s’y attacher ? Parce que renoncer veut toujours dire sacrifier ? Et sacrifier quoi ? La réalisation des désirs, la satisfaction, le plaisir, la joie de vivre ? Et au nom de quoi ? De quels idéaux, de quelles promesses ? Et enfin et surtout renoncer pour qui ?
Article de Anthony Brault, Clara Duchet, Vincent Estellon, et al.
Paru dans la revue Le Carnet Psy, n° 268, mars 2024, pp. 26-47.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychologie, Psychanalyse, Interaction, Communication, Distance, Écoute, Isolement, Sexualité, Souffrance, Épidémie, Cure analytique, Téléphone, Éthique, Morale, Care, Corps, Espace, Hallucination, PJJ, Adolescent, Délinquance, Psychodrame, Freud (Sigmund), Green (André)
Depuis Freud, les psychanalystes se sont largement intéressés aux modalités négatives du fonctionnement psychique – de l’absence (Pierre Fédida, 1978) au négatif (André Green, 1993). Mais pour penser la clinique actuelle, et plus encore depuis la pandémie du Covid-19, il semble déterminant de revenir sur de nouveaux modèles métapsychologiques de la présence dans ses rapports à la psychopathologie psychanalytique des liens et au soin (care) psychanalytique. Dans l’espace analytique, un horizon d’attente est partagé entre celui qui parle et celui qui écoute. Une solitude est partagée à deux. Comment écouter et entendre si l’on ne décide pas à un moment donné d’accepter cette position d’accueil, de disponibilité, de réception passive et active, de modification de sa forme par celle de l’autre ?
Auteur réputé difficile d’accès, Bion nous a légué un ensemble de concepts opaques à première vue, mais fort utiles pour l’élaboration du travail clinique. En fait, la difficulté que l’on peut rencontrer à sa lecture est la même que celle que nous éprouvons face à tout penseur qui s’aventure au-delà des copier-coller de la doxa. Leur pensée est alors complexe, certes, mais surtout, elle ne cesse de varier, d’être retravaillée, de se questionner et de se réarticuler. En ce sens, la difficulté avec la pensée de Bion, c’est qu’elle nous oblige tout simplement à penser avec lui, et, plus encore, à penser (avec) nos propres pensées.
Sans prétendre à l’exhaustivité, ce dossier souhaite examiner les expressions que peut prendre l’angoisse, cet « état d’affect » quasi-consubstantiel de l’âme humaine, dans leur interdépendance avec les transformations de la société et de sa conscience. Il repose sur un double questionnement : le premier, contenu dans son titre même, vise à examiner les variations autant que les permanences des formes de l’angoisse au fil des générations. Certains sociologues affirment que « la société est en nous »², mais qu’en est-il dans la clinique ? Que nous indique notre écoute analytique quotidienne ? Les formations de l’inconscient sont-elles poreuses au socius ? À cette question, les articles apportent une réponse nuancée. Certaines manifestations de l’angoisse, notamment chez l’enfant, restent stables, alors qu’elles se modifient de façons bruyantes chez l’adolescent et le jeune adulte. La seconde interrogation, indissociable de la précédente, approfondit la façon – ou les façons – dont les produits du socius, idéologiques, scientifiques, spirituels, cognitifs, culturels ou autres, par nature évolutifs, influencent les manifestations de l’angoisse. Quelle incidence qualitative ont-ils sur l’angoisse, son expression physiologique ou sa douleur ? Parviennent-ils à la structurer ? À la contenir ? L’apaisent-ils ou l’embrasent-ils ?
Article de Bernard Golse, Kevin Hiridjee, Nicole Athéa, et al.
Paru dans la revue Le Carnet Psy, n° 265, novembre 2023, pp. 17-45.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Adolescent, Corps, Enfant, Société, Soin, Psychanalyse, Identité sexuelle, Dysphorie de genre, Transidentité, Psychopathologie, Éthique, Désir, Narcissisme, Accompagnement, Finlande
Loin d’une logique de « pour ou contre », nous avons voulu, avec Bernard Golse, donner la parole à ceux qui rencontrent chaque jour les patients concernés, leurs familles et leurs soignants. Chaque auteur a accepté — et nous les en remercions — de nous livrer ses réflexions sur un sujet jugé sensible, parfois éruptif, souvent passionnant. Il en ressort un dossier à la conflictualité dynamique, ouvertement contradictoire, où les regards convergent sur certains points et divergent sur bien d’autres. Quelle est la demande des patients ? Que peut la psychiatrie pour y répondre ? Comment se construit l’identité de genre ? Pourquoi est-il devenu si difficile de discuter du sujet ? Comment recevoir la parole de l’enfant ? Quelle importance accorder à la temporalité psychique ? Qu’est-ce que le questionnement de genre doit à l’évolution de notre société ? À la façon d’un kaléidoscope, espérons qu’une image se dégage pour le lecteur, seul juge pour déterminer les idées qui résonnent avec son arrière-pays clinique. Soucieux de mieux comprendre les enjeux d’une clinique que l’on aborde trop souvent avec un esprit polémique, ce dossier est une invitation à suspendre quelques instants notre sens critique pour nous laisser affecter, contredire, confirmer, réfuter, enseigner, mais aussi déranger par nos collègues. Et surtout, par nos patients…