Article de Houari Maïdi, Rose Angélique Belot
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 2, juillet-décembre 2023, pp. 169-184.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Nourrisson, Chirurgie, Mémoire, Adolescent, Topique freudienne, Deuil, Hospitalisation, Psychisme
Après avoir présenté les connaissances actuelles liées aux traces mnésiques et à la mémoire corporelle, les auteurs interrogent ce qu’ils nomment un « après-coup originaire » chez un bébé précocement confronté à une maladie somatique traumatique ayant nécessité un acte chirurgical.
Indubitablement, dans ce contexte, le bébé vit des phénomènes d’invasions et d’effractions sur le plan somatique et psychique. Plus tard, à l’adolescence l’archaïque traumatique somatopsychique génère des difficultés et/ou des empêchements du processus de subjectivation et de différenciation. En effet, il existe à l’adolescence l’expression sur un mode clinique ou psychopathologique d’une mémoire sans mémoire du corps de la période archaïque.
Accès à la version en ligne
Article de Malika el Jilali, Malika Bennabi Bensekhar
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 87-96.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Maternité, Traumatisme, Deuil, Prématurité, Interaction, Relation enfant-mère, Migration, Gémellité
Cet article décrit les effets d’une grossesse traumatique sur le devenir des relations précoces et le développement de l’enfant chez une mère turque ayant émigré au début de sa troisième grossesse. L’analyse de ce cas démontre que tout ce qui durant la grossesse met en péril l’état psychique de la mère est un facteur de risque pour son enfant. Cette grossesse gémellaire a nécessité une réduction de fœtus suite à la détection d’une trisomie 21 sur l’un des deux. Elle s’est également conclue par une naissance prématurée et des soins invasifs en néonatologie. Il est apparu que l’isolement de la mère l’a privée de ces éléments psychiques et anthropologiques qui donnent le sens de la maternité, constituent des supports nécessaires pour faire face aux besoins psychiques de l’enfant et alimenter la transmission filiative et affiliative. Cette grossesse, traumatique par le deuil, la prématurité et la culpabilité qui en ont découlé, ont impacté les interactions précoces. La relation fusionnelle observée entre la mère et « le survivant » est fondée sur une indifférenciation entre jumeaux. Elle entrave le processus psychique d’individuation du « survivant » qui ne peut accepter de se séparer sans risquer de se désorganiser et qu’à la condition d’être reconnu par la mère pour lui-même, et pas pour un autre, et certainement pas pour lui-même et un autre en même temps.
Accès à la version en ligne
Article de Claire Squires
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LX, n° 1, janvier-juin 2017, pp. 71-86.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Périnatalité, Mort-né, Deuil, Hallucination, Mélancolie
La prise en considération de la mort périnatale a progressé dans les équipes obstétricales du fait d’une meilleure reconnaissance sociale et juridique de son occurrence mais aussi de ses répercussions psychologiques sous l’influence des psychiatres et des psychologues ; elle ne reste pas moins une blessure narcissique. Le ressenti subjectif des parents qui y sont confrontés nécessite un travail psychique douloureux en raison du choc traumatique de l’annonce de la mort du bébé et plus à distance, en raison des conséquences de la perte narcissique et d’une certaine forme de deuil. Parfois, l’affliction perdure sous la forme de symptômes obsédants, hypocondriaques voire hallucinatoires au-delà de l’épisode actuel, y compris lors d’une grossesse suivante.
Accès à la version en ligne