Article de Christian Bergeron, France Defrenne, Christophe Bartholome, et al.
Paru dans la revue L'Observatoire, n° 88, juillet-septembre 2016, pp. 5-71.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Autonomie, Soin, Handicap, Majeur protégé, Personne âgée, Accompagnement social, Logement, Insertion sociale, Travailleur social, VULNERABILITE, EMPOWERMENT
En ces temps de crise, les politiques sociales tendent à faire rimer autonomie avec activation, contractualisation et responsabilisation, la transformant en une injonction qui n’est pas sans paradoxes... L’autonomie demeure néanmoins un idéal émancipatoire qui occupe une place centrale dans les pratiques psycho-médico-sociales, animant des professionnels soucieux de faire avec l’usager plutôt qu’à sa place, de le rendre acteur et de l’aider à s’émanciper.
L’autonomie semble aujourd’hui érigée comme un idéal performant à atteindre, une forme de liberté suprême, garante sinon de bonheur, de la joie de ne dépendre de personne. Comme si dépendre des autres, de l’autre, était devenu insupportable. C’est là sans doute une conséquence d’une société qui pousse chacun plus avant dans l’individualisme.
Pourtant, l’autonomie n’a pas toujours eu ce relent de chacun pour soi, elle a d’abord été émancipation : du patriarcat, du conservatisme, de la raideur, de l’autoritarisme patronal, universitaire, parental...
Dans les politiques sociales, l’autonomie a pareillement été comme une révolution pour changer les règles, cesser de voir de haut celui qui d’en bas demandait de l’aide. Elle s’est donné comme objectifs sous-jacents de faire "avec" plutôt que "pour", d’apprendre, d’expliquer, d’accompagner, de solliciter l’avis, de solliciter la participation, de susciter la motivation, l’adhésion...
Cette vision de l’autonomie où la personne est acteur, sujet, et l’intervenant, relais, facilitateur, accompagnateur, est toujours présente et prégnante dans tous les secteurs du social. Et on la retrouve d’ailleurs dans de nombreux textes, décrets, règlements, principes de dispositifs et référentiels pédagogiques. Mais, aujourd’hui, la crise installant une pénurie des moyens réclamant sans cesse des économies, des restrictions, amène des politiques sociales d’un autre ton, surtout quand y est liée une allocation. L’autonomie rime désormais aussi, et non sans paradoxes, avec activation, responsabilisation, contractualisation.
Ce que nous voulions relever de la place d’observateurs que nous occupons est que, tout d’abord, qu’on le veuille ou non, l’autonomie occupe une place importante dans les pratiques. Ensuite qu’il existe à son égard une extrême diversité de significations, interprétations, connotations. Il s’ensuit ainsi une cacophonie où tout le monde a l’impression de parler de la même chose et qu’au fond, il n’en est rien. Inévitablement, cela génère des tensions dans l’équipe, entre les équipes, dans la conscience professionnelle de chacun, dans le rapport à la hiérarchie et aux politiques publiques. De toute évidence, ce flou mérite qu’on s’y arrête...
Article de Daphné Stadnik
Paru dans la revue L'Observatoire, n° 85, octobre-décembre 2015, pp. 31-32.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Médiation, Animal, Trouble du comportement, Autisme, Personne âgée, Jeune
La zoothérapie est une modalité d’intervention bénéficiant de la rencontre avec l’animal pour susciter un changement auprès de personnes en difficulté. L’expérience du Centre Izis, unique en Belgique par la variété des animaux et du public accueilli et par la nouveauté de son approche, est présentée dans cet article.
Article de Patrick Guilmot
Paru dans la revue L'Observatoire, n° 85, octobre-décembre 2015, pp. 44-47.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Médiation, Animal, Pratique professionnelle
Être en lien fait partie des besoins fondamentaux de l’homme et la rencontre avec l’animal est un excellent moyen pour travailler sur ce besoin qui peut avoir été malmené, oublié. L’hippothérapie crée cette rencontre particulière avec le cheval et elle peut être appliquée à une large diversité de troubles psychologiques. Elle peut aussi être utile dans le cadre de rééducation fonctionnelle par la mise à cheval et le travail sur les postures. Depuis 2015 l’UCL propose un certificat d’université en hippothérapie. Celui-ci met en évidence les compétences transversales à toute forme d’hippothérapie, partant des multiples expériences existantes, afin d’établir les fondements sur lesquels la pratique professionnelle pourra se développer.
Article de Jessie Ansorge Jeunier
Paru dans la revue L'Observatoire, n° 85, octobre-décembre 2015, pp. 48-52.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Médiation, Animal, Psychiatrie infantile, Personne handicapée, Rééducation
Largement diffusés par les médias depuis quelques années, les dispositifs de «médiation équine» regroupent un ensemble de pratiques anciennes néanmoins peu étudiées et évaluées par le milieu médical et scientifique.
Ce focus, en partie basé sur un travail de thèse de trois années passées sur le terrain, a pour objectif de mieux connaître ces dispositifs tels qu’ils sont élaborés en France et de mieux cerner leurs indications ainsi que l’apport spécifique du cheval par rapport à d’autres types de médiations animales.
Article de Véronique Servais
Paru dans la revue L'Observatoire, n° 85, octobre-décembre 2015, pp. 5-9.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Médiation, Animal, Communication, Soin, Anthropologie
Dans l'histoire des "zoothérapies", l'un des enjeux a été de distinguer ce qui relève du champ thérapeutique à proprement parler de ce qui relève plutôt d'activités récréatives ou de soutien. Nombreuses sont les associations qui ont vu se développer en leur sein des controverses, parfois houleuses et acerbes, à ce sujet. Nous proposons ici d'envisager l’introduction d'animaux dans un dispositif d'aide ou de soin comme une pratique de médiation au sens fort du terme, qui permet de créer ce que Winnicott appelait un espace intermédiaire, dans lequel des effets thérapeutiques peuvent survenir.