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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Le social sous la pression du Covid / 1

Article de Anne Françoise Janssen, Christine Mahy, Iliana Gonzalez Vander Borgh, et al.

Paru dans la revue L'Observatoire, n° 105, octobre-décembre 2020, pp. 5-77.

Mots clés : Travail social : Métiers, Travail social, Épidémie, Crise, Urgence sociale, Pauvreté, Téléphone, Accompagnement social, Isolement, SDF, Rue, Prison, AEMO, Décrochage scolaire, Personne handicapée, Enfant maltraité

Si la crise sanitaire n’épargne personne, elle frappe tout particulièrement les publics qui étaient déjà fragilisés, tant aux niveaux socio-économique que psychologique et relationnel. Les institutions, les services qui les accueillent ou les accompagnent ont, eux aussi, été profondément chamboulés, forcés de s’adapter, de se réorganiser et, parfois, de se réinventer…

Au sommaire de ce numéro vous trouverez les articles suivants :
- Effets de la crise sanitaire sur les personnes en situation de pauvreté. Une mobilisation et des synergies indispensables. Anne-Françoise JANSSEN & Christine MAHY (interview)
- 1718 : le numéro d’appel gratuit de la Wallonie élargi pour répondre à l’urgence sociale. Iliana GONZALEZ VANDER BORGHT, Pascale CROMMEN (interview)
- Les Plans de Cohésion Sociale se sont mobilisés au service des citoyen. Catherine CARÊME & Laurent Van DRIESSCHE
- CPAS de Quaregnon. Les effets de la crise sur les bénéficiaires et l’accompagnement social . Stéphanie DEBEIL, Alexis PASARO, Véronique ROLAN
- Confinement, isolement, pauvreté. Serge FERDIN (interview)
- Task force Groupes vulnérables - SPP Intégration sociale
- Du Collectif Astrid au Plan Grands Froids. La mobilisation du réseau liégeois de l’aide aux sans-abri. Geoffrey FRANÇOIS & Arnaud JACQUINET (interview)
- Vécu et adaptations des sans-abri et des travailleurs sociaux en temps de pandémie : le cas namurois. Emeline LEGRAIN
- Mise sous abri ou accès durable à un chez soi... Quels enseignements tirer de la gestion de la crise Covid-19 ? Renaud DE BACKER
- Les locataires bruxellois à l’épreuve du Covid-19. Ou comment une crise s’ajoute à une autre au grand dam des plus précaires. Carole DUMONT
- Effets de la crise sur les personnes toxicomanes précarisées. Témoignage d’un service de " bas seuil ". Claire BERNIS
- Les effets de la crise sanitaire sur les personnes handicapées hébergées en institution. Questionnements et défis pour les équipes éducatives. Magaly NEES
- La crise Covid-19 en prison : regards croisés d’intervenants en milieu carcéral. Mélanie BERTRAND, Séverine CLINAZ
- 18 mars 11h59 : départ d’un grand chamboulement social. Les vécus et constats d’une AMO. Patrick THOMAS, Sybille COUPÉ, Guillaume TILKIN, Marine TIMPERMAN, Julie VANDELOISE
- Aide à la jeunesse. Quand la crise suscite de la créativité et resserre les liens. Jean-Luc RIVIERE et équipe (interview)
- Pandémie, crise sanitaire, maltraitance infanto-juvénile. Emmanuel de BECKER, Maya DRACHMAN

Les émotions dans le travail social frein ou tremplin?

Article de Maël Virat, Roland Coenen, Philippe Gaberan, et al.

Paru dans la revue L'Observatoire, tome 102, janvier-mars 2020.

Mots clés : Travail social : Métiers, Travail social, Émotion, Accompagnement social, Souffrance psychique, Justice, Relation d'aide, Empathie, Usure professionnelle, Distance, Éducation spécialisée, Supervision, Écoute, Équipe, Médiation, Conflit, Déontologie

Dans leur métier relationnel, les travailleurs sociaux sont inexorablement traversés, animés, secoués par des émotions. Certaines sont positives, comme la joie d’avoir pu aider un usager à s’en sortir ou simplement d’avoir pu gagner sa confiance. D’autres peuvent s’avérer plus problématiques.

Accompagner des personnes en souffrance, en détresse, en danger, dans la provocation ou l’agressivité, ... génère inévitablement des ressentis. La tristesse, la peur, la colère, l’exaspération, le dégoût s’invitent. Parfois brutalement, parfois insidieusement, créant d’autant plus le malaise, le désarroi que ces affects renvoient à d’autres vécus, situations professionnelles similaires, histoires personnelles que l’on croyait avoir oubliées.

Pour que ces émotions, troublantes, stressantes, décourageantes, ne deviennent pas trop envahissantes, les professionnels développent des stratégies, conscientes ou non, pour les réguler, réduire leur intensité ou leur durée, et se mettre à l’abri.

Les institutions défendent, pour leur part, des normes émotionnelles qui peuvent différer en fonction des secteurs mais qui se rallient pour la plupart à ce prescrit commun de la "bonne distance", supposé garantir le professionnalisme des travailleurs sociaux, mais aussi les préserver, leur éviter le burnout, …

Et de se poser la question suivante : les émotions négatives seraient-elles nécessairement toxiques, ennemies, à risques ? N’y aurait-il pas plutôt intérêt à les inviter à s’exprimer, à les entendre, à les travailler plutôt que de vouloir les taire, les dissimuler de peur qu’elles envahissent la relation avec l’usager, la parasitent et, du même coup, provoquent chez l’aidant, malaise et épuisement ?

Dans les métiers de l’humain, on ne peut éviter les émotions, elles en font partie, en constituent le matériau. Il faut donc s’en saisir. Elles servent l’intuition, le feeling qui aide à créer la confiance avec l’usager. Elles sont le ferment qui fait dire au professionnel qu’il aime et croit à son métier, difficile mais combien humain. Elles nourrit sa motivation, sa persévérance à accompagner les précaires, les cassés, les marginalisés malgré les obstacles et à repérer en eux les potentialités que plus personne ne voit. Pour ces raisons et d’autres encore explorées dans ce dossier, d’aucuns en appellent à prôner, non pas la « bonne distance », mais la « bonne proximité » ou la « bonne présence », voire le savoir-aimer.