Article de Claudia Girola
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 98, juin 2015, pp. 16-25.
Mots clés : SDF, Représentation sociale, Affirmation de soi, Rêve, Mémoire
La représentation dominante des personnes sans abri portée par le discours ordinaire, politique et souvent savant est celle d’une individualité négative, complètement désaffiliée. Cette représentation repose sur l’idée qu’à une situation de précarité socio-économique correspond fatalement un processus de précarisation de l’être. Les sans-abri sont ainsi conçus comme des identités dépourvues d’une conscience de soi et de leur propre individualité positive. Une ethnographie réflexive réalisée dans la région parisienne montre, certes, que la situation des personnes sans abri constitue une expérience qui les confronte à des situations d’injustice et de désolation infamantes. Mais, à rebours de la figure dominante de l’individu désubjectivé, en fuite pour échapper à ses malheurs, elle fait apparaître des personnes en lutte pour l’affirmation de soi, à travers la lecture réflexive de leur mémoire individuelle et sociale et une narration quotidienne de soi qui prend parfois la forme de rêves et de révélations de soi, lecture qui les conduit à une volonté farouche pour comprendre leur propre condition.
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Article de Zyg BLANQUER, Pierre DUFOUR
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 86, juin 2012, pp. 55-61.
Mots clés : Handicap, Handicap moteur, Sexualité, Sociologie, Représentation sociale, Corps, Norme sociale, Mixité sociale, Handicap mental
Cet article interroge certains aspects des discours contemporains produits autour des sexualités des personnes dites handicapées. La faculté de ces discours à soutenir les persistances individuelles y est mise en question. La distance du militantisme hexagonal avec un possible héritage, davantage soucieux d'autonomie et d'environnement, y est soulignée. Qu'elles émanent des promesses de l'assistance sexuelle ou qu'elles soient projetées dans une vie de couple idéalisée, les images du bonheur véhiculées par la jonction récurrente des thématiques du handicap et des sexualités n'invitent-elles pas à se disqualifier soi-même ? L'urgence d'appliquer l'inédit de significations neuves aux parcours de la diversité corporelle, cognitive, sensorielle, ne se fait-elle pas sentir ?
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