Article de Nicolas Mendes, François Pommier, Agnès Condat
Paru dans la revue Dialogue, n° 219, mars 2018, pp. 25-36.
Mots clés : Enfance-Famille, Stérilité, Parentalité, Filiation, Transmission, Père, Procréation médicalement assistée, Paternité, Génétique, Genre
Les nouvelles techniques d’aide médicale à la procréation permettent d’offrir une réponse à la stérilité masculine depuis les années 1970. En parallèle à ces évolutions, des situations de stérilité nouvelles ont pu se faire connaître, telle celle des hommes transgenres, qui sont rencontrées en France par les centres de conservation des œufs et du sperme depuis les années 1990. Cette évolution invite à réfléchir aux enjeux de l’accès à une parentalité sans filiation biologique. À l’appui de trois vignettes cliniques qui interrogent précisément la question de la transmission au sein de la clinique du don de spermatozoïdes, les auteurs de cet article abordent le processus de parentalité articulé aux enjeux des questions de transmission. Il apparaît précieux de s’intéresser au motif amenant l’homme à demander un don de gamètes. Le don de spermatozoïdes peut imposer de reconsidérer les possibilités de la transmission selon la mythologie familiale. Les auteurs avancent l’importance de considérer la singularité de ces rencontres cliniques au regard de la créativité des ajustements inconscients observés.
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Article de Marion Canneaux
Paru dans la revue Dialogue, n° 211, 1er trimestre 2016, pp. 83-94.
Mots clés : Maladie génétique, Désir d'enfant, Don d'ovule, Filiation, Grossesse, Maternité, Procréation médicalement assistée, Transmission
Le don d’ovocytes est une technique d’assistance médicale à la procréation dont peuvent parfois bénéficier des femmes qui souhaitent ne pas prendre le risque de transmettre une maladie génétique. Aucune étude ne s’étant spécifiquement intéressée à ces dernières, l’auteur de cet article a souhaité mieux connaître la façon dont elles se préparent à devenir mères dans ce contexte singulier. Les pistes de réflexion proposées sont issues d’entretiens cliniques menés auprès de deux femmes enceintes souffrant d’une maladie génétique. Ces dernières doivent s’engager dans un processus d’élaboration des angoisses suscitées par la figure de la donneuse, notamment celle de ne pas être reconnue comme mère par leur enfant et que celui-ci veuille retrouver la donneuse. De plus, le choix de recourir à un don d’ovocytes les conduit à réinterroger l’histoire de leur maladie et peut réactiver l’hostilité à l’égard des parents qui ont transmis les gènes de la maladie. L’engagement dans un processus de renoncement de la transmission de leur filiation génétique sera étroitement lié au destin de cette hostilité.
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