PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 243, mars 2024, pp. 37-52.
Mots clés : Enfance-Famille, Sommeil, Trouble du sommeil, Adolescent, Famille, Temps, Symptôme, Relation familiale, Philosophie, Psychanalyse
Une famille est une organisation dépendante de la flèche du temps, une temporalité complexe qui conjugue les rythmes individuels et groupaux. Le temps – en étroite relation avec l’histoire, la mémoire et la notion de lieu –, c’est aussi cela qui est en jeu lorsque des manifestations plus ou moins symptomatologiques deviennent chroniques et qu’elles se déroulent dans le cercle familial. Dans cet article, l’auteur pose la question de la fonction de l’insomnie dans le processus adolescent. À partir de la présentation d’un cas clinique, il la présente comme un complexe ayant diverses utilités, notamment celle de convoquer les parents dans des conflits nécessaires au processus de subjectivation et d’individuation. Cette force convocatrice est pensée comme étayant le développement de l’adolescent comme l’évolution de la famille.
Article de Lydia Liberman Goldenberg, Pascal Richard, Eric Ghozlan, et al.
Paru dans la revue Perspectives psy, vol. 62, n° 4, octobre-décembre 2023, pp. 311-361.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Relation familiale, Résilience, Modèle parental, Filiation, Surdoué, Gestation pour autrui, Grands-parents, Soutien à la parentalité
Dossier composé de 7 articles :
- Parentalités d’hier et d’aujourd’hui
- La parentalité entre l’inter- et le trans-générationnel : une co-construction où les ancêtres ne sont pas oubliés
- La famille dans tous ses éclats
- Les enfants à haut potentiel : rôle de l’environnement familial
- Gestation pour autrui et nouvelles grand-parentalités
- Coupure corporelle et coupure psychique ou Penser pour mieux panser
- Politiques de soutien à la parentalité en France
Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 113-129.
Mots clés : Enfance-Famille, Psychanalyse, Interculturel, Mondialisation, Culture, Genre, Couple, Relation familiale, Changement, Technologie numérique, Changement social, Individualisme, Tunisie
Cet article questionne l’étendue, la variété, la complexité, parfois la paradoxalité des effets de l’infiltration du virtuel dans les aires intersubjectives du couple et de la famille hypermodernes globalisés. L’approche retenue croise approche psychanalytique du lien et de la psychologie interculturelle et s’appuie sur la clinique et les recherches de l’auteure en contexte tunisien socialement et culturellement mutant. Sur la base de deux vignettes illustratives du phénomène du « bovarysme virtuel », elle met en évidence deux points concernant cet espace du possible et du potentiel. D’une part, il contribue à exacerber les quiproquos entre des subcultures de genre sur fond de paysage sociétal bien engagé sur les voies de l’individualisme et de la dépatriarcalisation ; d’autre part, il contribue à simuler et stimuler le processus d’interculturation, potentielle voie de relance de subjectivités et liens en crise.
Paru dans la revue Devenir, vol. 35, n° 4, 2023, pp. 321-329.
Mots clés : Enfance-Famille, Attachement, Théorie, Psychologie du développement, Séparation, Carence familiale, Sécurité, Relation familiale, Relation soignant-soigné, Thérapie, Bowlby (John)
Ce travail rappelle combien Bowlby fut d’abord un pédagogue et un clinicien, attaché à comprendre les racines de la psychopathologie de l’enfant et de la construction de la personnalité à partir des relations familiales. Ainsi il a toujours regretté que la recherche quantitative sur l’attachement ait pris le pas sur les applications cliniques et thérapeutiques. La recherche a été favorisée dans le champ de l’attachement par le succès de la situation étrange d’Ainsworth, relayé par celui de l’Adult Attachement Interview (AAI) de Mary Main. Bowlby propose un modèle alternatif à celui de la pulsion, basé sur l’observation des effets de la séparation précoce et de la carence de soins, avec la séquence qu’il doit à Robertson -protestation, retrait, détachement- et qui organise pour Bowlby l’essentiel de la psychopathologie liée à l’expérience interpersonnelle. Dans cette perspective, l’attachement devient ainsi le mode privilégié de régulation de la peur. L’attachement est donc activé et désactivé en fonction du contexte. Attachement et exploration sont incompatibles, là où attachement et caregiving sont totalement symétriques et étroitement intriqués, ayant évolué en semble. Ces paradigmes nous suffisent pour une théorie de la thérapie interpersonnelle de l’adulte, dans laquelle l’alliance de travail à partir de la base de sécurité que devient la relation au thérapeute permet une réévaluation des défenses mises en jeu pendant l’enfance.
Article de Cassandra Pechinot, Myriam Chemouny, Marcos Esper, et al.
Paru dans la revue Devenir, vol. 35, n° 2, 2023, pp. 101-130.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Épidémie, Isolement, Vie quotidienne, Famille, Organisation, Relation familiale
La pandémie de Coronavirus Disease 2019 (Covid-19) a entraîné des mesures et des restrictions inédites bouleversant la vie des familles, les obligeant à réaménager leurs habitudes de vie. L’objectif de cette étude était d’explorer le vécu de parents français, depuis le début de cette pandémie ainsi que les défis auxquels ils ont dû faire face. 271 femmes et 11 hommes ont répondu à 2 questions ouvertes en ligne qui ont fait l’objet de méthodes d’analyse qualitative et quantitative. Si la pandémie n’a engendré aucun changement dans la vie familiale de 23,2 % de parents, elle l’a majoritairement améliorée pour 32,7 %, ou détériorée pour 30,7 % d’entre eux. Les parents ont mentionné des défis organisationnels (54 %), mais aussi familiaux (34 %) et psychologiques (35 %). Cette étude a permis de comprendre non seulement les difficultés mais aussi les bénéfices perçus par les parents français durant la pandémie au sein de leur environnement familial.
Dans l’histoire de la thérapie familiale, nous pouvons distinguer la première, la deuxième et la troisième génération. Les nouvelles approches thérapeutiques sont-elles apparues dans la continuité ou dans la rupture avec les précédentes ? En étudiant les fondements épistémologiques de ces tournants paradigmatiques, nous observons que la corporéité, à travers la recherche sur l’activité neuronale, a toujours été au cœur de la réflexion des systémiciens qui ont pris en considération le corps agissant, le corps connaissant et aujourd’hui le corps régulant ses affects. En explorant les interactions familiales du point de vue du comportement, des cognitions et de la régulation émotionnelle, le thérapeute est amené à se positionner avec la famille selon une éthique de la coopération pour faire face à cette complexité.
Durant les confinements de mars et novembre 2020 liés à la covid-19, les familles ont vécu dans un quasi huis clos, suscitant une double interrogation : comment les liens intrafamiliaux ont-ils été impactés ? Selon quelles modalités les fonctions supports de l’enveloppe psychique familiale ont-elles pu rester opérantes dans ce contexte de proximité familiale inédite ? L’article, sur la base d’entretiens de recherche individuels auprès de chaque membre d’une même famille et d’un entretien avec la famille au complet, complété par la réalisation de l’épreuve de spatiographie projective familiale, décrit comment, dans un tel contexte, se jouait la permanence de la fonction contenante de l’enveloppe psychique familiale.
L’équipe de consultation d’adoption internationale de la Maison des Adolescents de l’Hôpital Cochin revient dans cet article sur sa pratique de séances par visioconférence avec les familles durant la période de confinement. Les observations cliniques révèlent pour certaines familles une période de régression, vécue comme harmonieuse et nécessaire, permettant le renforcement des liens filiatifs et les identifications réciproques. Les séances en visioconférence représentaient alors un espace intermédiaire entre l’espace familial à proprement parler et l’espace thérapeutique classique. Les situations cliniques marquées par une clinique traumatique importante se sont en revanche avérées problématiques, tant dans le vécu contre-transférentiel de l’équipe thérapeutique que dans leur intérêt clinique. La déstabilisation du métacadre a alors fragilisé la contenance ainsi que la fonction transitionnelle du cadre thérapeutique.
Dans une approche psycho-développementale et systémique, cet article examine l’expérience grand-parentale en contexte de troubles du spectre autistique (TSA) de l’enfant en considérant la pluralité des relations familiales (conjugale, co-grand-parentale, parents/enfant(s), grand(s)-parent(s)/petit(s)-enfant(s), etc.) dans lesquelles les grands-parents sont inscrits. L’analyse des entretiens menés auprès de six grands-parents (quatre familles) montre notamment l’important engagement et le soutien instrumental et émotionnel des grands-parents auprès des parents et de leur petit-enfant porteur de TSA. Ces résultats sont discutés en lien avec l’accompagnement des enfants présentant un TSA et leurs familles, dans une perspective systémique.
Article de Pascal Barbier, Myriam Chatot, Bernard Fusulier, et al.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 3 & 4, automne 2020, pp. 94-113.
Mots clés : Travail-Emploi, Enfance-Famille, Sociologie, Enquête, Épidémie, Vie quotidienne, Conditions de vie, Bien-être, Famille, Conditions de travail, Relation familiale, Genre, Aménagement du temps, Inégalité
De mars à juin 2020, du début du confinement aux premières phases de déconfinement, un collectif de sociologues a suivi dix-huit familles françaises lors de télé-entretiens réguliers, afin de comprendre les vécus de cette situation inédite et la manière dont ces familles ont réorganisé leurs activités alors qu’elles étaient repliées dans un seul espace : le lieu de résidence. Les auteur·e·s distinguent trois rapports au confinement (heureux, malheureux et mitigé), et observent que si les conditions matérielles d’existence jouent un rôle déterminant dans l’expérience du confinement, elles ne suffisent pas à elles seules à expliquer sa tonalité générale. La répartition sexuée des tâches, l’autonomie dans l’organisation de l’activité professionnelle, et plus globalement le degré de maîtrise de l’emploi du temps, sont des dimensions structurantes de cette expérience, tout comme la place accordée à la vie familiale dans le projet de vie des personnes et des couples.