Article de Sébastien Chapellon
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 30, automne 2020, pp. 169-182.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Approche clinique, Conditions de travail, Conflit, Distance, Équipe, Équipe éducative, Établissement social et médicosocial, Étude de cas, Implication personnelle, Institution, Maltraitance, MECS, Organisation du travail, Prise en charge, Posture professionnelle, Pratique professionnelle, Procédure, Projet d'établissement, Recherche, Travail éducatif, Valeur, Vie institutionnelle, Violence institutionnelle
Dans les structures éducatives ou médico-sociales, on relève parfois l’existence d’un écart entre la pratique quotidienne des acteurs et la mission que l’institution s’est assignée. Confrontés à différents registres de violence, vécue et/ou subie, les professionnels s’adaptent à travers des pratiques à visée défensive, ceci dans le but de survivre. L’usager est alors conçu comme un ennemi dont il importe essentiellement de se protéger. Cet article explore les tenants et les aboutissants de cette situation en étudiant comment les professionnels peuvent inconsciemment se souder contre l’usager. Les contextes institutionnels présentés permettent de comprendre pourquoi certaines institutions peinent à accueillir le public avec souplesse et sensibilité.
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Article de Gilles Garcia, Corinne Rougerie, Pascal Fugier, Philippe Lyet
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 30, automne 2020, pp. 141-153.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Analyse comparative, Approche clinique, CCAS, Collectivité territoriale, École, Équipe éducative, Institution, Intervention sociale, Méthodologie, Observation, Pratique professionnelle, Recherche, Scolarité, Service social, Sociologie, Terrain, Travail social, Vie institutionnelle
Une recherche-intervention conduite par une équipe de quatre chercheurs au sein du service social scolaire d’une ville française permet d’interroger les paradoxes institutionnels de l’intervention de ce service qui ne peut se déployer que par une forme d’invisibilisation de ses activités et modes opératoires tout en en pâtissant. La posture professionnelle que les travailleurs sociaux scolaires (tss) adoptent auprès de leurs partenaires institutionnels s’inscrit dans une logique d’action clinique, relevant d’une posture du « prendre soin », à travers laquelle le tss est à l’écoute de leurs expériences vécues et éprouvées. Certains mouvements défensifs ou offensifs ont été repérés dans des instances du dispositif de recherche à mesure que celui-ci s’est déployé. Cette démarche vient déranger l’organisation de travail et les vécus des acteurs de terrain et produit du changement par des jeux de pouvoirs qui échappent aux chercheurs.
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Article de Gilles Monceau, Magali Fortuna Cinira
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 30, automne 2020, pp. 111-127.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Accès aux soins, Analyse institutionnelle, Approche historique, Éducation, Équipe soignante, Institution, Politique sanitaire, Pouvoir, Pratique professionnelle, Recherche, Reconnaissance, Santé publique, Sociologie, Vie institutionnelle, Loureau (René), Lapassade (Georges), France, Brésil
Depuis les années 1960, la manière dont les institutionnalistes ont abordé le rapport au pouvoir et les rapports de pouvoir a évolué. Les événements de mai 1968 ont interféré avec les théorisations et expérimentations de Georges Lapassade et de René Lourau. L’intervention socianalytique (Lapassade et Lourau, 1971) a ainsi été pensée comme un dispositif visant à dévoiler le pouvoir de l’institué étatique sur les rapports sociaux. Cependant, les analystes institutionnels ont aussi cherché à élaborer des alternatives à l’institué étatique. La démarche socioclinique institutionnelle (Monceau, 2003), dans l’éducation permanente en santé au Brésil (Fortuna et coll., 2019) et dans l’analyse des pratiques professionnelles d’éducation en France (Monceau, 2012), accompagne des collectifs dans la reconnaissance et le travail de leur propre pouvoir individuel et collectif.
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Article de Magali Arnould, Christiane Gilon, Patrice Ville
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 30, automne 2020, pp. 65-82.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Analyse institutionnelle, Éducation populaire, Enquête, Étude de cas, Implication personnelle, Institution, Intervention sociale, Méthodologie, Organisation, Pratique professionnelle, Recherche, Sociologie, Vie institutionnelle, Posture professionnelle
Les auteurs s’interrogent sur le regain de la socianalyse, méthode d’analyse institutionnelle en situation d’intervention née dans les années 1960. Leur enquête auprès d’une trentaine de nouveaux praticiens cherche à comprendre leur raisonnement pratique situé et caractériser les demandes sociales auxquelles ils répondent. À partir d’un cas, elle met en évidence quatre façons de revisiter l’institution dans un nouveau contexte de remise en question des normes : un retour à l’institution comme concept dialectique ; un nouveau regard, moins idéologique, sur l’institutionnalisation ; une transformation de leurs pratiques d’accompagnement en interventions ; une implication dans l’intervention socianalytique pour se dégager en pratique (et dégager leurs clients) de phénomènes d’emprise idéologique, organisationnelle, libidinale, afin de retrouver les énergies de transformation sociale.
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