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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Quand les sociologues mettent les enfants à l’épreuve

Article de Pascale Garnier

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 25, printemps 2021.

Mots clés : Enfance-Famille, Enfant, Sociologie, Inégalité, Langage, Relation adulte-enfant, Classe sociale, Vulnérabilité, Corps, Pouvoir, Méthodologie, Recherche en sciences sociales, Résistance

L’article se propose d’interroger les différentes formes de mise à l’épreuve des enfants que les méthodologies des recherches en sciences sociales mettent en œuvre pour rendre compte de leurs expériences de vie. Dans un premier temps, il s’agit de montrer la violence symbolique à laquelle les enfants peuvent être confrontés – en particulier dans les familles en situation de forte précarité – quand il s’agit d’évaluer leurs compétences langagières, comme le fait la recherche sur les inégalités sociales entre jeunes enfants Enfances de classe, dirigée par Bernard Lahire. Dans un second temps, en reprenant les données publiées dans cet ouvrage, au niveau des interactions entre enquêteur ou enquêtrice (adulte) et enquêté·e (enfant), nous montrons comment les résistances des enfants à leur évaluation dans cette enquête prennent largement appui sur leur corps, y compris sur ses défaillances, quand leurs ressources langagières ne leur permettent pas d’avoir le dernier mot face aux chercheur·e·s. Enfin, nous indiquons que d’autres dispositifs méthodologiques peuvent être mis en jeu pour favoriser l’expression des enfants et prendre au sérieux leurs points de vue. De tels dispositifs s’efforcent d’ouvrir les possibles au-delà de normes et d’attendus adultocentrés, tout en demandant de rapporter cette parole des enfants à ses conditions sociales de production.

Devenir parent en sortant de l’Aide sociale à l’enfance. L’enchaînement des étapes du passage à l’âge adulte

Article de Claire Ganne, Pascale Dietrich Ragon, Isabelle Frechon

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2019, pp. 147-168.

Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, ASE, Intégration, Insertion professionnelle, Famille, Parentalité précoce, Précarité, Accompagnement social, Classe sociale

À partir de l’enquête ELAP (Étude longitudinale sur l’accès à l’autonomie après le placement) et d’entretiens qualitatifs menés avec des jeunes adultes, cet article analyse les trajectoires menant à la parentalité chez les jeunes sortants de l’Aide sociale à l’enfance. Comment cette transition s’inscrit-elle dans l’enchaînement des étapes du passage à l’âge adulte ? L’analyse du discours des jeunes montre que l’insertion sur le marché du travail et la construction d’une famille peuvent être considérées comme deux normes d’intégration différemment accessibles et hiérarchisées. Certain·e·s considèrent que l’intégration professionnelle doit être première alors que d’autres construisent une famille rapidement, cette dernière étant parfois perçue comme un point de départ dans la vie adulte. Ces différentes trajectoires sont à relier aux histoires personnelles mais aussi aux propriétés sociales et démographiques des enquêté·e·s. Ainsi, les filles sont plus nombreuses à connaître des transitions précoces à la parentalité. Cela a des effets déterminants sur les parcours : les jeunes suivant des formations pour s’insérer rapidement professionnellement sont davantage épaulé·e·s par les institutions, alors que celles et ceux qui deviennent parents perdent plus vite cet appui. L’entrée précoce en parentalité peut alors constituer un facteur de précarité quand l’insertion professionnelle n’est pas réalisée et qu’aucune solution de logement autonome n’a été trouvée.

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La montre et le martinet : structuration temporelle de la vie familiale et inégalités scolaires

Article de Gaële Henri Panabière, Martine Court, Julien Bertrand, et al.

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 226-227, mars 2019, pp. 16-30.

Mots clés : Enfance-Famille, Famille nombreuse, Éducation familiale, Sanction, Temps, Socialisation, Classe sociale, Analyse comparative

En s’appuyant sur des récits rétrospectifs recueillis auprès de jeunes issus de familles nombreuses et de leurs parents, l’article montre comment la socialisation temporelle des enfants au sein de leur famille peut ou non contribuer à l’acquisition de dispositions ajustées aux attentes de l’école. Il fait ressortir deux types de socialisation familiale socialement différenciés. En regardant leurs parents agir et en agissant eux-mêmes, les enfants des familles de classes moyennes et supérieures qui ont participé à notre enquête apprennent à planifier et à anticiper les activités comme à rationaliser l’usage de leur temps. En étant soumis à des règles explicites et des sanctions prévisibles, différées et durables, ils s’habituent en outre à revenir sur leurs actions passées et à anticiper l’avenir. À l’inverse, au sein de notre population, les enfants des familles de milieux populaires se familiarisent avec un rapport plus imprévisible et immédiat au temps. Le fait que les limites, notamment temporelles, soient davantage portées par les personnes qui les entourent que par des règles ou des dispositifs objectivés, et soient, plus que dans le premier groupe, dépendantes du contexte dans lequel les activités enfantines se déploient, est propre à engendrer chez eux une inclination à attendre que ces limites se manifestent de l’extérieur plutôt qu’à les anticiper et à réguler d’eux-mêmes leur comportement en prévision.

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Pourquoi les parents préfèrent-ils la crèche ? Les représentations hiérarchisées des modes de garde professionnels

Article de Marie Cartier, Anaïs Collet, Estelle Czerny, et al.

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2017, pp. 247-264.

Mots clés : Enfance-Famille, Garde des enfants, Travail, Parents, Mode de garde, Crèche, Assistant maternel, Classe sociale, Éveil

Dans un contexte de montée de la bi-activité des conjoints, la question du choix du mode de garde se pose de façon aiguë pour les parents de jeunes enfants. Or, bien que l’offre de garde en crèche soit moins répandue que celle par les assistantes maternelles, les parents manifestent un rejet assez net de ces dernières et leur accordent moins spontanément leur confiance. À partir d’une enquête par entretiens auprès de 32 couples, l’article interroge les raisons de cette disqualification persistante des assistantes maternelles, en soulignant les différenciations sociales de ce jugement selon la position des parents et la pente de leur trajectoire, et également selon le genre. Si les parents des classes supérieures tendent à écarter le recours aux assistantes maternelles dans le cadre de ce qui s’apparente à une présomption d’incompétence de classe, les parents des classes moyennes et populaires expriment quant à eux des attentes éducatives et socialisatrices différenciées, inspirées de la « culture psy », d’une réinterprétation scolaire de l’éveil de l’enfant et d’un attachement à la crèche comme préparation à l’école maternelle exigeant des enfants discipline et autonomie. Ces attentes se doublent, dans les couples de classes populaires interviewés, de la crainte de confier leurs enfants à des femmes incontrôlables, soupçonnées d’échapper aux contraintes de l’emploi salarié.

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Profiter des enfants ou s’offrir du temps ? Les conditions auxquelles les pères prennent un congé parental

Article de Myriam Chatot

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2017, pp. 229-246.

Mots clés : Enfance-Famille, Congé parental d'éducation, Travail, Père, Décision, Mode de garde, Classe sociale

La récente réforme du congé parental (2014) a instauré un partage entre les parents de l’allocation pouvant être associée au congé parental d’éducation afin d’encourager les pères à avoir davantage recours au congé. La faible proportion de pères bénéficiaires du congé serait-elle donc due à la méconnaissance des pères de ce dispositif, ou à leur peur que sa souscription n’entrave leur carrière professionnelle, comme l’ont affirmé certains défenseurs de la réforme ? D’après 37 entretiens réalisés auprès des hommes ayant pris un congé parental, si les conditions d’emploi de chacun des conjoints ont un rôle à jouer dans la décision de la prise du congé au masculin (stabilité de l’emploi de la mère, hypogamie [1]), les conditions que l’homme se fixe pour s’autoriser à prendre le congé semblent également décisives. En effet, les pères ne semblent se projeter dans le congé qu’à condition de ne pas s’occuper seulement des enfants pendant cette période, signe d’un investissement possible du congé différent entre les hommes et les femmes.

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La prise en charge des jeunes enfants par l’aide grand-parentale : un mode de garde composite

Article de Morgan kitzmann

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2017, pp. 187-206.

Mots clés : Enfance-Famille, Garde des enfants, Grands-parents, Classe sociale, Norme, Prise en charge, Enfant

En marge des structures formelles de garde, certains parents ont recours à l’aide informelle des grands-parents pour la prise en charge des jeunes enfants. Cet article s’attelle à montrer que l’aide des grands-parents n’est pas homogène. Elle prend des formes diverses. En s’appuyant sur des entretiens qualitatifs, cette analyse permet de dégager différents types de garde, leurs modalités et leurs déterminants : la garde intensive, la garde de dépannage, la garde de routine et enfin la garde de loisirs. D’une part, selon l’appartenance sociale, les individus vont plus ou moins mobiliser certains types de garde. D’autre part, ils peuvent mobiliser un même type de garde de différentes façons, selon la façon qu’ils ont d’adopter la norme de bonne grand-parentalité. La prise en compte du milieu social d’origine et de la structure familiale met en lumière des ressources grands-parentales inégales selon les individus ; ceci mène alors à penser des grands-parentalités et non une image uniforme de la grand-parentalité.

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Devenir parents : les appropriations différenciées de l’impératif de procréation

Article de Bertrand Geay, Pierig Humeau

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 214, septembre 2016, pp. 4-29.

Mots clés : Enfance-Famille, Parents, Parentalité, Procréation, Démographie, Classe sociale, Représentation sociale, Enquête

Il est peu de comportements sociaux qui semblent aujourd’hui aller de soi autant que celui consistant à vouloir « avoir un enfant ». À partir de l’exploitation secondaire de deux enquêtes nationales (l’Enquête histoire familiale et l’Étude des relations familiales et intergénérationnelles) et d’une étude qualitative longitudinale sur 50 familles, cet article analyse les différentes manières d’entrer dans la vie de famille. Sont tout d’abord examinés les principaux déterminants des variations des modes d’accès au statut de parent. On propose ensuite une approche synthétique de ces variations, à la fois statistique et ethnographique, en reconstituant l’espace des différenciations sociales à l’œuvre dans la production des représentations de la famille et des manières d’entrer dans la vie. Des fractions les plus précaires des classes populaires aux différentes fractions des classes dominantes, on analyse ainsi le poids relatif des ressources économiques et culturelles, des origines sociales, de la trajectoire scolaire et des parcours d’entrée dans la vie dans la constitution des stratégies de reproduction telles qu’on peut les saisir au moment où l’on devient parent.

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