PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 243, mars 2024, pp. 89-105.
Mots clés : Enfance-Famille, Temps, Immigration, Couple, Famille, Interculturel, Soutien à la parentalité, Femme, Personne issue de l'immigration, Groupe d'appartenance, Repère
En appui sur des données cliniques issues de dispositifs d’écoute de jeunes filles/femmes issues de l’immigration, de dispositifs d’appui à la parentalité en situation interculturelle ou de consultations transculturelles, ce texte cherche à illustrer l’impact de l’immigration sur la perspective spatiotemporelle vécue par le couple conjugal, le couple parental et par les jeunes issus de l’immigration. Il tente de montrer que le changement de perspective spatiotemporelle impacte les liens intersexes jusqu’à la crise, parfois la violence, et la transformation identitaire et qu’il oriente le rapport au temps à l’espace et aux autres chez les jeunes issus de l’immigration. L’article finit par quelques préconisations cliniques pour accompagner les couples, les familles vers un accordage spatiotemporel qui permet l’émergence d’une tiercéité créative et confortable pour l’économie psychique de chacun et de l’ensemble.
L’objectif de cet article est de réfléchir, à partir d’une situation clinique, à comment des symptômes psychopathologiques à l’adolescence interrogent des problématiques familiales métissées. La thérapie plurifocale, dans une maison des adolescents, permet un diagnostic différencié de la symptomatologie d’une adolescente expatriée, avec l’émergence d’un fonctionnement psychotique, une problématique limite, un stress post-traumatique et un état dépressif. L’expatriation de la famille semble structurée sur une répétition transgénérationnelle, associée à des conflits identitaires douloureux et des appartenances culturelles vécues comme incompatibles.
Paru dans la revue Cahiers de la puéricultrice, n° 361-362, novembre-décembre 2022, pp. 30-32.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Droit d'asile, Précarité, Mode de garde, Famille monoparentale, Politique sociale, Représentation sociale, Immigration, Centre d'accueil pour demandeurs d'asile, Professionnel de l'enfance
Pour nourrir une réflexion sur les différents modes de garde accessibles aux parents demandeurs d’asile, une enquête a été menée auprès de plusieurs familles monoparentales accueillies dans un centre spécialisé. Ce travail a permis de relever les besoins de ces couples parents-enfants. Il invite à un regard critique sur les politiques sociales actuelles et à une discussion afin de penser le mode de garde autrement.
Article de Gérard Neyrand, Anne Unterreiner, Laure Infante, et al.
Paru dans la revue Recherches familiales, n° 19, 2022, pp. 3-122.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Relation équipe éducative-famille, Soutien à la parentalité, Immigration, Protection de l'enfance, Visite médiatisée, Famille d'accueil, Diabète, Prématurité, Famille, Participation, Québec, Suisse, France
Le dossier thématique de ce numéro 19 de Recherches Familiales, rassemble neuf contributions d’auteur·e·s francophones (France, Québec et Suisse romande) qui nous invitent, chacun·e à travers leurs recherches dans le champ de la protection de l’enfance, du soutien à la parentalité, de la périnatalité ou encore de l’accompagnement en santé, à observer et questionner les enjeux actuels soulevés par les rapports qu’entretiennent les familles, les institutions et les professionnel·le·s au regard de l’évolution et de l’institutionnalisation de leurs liens.
Article de Julien Aron, Jérémy Geeraert, Caroline Izambert
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 77-96.
Mots clés : Santé-Santé publique, Hôpital, Malade, Étranger, Réforme hospitalière, Immigration, Accueil, Dépense, Accès aux soins, Refus, Aide médicale, Prise en charge, Titre de séjour, CMU
Cet article explore les effets croisés et paradoxaux des réformes comptables et des politiques d’immigration sur les pratiques des professionnels hospitaliers dans l’accueil des patients étrangers. À l’aide de données empiriques issues de trois études en sciences sociales (notamment au sein de permanences d’accès aux soins de santé [PASS] et de services de néphrologie), il montre que le contexte hospitalier depuis le début des années 1990 a permis d’affirmer une mission d’accueil envers les étrangers dépourvus de couverture maladie. Cette mission n’a été possible que parce qu’elle s’est accommodée des objectifs de réduction des dépenses hospitalières qui se sont imposés avec force dans l’institution lors de la même période. Si cette évolution a profité aux étrangers les plus proches des critères d’éligibilité de l’Assurance maladie (eux-mêmes fixés par des politiques d’immigration restrictives) qui ont vu leur légitimité à accéder aux soins auprès des soignants s’accroître, elle a eu tendance à favoriser des pratiques discriminatoires et de refus de soins envers les étrangers dont le statut de séjour est le plus précaire.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2021, pp. 275-295.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Enfance-Famille, Soutien à la parentalité, Famille, Immigration, Norme sociale, Intervention sociale, Travail social, Coopération, Adaptation, Parentalité, Vulnérabilité
Si l’on suit la philosophie des dispositifs de soutien à la parentalité telle que pensée par les Caisses d’allocations familiales (CAF), les parents devraient être les acteurs centraux des dispositifs, participant volontairement aux actions, voire y étant moteurs, les intervenants sociaux adoptant une posture d’accueil non jugeante face à eux. Dans les discours politiques, médiatiques d’intervenants sociaux voire de familles elles-mêmes, certaines familles issues de l’immigration sont supposées évoluer dans des univers normatifs différents de ceux qui dominent en France. Dans ce contexte, la question se pose de savoir comment elles s’adaptent dans les faits à l’action proposée et au contexte d’interaction avec les intervenants sociaux et les autres familles. Afin d’y répondre, une enquête multisite combinant différentes méthodes qualitatives a été privilégiée. Des observations ethnographiques de dispositifs de soutien à la parentalité (n = 27, en LAEP, REAAP et CLAS) [1] ont été effectuées en 2018 et combinées à des entretiens semi-directifs avec les différents acteurs sociaux (92 entretiens avec des intervenants, des parents et des travailleurs sociaux) dans trois départements. Il est ainsi apparu que les parents issus de l’immigration semblent fréquenter les dispositifs de soutien à la parentalité et y trouver leur place en fonction de l’articulation de leur propre contexte de vie avec les modalités d’organisation des actions (entendues au sens large, c’est-à-dire à la fois selon le cadre institutionnel, l’organisation de l’action et les postures des intervenants). C’est la manière dont les positions respectives des acteurs sociaux dans l’interaction et le degré de liberté des familles s’entrecroisent qui impacte l’agentivité des parents. Il est ainsi possible de distinguer quatre types de capacités d’action selon la perception des actions parentalité et le caractère plus ou moins contraignant des interactions entre parents et intervenants : l’adhésion, la coconstruction, la participation et enfin l’opposition parentale.
Paru dans la revue Empan, n° 121, mars 2021, pp. 165-172.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Accueil, Immigration, Bénévolat, Intégration, Droit d'asile, Réfugié, Législation, Opinion publique, Éthique, Travailleur social, Solidarité, Militantisme, Don
L’État, par la mise en place des dispositifs et lieux d’accueil, tente de répondre aux besoins des migrants mais aussi de démontrer qu’il maîtrise le flux de cette immigration. Cependant, d’autres formes d’accueil existent en parallèle : ces initiatives associatives ou individuelles, qui relèvent du bénévolat et de l’action citoyenne, s’efforcent de combler les manques des politiques publiques. Ces actions relèvent de parcours individuels et d’une hospitalité qui traverse le temps.
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 14, Année 2021, pp. 9-27.
Mots clés : Alimentation, Migration, Aide alimentaire, Immigration, Pays d'accueil, Cuisine, Précarité, Culture, Tabou, Droit d'asile
La culture culinaire d’une région intègre les héritages du passé et expériences du présent, et est à l’image de ses ressources et contraintes. Si les voyages sont propices à la découverte de nouvelles saveurs, le contexte migratoire est souvent associé au maintien des habitudes alimentaires du pays d’origine, marquant le rattachement à l’identité nationale. Vu le flux important de demandeurs d’asile en France, leur grande précarité et dépendance des dispositifs d’aide, cet article questionne, par la mobilisation de données collectées via une enquête immersive au sein d’une association d’aides alimentaires, les modalités d’adaptation de cette dernière aux demandes d’un public émergeant.
Les discours sur l’immigration ne sont pas neutres, l’acte de nomination est un révélateur de nos rapports à l’objet. Le sujet forge la réalité à partir des mots qu’il utilise pour la désigner. Dénommer c’est avant tout donner une existence aux termes mobilisés en fonction de l’espace et du temps. Cette présentation peut être considérée comme une identification de ce qui est désigné autant qu’un révélateur des connaissances de qui parle. Derrière l’usage des termes se profile l’affirmation de l’existence sociale de groupes et d’individus. Cette affirmation s’appuie sur la performativité des mots, sur les représentations sociales mobilisées et l’historicité des termes utilisés.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 54, 2021, pp. 79-94.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Statistiques, Droit d'asile, Réfugié, Politique, Accueil, Intégration, Travail social, République tchèque
Avec une population immigrée de 660 000 personnes, la République tchèque est la principale cible des migrants économiques parmi les pays d’Europe centrale. Cependant, le pays reste encore assez omis par la population des demandeurs d’asile, à la fois en nombre de demandeurs de protection internationale et en nombre de personnes y résidant avec un statut de réfugié accordé. Cela pourrait s’expliquer partiellement par le fait que le pays applique une politique très restrictive dans ce domaine depuis plus de 20 ans. Sur un total de 99 352 personnes ayant demandé la protection entre 1993 et 2021, seulement 3 499 (soit 3,52 %) ont obtenu le statut de réfugié (l’asile). En ce qui concerne les pays d’origine des demandeurs d’asile, traditionnellement la plus grande partie (environ 50 %) des demandeurs d’asile sont les citoyens ukrainiens, qui font aussi le groupe immigré le plus nombreux. Côté juridique, les demandes de protection internationale sont régies par la loi n° 325/1999 Coll. sur l’asile qui définit la procédure complète, y compris le séjour dans différents types d’établissements pendant que le demandeur d’asile suit le processus. Le travail social dans ces structures consiste alors principalement en diagnostic, information, médiation, conseil ; et l’intervention de crise peut également être fournie.