PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 44, n° 2, juin 2023, pp. 171-186.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Burn out, Approche systémique, Diagnostic, Usure professionnelle, Psychothérapie, Fatigue, Parentification, Reconnaissance, Travail, Famille
Face au nombre de plus en plus élevé de personnes diagnostiquées « en burn out », il me semble essentiel de pouvoir développer une compréhension authentiquement systémique de ce à quoi renvoie ce diagnostic. Je commence donc dans cet article à décrire les dynamiques sociétales qui constituent le contexte de ce diagnostic récent. Après avoir analysé brièvement le contexte d’une société de plus en plus rapide et qui fonctionne sous l’impératif de la performance et du rendement, je montre que les patients épuisés ont souvent depuis leur famille d’origine déjà un passif de dons sans retour, en étant parentifiés en tant qu’enfants, et que la question de la reconnaissance est cruciale dans leur histoire. Je montre également que cette question de la reconnaissance est importante dans le traitement du patient épuisé.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 3, septembre 2022, pp. 227-244.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Supervision, Approche systémique, Thérapeute, Équipe pluridisciplinaire, Psychothérapie, Groupe, Atelier
En supervision systémique, une posture autoréférentielle implique la prise en compte, chez chacun·e, de ses propres cartes du monde. Nos génogrammes de thérapeutes évoquent notre histoire de vie de même que ceux des patient·e·s. Le présent article raconte une supervision systémique expérientielle au sein d’un atelier. Celui-ci rassemble un thérapeute, une équipe réfléchissante et un groupe de supervision. Le thérapeute présente une situation clinique, l’équipe réfléchissante évoque ses métaphores en un processus décalé de créativité pure, de nature irrationnelle, qui contraste avec la mission rationnelle du groupe de supervision. Le thérapeute, qui a évoqué son propre génogramme avant la situation clinique de supervision, se retrouve surpris et ému là où il a été transporté. La conclusion questionne un parallèle possible entre cette pratique réfléchissante et certains traits du chamanisme traditionnel.
Article de Lucie Carpentier, Dominique Bardou, Julie Urbain
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 1, janvier 2022, pp. 65-78.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Accueil enfant-parents, Adolescent, Psychothérapie, Médiation, Atelier, Relation familiale, Santé mentale, Qualité de la vie, Affectivité
La prise en charge psychothérapeutique des adolescents n’est pas simple : les thérapies individuelles dans cette population sont difficiles à mettre en place, raison pour laquelle les groupes et médiations thérapeutiques ainsi que la thérapie familiale sont privilégiés. Face à ce constat, nous avons décidé de mettre en place une médiation parents-adolescents « Savate bien ? ». Il s’agit d’ateliers de groupes multifamiliaux où des analogies entre le sport et la communication permettent une expérimentation corporelle des relations familiales. C’est une mise en situation expérientielle. L’atelier est apprécié, pertinent et novateur tant du point de vue des familles que des soignants. Naturellement, il a sa place au sein d’un dispositif de soins plus large.
L’espace Claude-Chassagny est un centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) spécialisé qui propose une approche thérapeutique pluridisciplinaire du décrochage scolaire chez les adolescents (de 12 à 20 ans). D’un point de vue systémique, le décrochage scolaire est envisagé comme le symptôme qui témoigne d’une situation de mal-être d’un adolescent et d’un niveau d’alerte du fonctionnement du système familial. Au sein du CMPP, la mise en articulation du travail individuel avec un travail familial permet à l’adolescent d’accéder à l’autonomie en se libérant de loyautés aliénantes. Cette prise en charge psychothérapeutique s’inscrit également dans un travail de réseau qui implique la mise en articulation de l’ensemble des intervenants dans la situation de l’adolescent : école, famille, intervenants sociaux et institutions soignantes.
Le recadrage constitue une démarche centrale dans la thérapie systémique et notamment dans les thérapies narratives et orientées solution. Dans cet article, nous présentons une technique particulière dénommée mise au carré. Nous en envisageons le déploiement au service du recadrage dans un contexte d’intervention systémique. Fondée sur le repérage des « liaisons », la mise au carré permet de visualiser les associations existantes dans un discours et d’explorer celles qui sont en germe mais non exprimées par la personne. Elle vise le déploiement de nouvelles associations potentielles au service de l’évolution du client. L’article présente une étude de cas qui vient illustrer la démarche. Les implications pour la pratique thérapeutique sont discutées en fin d’article.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 42, n° 1, janvier 2021, pp. 9-22.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Relation d'aide, Thérapie, Confort, Pratique professionnelle, Implication personnelle, Émotion, Corps, Psychologie, Psychothérapie
En tant que thérapeute peut-on légitimement parler de notre "confort" ? Comment définir cette notion ? Sur quoi repose-t-elle ? Au-delà de ces questions qui viennent confronter nos valeurs personnelles et professionnelles ainsi que notre représentation de la relation d'aide, cet article propose une réflexion sur l'utilité de penser en ces termes dans notre travail. On abordera comment cette grille de lecture favorise un engagement authentique de l'intervenant au travers d'une attention particulière portée à ses émotions et à celles de ses patients. On découvrira également de quelle manière cette posture lui permet de s'impliquer dans le processus sans se perdre dans le dédale de la complexité de certaines problématiques, ni se retrouver prisonnier des enjeux institutionnels et de la collaboration au sein du réseau. Prendre soin de son confort devient alors une invitation pour le thérapeute à développer des interventions "au service de la thérapie" qui offrent des possibilités de changement et qui réintroduisent un mouvement vers la vie.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 41, n° 4, 2020, pp. 313-322.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie de couple, Psychothérapie, Communication, Coopération, Plaisir
À partir de notre expérience d’une consultation de cothérapie pour les couples, nous tentons de conceptualiser le dispositif que nous proposons. Nous commençons par décrire quels sont les « piliers cliniques » qui fondent notre pratique. Ensuite, nous partageons comment notre relation constitue le levier thérapeutique essentiel de notre dispositif, grâce à trois éléments : le dialogue relationnel, notre liberté à circuler sur le cycle de l’ambiance, autant entre altérité et égalité qu’entre position « intra » et « méta » et enfin, troisième élément indispensable, le plaisir de travailler ensemble.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 41, n° 3, 2020, pp. 237-253.
Mots clés : Enfance-Famille, Traumatisme, Enfant, Prise en charge, Psychothérapie, Théorie, Récit de vie
Dans cet article nous présenterons une prise en charge intégrative du traumatisme chez l’enfant, prise en charge s’appuyant sur une articulation de la clinique individuelle et de la clinique relationnelle. Nous rappellerons quelques notions sur le psychotraumatisme et sur la thérapie EMDR. Deux cas cliniques illustreront nos propos et interrogeront le lecteur : Entretiens familiaux systémiques au service de la thérapie EMDR, ou thérapie familiale articulée avec une prise en charge EMDR ?
La réflexion de notre groupe s’appuie sur un modèle de psychothérapie individuelle d’orientation systémique dite PIOS et propose d’ouvrir ponctuellement le setting « en individuel » à des membres significatifs de l’entourage du patient. Plutôt que de travailler uniquement avec les représentations du patient, nous intégrons la possibilité de travailler avec les forces vives de l’interaction auxquelles les grands courants de la thérapie familiale nous ont sensibilisés.
Les points à aborder dans le dispositif élargi sont soigneusement élaborés auparavant entre thérapeute et patient. Cette rencontre enrichit considérablement la relation thérapeutique. À plusieurs niveaux, de nouvelles perspectives se déploient : une danse différente se met en place entre thérapeute et patient, comme entre ce dernier et ses proches.
En final des 13es Journées consacrées à la rencontre thérapeutique, l’auteur livre ses pensées intimes sur la psychothérapie, inspirées par la phénoménologie et les approches expérientielles de l’existence. Il met toutefois en garde contre une conception de la psychothérapie exagérément égalitaire et antithéorique.