PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Le suivi psychologique d’une femme dans la cinquantaine est l’occasion de saisir les effets du corps malade et vieillissant sur la vie psychique. Suite à une atteinte somatique bénigne mais surchargée d’enjeux du féminin et du maternel, Toni apprend une infidélité de son mari et elle s’effondre. Les auteures interrogent comment le psychologue d’orientation psychanalytique peut entendre la souffrance contemporaine du corps et l’actualité du désamour et leurs déterminations inconscientes. Les faits somatiques et de la scène conjugale sont une porte d’entrée pour revisiter des événements passés, leur charge affective et pour dénouer un contrat narcissique conjugal autour de la performance et de la réussite.
Romain Gary était lié au souvenir de sa mère par une dette de vie infinie qu’il qualifiait de « manger froid ». On trouve trace de cette dette de vie à la fois dans les épisodes de sa vie et dans le contenu de certaines de ses œuvres signées soit Gary soir Ajar. L’auteure de ce texte, qui nous fait voyager entre Gary et sa propre observation des angoisses humaines, parcourt les divers modes d’expression pour tenter de régler la dette, que l’on soit femme (qui peut s’en acquitter provisoirement en donnant naissance à un enfant) ou homme.
Paru dans la revue Dialogue, n° 239, mars 2023, pp. 51-66.
Mots clés : Enfance-Famille, Don d'ovule, Fantasme, Contrôle, Jalousie, Décision, Anxiété, Don
L’article interroge la trajectoire psychique d’une patiente infertile qui réclame de choisir sa donneuse d’ovocytes elle-même, en ligne, comme cela peut se faire à l’étranger. L’hypothèse retenue consiste à interpréter sa démarche comme un contre-investissement de la position passive de réception qu’implique un don d’ovocytes au profit d’une logique d’emprise, de marchandisation et de dévalorisation de la donneuse d’ovocytes. Un fantasme sous-jacent nous paraît émerger de l’étude d’un cas clinique : « cracher sur la main qui me donne ». À travers un panorama du don d’ovocytes aux États-Unis, l’auteur s’interroge également sur les limites de la rhétorique du don et de l’altruisme en matière de don de gamètes. Sa méthodologie du cas unique s’appuie sur une approche complémentariste qui fait appel à des données sociologiques et économiques.
Paru dans la revue Dialogue, n° 238, décembre 2022, pp. 21-37.
Mots clés : Enfance-Famille, Relation enfant-mère, Prématurité, Traumatisme, Équipe soignante, Père, CAMSP, Soutien à la parentalité, Anxiété
À partir de deux recherches en psychopathologie clinique, les auteures proposent une dialectisation des enjeux de la construction du lien mère-enfant dans le temps entourant une naissance très prématurée et plusieurs années après en illustrant leur propos par deux vignettes cliniques issues de leur corpus. La première recherche a été réalisée à partir d’une analyse discursive et thématique d’entretiens menés auprès de quinze femmes primipares. La deuxième recherche s’appuie sur une méthodologie qualitative à partir d’études de cas dans le cadre de suivis en CAMSP. Ces deux recherches mettent en exergue l’impact du traumatisme dans la construction du lien, notamment dans la difficulté à construire un « regard auréolé » qui a une fonction de contenant. Elles permettent de préciser la spécificité des fonctions des différentes enveloppes psychiques constituées par les professionnels de soin au regard de la temporalité dans laquelle elles prennent place et des enjeux intersubjectifs repérés.
Article de Ellie Mevel, Daniel Mellier, Jean Michel Coq
Paru dans la revue Dialogue, n° 237, septembre 2022, pp. 89-106.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Adolescent, Émotion, Risque, Enquête, Comportement, Relation enfant-parents, Anxiété, Régression, Mécanisme de défense, Fonction contenante, Confiance, Danger
Cette étude a été initiée neuf mois après l’incendie Lubrizol survenu le 26 septembre 2019 à Rouen. Elle a mis en œuvre une enquête par questionnaire en juin 2020 auprès de 178 collégiens et lycéens de la région rouennaise. Une enquête qualitative par entretiens individuels et focus groups a ensuite été conduite en 2021 auprès de 25 étudiants qui logeaient dans l’agglomération rouennaise au moment de l’incendie. Les résultats ont souligné les enjeux pour les familles et les attentes familiales des jeunes dans les heures qui ont suivi l’incendie et au-delà. L’étude montre d’une part que les recommandations familiales en matière de comportements de protection ont été suivies par les jeunes qui ont accordé plus de crédit aux parents, médecins et professeurs qu’au maire, au préfet ou aux informations sur internet ; d’autre part que la famille s’est montrée attentive aux signes de désarroi des jeunes et à leurs stratégies de régulation émotionnelle dans les jours post-incendie. La famille a été perçue comme un espace de protection, de refuge et de réassurance.
La maladie rénale chronique est une maladie somatique grave qui se caractérise par la diminution du fonctionnement des reins. Le travail proposé a pour objectif de réfléchir au vécu psychique du couple quand l’un des deux souffre d’une telle maladie. Qu’en est-il notamment de la place du traitement pour le conjoint ? Il s’agit dans ce texte de s’intéresser à l’amélioration de la prise en charge des personnes malades, mais aussi des proches et plus particulièrement des conjoints. La méthodologie est là qualitative et fait suite à des suivis psychothérapeutiques de conjoints de malades atteints d’une maladie rénale chronique mais aussi de malades eux-mêmes abordant la question de leur couple. Rendre les soins psychiques plus accessibles aux conjoints devient un enjeu majeur de nos dispositifs de soins au sein des services hospitaliers.
Cet article s’intéresse aux traces laissées par l’expérience du coma, en particulier aux conséquences de ces lésions sur les capacités du sujet à être en lien avec lui-même et avec les autres. Pour les enfants et adolescents, ce lien semble osciller du manque à l’excès, en lien avec une mise à mal de la fonction d’étayage du premier environnement. À partir de son expérience auprès d’un adolescent hospitalisé suite à une lésion cérébrale et une période de coma, et ce dans le cadre d’une pratique clinique en service de rééducation, l’auteur interroge la possibilité de reprise en termes de subjectivation et historicisation de cette période inscrite en creux pour le sujet et ce qui semble se jouer dans le lien parents-enfant. L’angoisse de mort, à vif, y circule violemment en quête de mise en forme. Le miroir que peut tendre l’autre parental est convoqué.
La problématique de la séparation est inhérente aux violences conjugales. Le couple se fonde sur le fantasme : être tout pour l’autre et que l’autre soit tout pour soi ou tout à soi. Le choix du conjoint est massivement narcissique et s’associe à des angoisses d’effondrement du Moi. L’hypothèse présentée dans l’article est que l’objet premier fut probablement insuffisamment sécurisant et constitué pour que le sujet puisse s’en séparer sans crainte d’un effondrement psychique. Cette fragilité expliquerait l’absence d’intériorisation de l’objet absent et donc un défaut de symbolisation. Dans ce contexte, l’emprise serait une tentative de négociation et d’apaisement des angoisses de perte de l’objet premier. Ainsi, les difficultés liées à la séparation dans le couple s’articuleraient à l’angoisse de perte d’objet.
Paru dans la revue Dialogue, n° 214, décembre 2016, pp. 67-82.
Mots clés : Travail social : Établissements, Analyse institutionnelle, Changement, Anxiété, Père, Psychanalyse, Mythe, Psychose, Crise
À partir des concepts d’analyse psychanalytique des institutions et d’un exemple clinique, il est ici montré comment la crise institutionnelle induite par un changement de directeur cherche à se résoudre par une scénarisation du mythe originaire (appel au père fondateur). Les changements libèrent des angoisses archaïques qui sont déposées sur les invariants, le recours aux mythes fondateurs rétablit la continuité de l’institution et la réorganise sur un mode différencié (ici de type œdipien), régulant ainsi les angoisses psychotiques.
Paru dans la revue Dialogue, n° 213, septembre 2016, pp. 93-104.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Contre-transfert, Couple, Personne âgée, Deuil, Psychothérapie, Rêve, Anxiété, Émotion
La psychothérapie du couple âgé suscite des réactions transférentielles et contretransférentielles spécifiques où les mouvements émotionnels doivent être reconnus et contenus dans le cadre du préconscient. Les vécus d’angoisse de mort révèlent un vécu de mort déjà ressenti profondément dans l’inconscient, présent depuis longtemps. Fort heureusement, les personnes âgées restent le plus souvent très désireuses de faire part de leurs angoisses de mort, mais aussi de leurs rêves. Les rêves restent – quel que soit l’âge du sujet – la voie royale vers l’inconscient, mais aussi vers le rétablissement des interactions avec le thérapeute. La psychothérapie du sujet endeuillé, en particulier grâce à l’analyse des rêves, permet une ouverture vers de nouveaux liens. L’article présente ici la création d’un nouveau « jeune couple de partenaires âgés ».