PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Le travail avec les familles ayant une histoire en lien avec la migration nécessite une réflexion et une écoute adaptées. Dans ce contexte a été pensé un dispositif thérapeutique au sein d’un centre médico-psychopédagogique pour accueillir et prendre en compte l’origine culturelle ainsi que la situation transculturelle de ces familles. Cet article relate l’expérience clinique d’une mère et de son enfant autour de contes issus de la tradition orale du Maghreb dans le cadre d’un atelier rassemblant des dyades mères-enfants. Le dispositif a pu restaurer le lien symbolique et dyadique, activer une autorisation à apprendre. La remobilisation des représentations culturelles au travers du conte a joué un rôle essentiel dans la renarcissisation à un niveau individuel pour une (re)construction identitaire.
Article de Nicolas Rabain, Maria Eugenia Briancesco, Susana Ragatke, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 236, juin 2022, pp. 31-47.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Adolescent, Pré-adolescent, Groupe thérapeutique, Relation enfant-parents, Psychanalyse, Intergénérationnel, Transfert, Identification
Le dispositif des groupes multifamiliaux favorise l’expression et l’élaboration des conflits psychiques chez chaque participant, notamment à partir d’une approche originale dite « de confrontation intergénérationnelle ». À travers le cas de trois adolescentes enclines aux actings et aux manifestations comportementales, les auteurs montrent comment ces groupes thérapeutiques conduisent non seulement à l’élaboration de conflits réels intersubjectifs entre les adolescents et leurs parents tels qu’ils se les présentent dans la réalité, mais aussi au renforcement de leur activité fantasmatique et in fine au réaménagement des liens intergénérationnels.
La méthodologie exposée dans cet article a été élaborée voici plus de vingt ans pour et avec les enfants victimes de viols, l’ampleur des dégâts psychiques ayant été révélée par l’expertise judiciaire. La démarche théorique s’inspire de la phénoménologie des modes d’expression du sujet qui s’avèrent être à la fois révélateurs et moteurs thérapeutiques du trauma. La démarche pratique renvoie au constat de l’adéquation universelle du conte avec la mentalité infantile, tricotant un espace de fiction transitionnelle, facteur de résilience. L’expérience de création de contes avec les enfants victimes d’agressions psychocorporelles a objectivé les indicateurs de destruction et corrélativement les indicateurs de reconstruction psychique de l’identité. Cette méthode propose dix ancrages thérapeutiques à partir de balises narratives dûment décryptées. La thérapie par le conte créatif est applicable à toute autre problématique traumatique, en collectif ou en individuel.
Paru dans la revue Dialogue, n° 235, mars 2022, pp. 85-101.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Thérapie, Traumatisme, Identification, Contre-transfert, Outil, Relation soignant-soigné, Conte, Nourrisson, Ricoeur (Paul)
Au confluent de la narratologie et de la psychologie, le concept de narrativité est un outil thérapeutique primordial. Dans le cadre de thérapies post-traumatiques, le thérapeute est l’interlocuteur dont l’écoute soutient les fonctions de l’enveloppe narrative du patient : cette élaboration qui transforme les éléments bruts d’un réel effractant en éléments pensables puise dans la vie fantasmatique qui préexistait à l’événement traumatique. Ces « mythèmes » organisateurs sont venus nourrir la structuration de ces contes à usage privé qui se construisent dans le cadre de la thérapie. Mais ce travail engage un jeu particulier où les identités du témoin, de la victime et du coupable sont floues. Patient et thérapeute se retrouvent au cœur d’une valse-hésitation d’identifications projectives qu’il est nécessaire d’analyser.
Article de Valérie Collart, Véronique Lopez Minotti
Paru dans la revue Dialogue, n° 235, mars 2022, pp. 35-50.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Conte, Transmission, Identification, Femme, Identité, Représentation sociale, Approche historique, Stéréotype
Pouvant être lu à différents niveaux, le conte a une valeur universelle, atemporelle et, paradoxalement, il est un vecteur de transmission sociale ancré dans son temps. À travers l’étude du conte Hansel et Gretel, les auteures de cet article y font part de leurs réflexions sur les fonctions et rôles du conte, dans ses différentes dimensions intra, inter et transpsychiques. Les figures féminines négatives qui y sont présentées et le processus d’identification en contre de Gretel rendent compte de sa construction identitaire, mais également des représentations sociale et historique du féminin transmises à travers le temps.
Paru dans la revue Dialogue, n° 234, décembre 2021, pp. 89-103.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, Famille d'accueil, Accueil familial, Visite médiatisée, Assistant familial, Attachement, Identification, Psychologue clinicien
L’article présente la concordance et les accordages entre le travail processuel du psychologue en visite médiatisée et les fonctions maternelles assurées par l’assistant(e) familial(e) auprès de l’enfant accueilli. Dans une approche inter et transdisciplinaire garantie par un métacadre institutionnel sécurisant, le psychologue clinicien se trouve à l’articulation de ces instances complémentaires. Les enfants amenés à rencontrer leur(s) parent(s) en visite médiatisée se sont développés dans une famille aux liens pathologiques. Le clinicien vient assurer une fonction de moi-auxiliaire pour l’enfant, favorisant l’émergence d’une autonomisation psychique possible quant à sa relation avec ses parents. Au sein de l’accueil familial, l’enfant exprimera les modalités relationnelles qui sont siennes, trouvera chez l’assistant(e) familial(e) une nouvelle figure parentale d’identification et d’attachement. La situation de Clémence illustre les effets subjectivants de chacun des cadres d’intervention et par-delà le travail inter et transdisciplinaire mené.
La séparation parentale apparaît comme un événement fréquent, mais néanmoins majeur dans la vie d’un sujet, surtout à l’adolescence. Comment se conjuguent adolescence et les problématiques psychiques (œdipienne et de perte) et relationnelles qu’elle implique, avec la séparation parentale ? L’article discute ici le cas d’Adèle, âgée de 22 ans, pour qui la séparation des parents a eu lieu lorsqu’elle avait 16 ans. Adèle a été rencontrée trois fois dans le contexte d’une recherche. Les éléments cliniques recueillis lors des entretiens mènent sur la voie d’effets négatifs toujours actuels en lien avec la séparation parentale et qui se télescopent avec une sensibilité préalable à la perte. On peut repérer, dans le cas d’Adèle, une instabilité identificatoire, un clivage des figures parentales, une accentuation de l’ambivalence à l’égard du parent de sexe opposé, une errance scolaire et des difficultés relationnelles. Ce cas clinique illustre la nécessité de procéder à un repérage des adolescents en souffrance suite à la séparation parentale et d’offrir un accompagnement aux parents.
En s’appuyant sur deux vignettes cliniques, les auteurs montrent comment l’accession en couple à la grand-parentalité provoque le redéploiement des fantasmes œdipiens et de leurs défenses en direction des générations plus jeunes et une remise en travail des identifications qui tantôt menace, tantôt soutient le noyau narcissique de ce couple. Puis ils illustrent par leur pratique de la thérapie familiale le rôle des grands-parents dans la transmission entre générations, avec pour références théoriques les deux axes de la filiation symbolique et de la filiation narcissique.
Paru dans la revue Dialogue, n° 227, mars 2020, pp. 159-177.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Identification, Enfant handicapé, Psychothérapie, Identité sexuelle, Transmission, Relation enfant-parents, Rencontre, Corps, Image du corps, Subjectivité, Filiation
Confronté à des éprouvés d’étrangeté dans la rencontre avec le jeune enfant autiste et à la fragilité de constitution de son image du corps, le thérapeute peut perdre de vue la question de la construction de ses identifications sexuées. Il risque alors de se priver d’une ressource créative dans le transfert avec l’enfant et sa famille. À partir d’études de cas d’enfants reçus en psychothérapie au long cours, cet article propose d’explorer quelques ressorts thérapeutiques offerts par l’attention que porte le thérapeute aux voies de construction parfois insolites des identifications sexuées dans l’autisme. Cette attention soutient la qualification des recherches sensorielles des enfants et facilite la relance des identifications réciproques entre l’enfant et son entourage. Elle favorise ainsi l’élaboration des douleurs de transmission dans le lien parents-enfant.
Article de Jennifer Vasile, Amira Karray, Daniel Derivois
Paru dans la revue Dialogue, n° 222, décembre 2018, pp. 107-120.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Radicalisation, Adolescent, Crise, Autorité, Filiation, Identification, Transmission, Réinsertion sociale, Famille, Société, Vulnérabilité, Prise en charge
Cet article a pour but d'étudier la trajectoire identificatoire des jeunes concernés par le phénomène de radicalisation en France. A travers le discours de trois adolescents et de leurs parents, il interroge les contextes familial et sociétal dans lesquels la question de la "radicalisation" s'invite. L'analyse d'entretiens de recherche semi-directifs met en évidence une crise de l'autorité qui fragilise la transmission et amène une difficulté pour les adolescents à prendre place dans leurs filiations. En attente de normativité, le processus de radicalisation s'inscrit dans leur trajectoire comme une fonction palliative d'une autorité défaillante dans les familles et les structures formelles et informelles de notre société hypermoderne. Une démarche pluridisciplinaire et coordonnée est aujourd'hui indispensable pour proposer des prises en charge qui permettront le désengagement idéologique extrémiste violent, tout en garantissant leur bonne réinsertion sociale.