Article de Cécile Vachée, Sophie Ruel, Christophe Dansac
Paru dans la revue Vie sociale, n° 29-30, 1-2/2020, pp. 89-106.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Politique sociale, Jeune, Non-recours, Milieu rural, Citoyenneté, Mobilité géographique, Reconnaissance, Invisibilité sociale
Décrire et analyser les pratiques de citoyenneté déclarées par les jeunes ruraux comme facteur contribuant à leur mobilité géographique et leur reconnaissance sociale est le dessein de cette contribution. Elle s’appuie sur une recherche quantitative (questionnaires en face-à-face et auto-administrés) menée auprès de jeunes collégiens et lycéens scolarisés dans le département du Lot. Le rôle de l’héritage familial dans l’engagement, mais aussi celui des expériences personnelles de participation de jeunes ruraux dans des espaces de citoyenneté, comme composantes notables pour « sortir » de l’invisibilité locale et sociale, sont d’abord examinés. Ensuite, les freins à ce processus sont identifiés, notamment l’absence de politiques dédiées à la jeunesse dans les territoires ruraux et la rareté des pratiques de citoyenneté des jeunes en lien avec la faible densité de population. Les résultats sont discutés à la lumière des pistes de réflexion qu’ils suggèrent pour lutter contre le déterminisme social et territorial et permettre aux jeunes ruraux de sortir de l’invisibilité dans laquelle ils sont souvent plongés.
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Article de Valérie Dubois Orlandi
Paru dans la revue Vie sociale, n° 22, novembre 2018, pp. 85-102.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Milieu rural, Jeune, Isolement, Politique sociale, Prévention spécialisée, Non-recours
Actuellement, les jeunes des zones rurales sont peu pris en compte dans leurs particularités, dans leurs attentes et dans leurs besoins par les pouvoirs publics. Aucune politique n’est initiée spécifiquement pour eux. Au contraire, les politiques jeunesse sont calquées sur les besoins des jeunes des quartiers afin d’apporter des solutions à cette jeunesse qui dérange et qui fait peur. Ces politiques sont ensuite étendues aux zones rurales sans qu’elles soient adaptées aux particularités territoriales ou aux fonctionnements des jeunes résidant à la campagne. Ne se sentant pas pris en compte ni écoutés, ces derniers, peu vindicatifs et loin les uns des autres de par l’habitat dispersé, s’isolent peu à peu dans et avec leurs difficultés. L’invisibilité sociale et la non-reconnaissance génèrent alors du repli et le non-recours aux droits. Sur le terrain, la prévention spécialisée est parfois présente dans les zones les plus reculées et peut montrer une véritable capacité à aller vers ces jeunes invisibles des zones rurales.
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Article de Alexandre Pagès
Paru dans la revue Vie sociale, n° 22, novembre 2018, pp. 47-57.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Intervention sociale, Outil, Méthode, Milieu ouvert, Milieu rural, Politique sociale, Démocratie participative, Accompagnement social
Tout en complétant un état des lieux prochainement publié à Montréal par la revue Nouvelles pratiques sociales, cet article nous suggère de combiner plusieurs approches en vue d’analyser la façon dont, sur différents terrains, sont élaborées et mises en œuvre les politiques sociales locales. Il commente quelques données extraites de l’enquête asco (Action sociale des communes et intercommunalités) et montre qu’en milieu rural, les publics-cible de l’intervention sociale se situeraient principalement aux deux extrémités du parcours des âges avec, tout au long de ces dernières années, des efforts plus soutenus en direction des enfants et des jeunes. Cela étant dit, l’auteur nous suggère d’étudier des initiatives et des expérimentations locales en s’appuyant sur une triangulation des savoirs et des sources d’information. Tout en présentant ce qui vient d’être réalisé en Bourgogne, mais aussi dans deux provinces canadiennes, il souligne l’intérêt de mettre en place des démarches participatives en vue de recueillir la parole des habitants qui résident dans les espaces ruraux de faible densité et de comprendre les capacités d’adaptation dont disposent les travailleurs sociaux, les associations et les élus pour lutter contre l’isolement des populations les plus fragiles et améliorer leur qualité de vie.
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