PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 44, avril 2024, pp. 103-115.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant, Carence familiale, Parentalité, Incapacité, Pathologie, Attachement, Psychologie du développement, Évaluation, Protection de l'enfance, Psychothérapie, Relation enfant-parents, Séduction, Narcissisme, Emprise, Séparation, Conflit
Fondé sur une expérience pratique et des recherches scientifiques référées à l’approche psychodynamique, cet article présente un aperçu clinique des types de liens pathologiques entre enfant et parents le plus fréquemment rencontrés en situation de négligences et d’incapacité parentale, ainsi que quelques hypothèses quant à leurs origines. Il vise à promouvoir une approche d’évaluation rigoureuse de la nature des problématiques parentales et des liens parents-enfant, qui soit à la fois singularisée et objectivante. Cette évaluation initiale aurait pour objectif de protéger l’enfant en établissant chaque fois que nécessaire des aménagements de contact entre l’enfant et ses parents, aménagements soutenant le développement et la santé mentale des enfants confrontés aux effets des dysparentalités de leurs géniteurs. L’article ouvre également aux perspectives indispensables de soins psychothérapeutiques des liens pathologiques.
Article de Alexandra Vidal Bernard, Almuneda Sanahuja
Paru dans la revue Dialogue, n° 235, mars 2022, pp. 153-169.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Placement, Placement familial, Rupture, Adolescent, Conflit de loyauté, Recherche, Psychanalyse, Séparation, Conscience de soi, Famille d'accueil, Famille naturelle, Rivalité
Cette recherche s’intéresse aux problématiques de ruptures de liens dans la clinique du placement familial, notamment celles rattachées au conflit de loyauté pouvant être ressenti par des adolescents placés. Ce syndrome, qui peut être baptisé « syndrome de la couverture tirée », correspond à un phénomène de rivalité entre deux familles, une professionnelle et une biologique avec comme enjeu central l’adolescent. À partir d’une étude de cas paradigmatique menée dans le cadre de suivis thérapeutiques associés à une recherche exploratoire, les auteures, thérapeutes et chercheuses en psychologie clinique, procèdent à une analyse des phénomènes psychiques sous-jacents individuels et familiaux en s’appuyant sur les théories psychanalytiques groupales et familiales. Les résultats montrent que les ruptures de liens sont étroitement associées aux processus complexes d’affiliation et à l’empêchement du processus de séparation-individuation. Mais elles sont également liées à l’échec de la fonction tiers du service de placement.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 1, janvier 2022, pp. 47-64.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Placement, Enfant placé, Fin de la prise en charge, Majorité, Adolescent, Jeune en difficulté, Institution, Séparation, Autonomie, Psychothérapie institutionnelle, Snoezelen, Bruxelles
Pour les adolescents placés en institution, l’approche de la majorité à 18 ans devient parfois un mirage rêvé ou un fantasme cauchemardesque qui provoque un départ prématuré en forme de rupture. Si la séparation s’impose à l’arrivée de la majorité, pour qu’elle ne devienne pas rupture, elle doit déjà s’inscrire au départ, dès la prise de contact. En effet, grandir en autonomie n’implique pas de devenir un être indépendant solitaire mais plutôt de trouver sa place dans la danse relationnelle de l’interdépendance faite d’aller et retour. La thérapie institutionnelle qui nécessite une approche interdisciplinaire tente cette danse relationnelle dans le monde du sentir propre à l’ambiance du milieu humain (E. Dessoy) et à la modalité du contact (J. Schotte). Un atelier Snoezelen vient concrétiser cet effort de modélisation.
Article de William Baticle, Claire Marie Hétier, Hana Rottman
Paru dans la revue Dialogue, n° 234, décembre 2021, pp. 141-159.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, Fratrie, Séparation, Équipe pluridisciplinaire, Accueil familial, Maintien du lien, Rupture, Amour, Haine
Dans le domaine du placement d’enfants, la loi de 1996 préconisant le maintien de la communauté de vie des frères et sœurs est souvent comprise comme une injonction sine qua non. Cet article se fait l’écho des observations d’une équipe pluridisciplinaire (éducateurs, psychologue, psychanalyste) engagée depuis de longues années dans l’accueil familial qui dévoilent, à travers une analyse à la fois quantitative et clinique, une réalité qui vient nuancer cet impératif. Les auteurs montrent que, dans un certain nombre de cas, le maintien de la communauté de vie de la fratrie contribue à l’entretien de la pathologie des liens familiaux et à l’aliénation du sujet. Pourtant, il est possible d’imaginer des dispositifs où séparation de la fratrie n’est pas synonyme de rupture des liens fraternels.
Paru dans la revue Dialogue, n° 234, décembre 2021, pp. 105-122.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, Accueil familial, Protection de l'enfance, Séparation, Psychiatrie infantile
L’article esquisse d’abord le dispositif institutionnel d’accueil familial théra--peutique (aft) au sein duquel se déploie chez l’enfant la problématique étudiée – une affiliation spécifique en accueil familial. Il précise les conditions et les dynamiques de prise en charge en séparation protectrice, ici à dimension thérapeutique. Le cas clinique illustre l’évolution de l’affiliation, conforme à une longue expérience empirique acquise par l’équipe de professionnels dans l’accompagnent des dynamiques psychiques chez les enfants qui bénéficient de deux pôles d’affiliation, à travers les liens avec la famille et la famille d’accueil. En appui sur les recherches et les articles parus sur ce sujet et sur les résultats d’une récente étude évoquant le destin des affiliations en accueil familial, l’auteur développe le concept de « double affiliation » que déploient les enfants en accueil familial dont le destin dépendra de la qualité du cadre d’accompagnement professionnel (humain et matériel) d’une telle situation existentielle extrême.
Paru dans la revue Dialogue, n° 234, décembre 2021, pp. 53-71.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, Parentalité, Assistant familial, Culpabilité, Placement familial, Stéréotype, Famille, Souffrance psychique, Séparation, Accueil familial
Lorsqu’un enfant est déplacé de sa famille à une autre, un sentiment de déloyauté à l’égard de ses parents se développe chez lui en même temps que naissent chez l’assistante familiale un fantasme de rapt et, chez les parents, un vécu d’effraction. S’ensuivent autant de troubles contrariant l’efficacité de la mesure : agressivité des parents, hostilité de l’enfant et sentiment de culpabilité de l’assistante familiale, etc. Est-ce là une fatalité intrinsèque au dispositif « placement familial » et à la nature de la famille ? L’auteur essaie de montrer qu’il s’agit en fait de conséquences néfastes des représentations que nous avons sur ce que nous croyons devoir être une famille et des parents pour un enfant. Il montre également, exemple à l’appui, qu’une évolution de nos conceptions de la famille, donc de notre conception du placement familial, peut permettre d’atténuer ces manifestations, dans l’intérêt de l’enfant.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 171-187.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, Émotion, Séparation, Attachement, Témoignage, Stratégie, Sécurité, Affectivité
Cette étude s’intéresse au moment où le placement prend effet en prenant appui sur les témoignages des enfants eux-mêmes. Elle a pour objectifs de décrire les émotions éprouvées par les enfants au moment de la séparation et de l’accueil dans un nouveau lieu de vie telles qu’ils peuvent eux-mêmes les rapporter, et d’explorer les stratégies adaptatives mises en œuvre par les enfants pour faire face à la séparation. 15 enfants âgés de 10 à 18 ans ont été interrogés dans le cadre d’entretiens semi-directifs. Les données ont été traitées quantitativement et qualitativement avec le logiciel d’analyse sémantique Tropes et avec le scénario « Emotaix », qui permet de recenser et de catégoriser le lexique émotionnel présent dans les récits. L’analyse des résultats montre que les enfants ressentent majoritairement des émotions à valence négative au moment du placement. Les émotions les plus saillantes s’articulent autour de quatre catégories : l’anxiété, le mal-être et le trouble, le bien-être étant proportionnellement beaucoup moins représenté. À la lumière de la théorie de l’attachement, cette étude permet d’améliorer notre compréhension de l’expérience faite par les enfants au moment où le placement prend effet et de formuler des préconisations visant à mieux les accompagner.
Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 201-221.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, Dessin, Famille, Séparation, Enfant placé, Mécanisme de défense, Traumatisme, Psychanalyse, Période de latence, Transfert, Contre-transfert
Cet article s’inscrit dans le cadre d’une recherche doctorale portant sur les représentations de la séparation chez des enfants placés en Protection de l’enfance. Il s’intéresse ici spécifiquement au dessin de la famille de deux enfants d’âge de latence placés en foyer. L’article analyse chaque dessin en profondeur puis tente de dégager les éléments saillants communs aux enfants rencontrés, tout en les mettant en lien avec les mouvements transféro-contretransférentiels à l’œuvre dans ces rencontres-séparations. Ces dessins montrent de grandes difficultés de représentation, les personnes dessinées sont peu différenciées. Cette indistinction pourrait être mise en lien avec le concept de mentalisation qui aurait été mis à mal par les traumatismes vécus par ces enfants. Mais ce trouble de la mentalisation semble aussi fonctionner comme un mécanisme de défense contre les reviviscences traumatiques et des mouvements pulsionnels agressifs.
Paru dans la revue Dialogue, n° 223, mars 2019, pp. 171-190.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Fratrie, Accueil familial, Protection de l'enfance, ASE, Séparation, Relation familiale, Sociologie, Placement familial, Intérêt de l'enfant, Recherche, Famille d'accueil, Attachement, Affectivité
La relation fraternelle est une expérience unique qui touche la plupart des individus. Cette relation singulière peut être fragilisée dans certains contextes, notamment en protection de l’enfance, quand les mesures de placement engendrent souvent la séparation des fratries et induisent des relations complexes entre les enfants. L’article présente les résultats d’une recherche sociologique auprès de 25 enfants sujets de l’étude, confiés à l’Aide sociale à l’enfance en famille d’accueil. À partir de l’analyse d’entretiens réalisés auprès des enfants confiés et de l’ensemble des enfants avec lesquels ils vivent, c’est-à-dire les frères et sœurs, les enfants de la famille d’accueil et les autres enfants confiés dans la famille, l’auteur dégage six configurations exprimant les différentes relations fraternelles, allant d’une exclusivité fraternelle à une multiplicité du lien. C’est une nouvelle lecture des relations fraternelles qui est proposée par une reconnaissance de différentes configurations présentes au sein d’un dispositif de prise en charge en protection de l’enfance.