PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 45, n° 2, juin 2024, pp. 104-118.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie de groupe, Souffrance psychique, Individualisation, Isolement, Appartenance sociale, Autonomie, Relation, Lien social, Métaphore
A partir des propos de Sébastien Dupont situant le sentiment de solitude comme un idiome de détresse lié au principe d'individualisation de notre culture occidentale, les auteurs s'interrogent sur la fréquence de ce sentiment dans une culture qui n'a jamais donné autant de moyens pour ne pas être seul. L'article retrace quelques traits de notre culture individualisante afin de mieux les appréhender comme conditions du déploiement de cette souffrance. Ils reprennent la phrase de Marcel Gauchet : l'individu contemporain est un être symboliquement et cognitivement déconnecté du Tout. Ils décrivent ensuite un atelier métaphorique pratiqué avec un groupe de patients sur le thème de la tente canadienne comme image de la condition humaine. Cette participation à cette métaphore est vue comme une expérience d'être habité par une représentation d'un tout comme moyen de gérer la souffrance associée à ce sentiment de solitude.
Article de Jonathan Binet, Sara Lambert, Marc Molgat
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 30, printemps 2024.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune en difficulté, Politique sociale, Insertion sociale, Autonomie, Projet, Discours, Analyse de contenu, Lien social, Scolarité, Recherche d'emploi, Logement, Projet de vie, Québec
Cet article interroge les discours d’activation des politiques québécoises qui ont trait à la jeunesse en juxtaposant les intentions qu’ils présentent aux réalités relationnelles concrètes de jeunes adultes vulnérables dont les parcours sont atypiques par rapport au logement, à la scolarité et au travail. Il pose l’hypothèse que les discours des politiques québécoises d’activation et leur intention d’accélérer les transitions vers la vie adulte véhiculent des concepts susceptibles d’engendrer auprès des jeunes adultes des tensions normatives en exigeant qu’ils et elles deviennent rapidement autonomes et s’engagent dans la vie active, sans réel égard pour leurs conditions de vie et pour les soutiens relationnels auxquels ils et elles ont accès. Dans un premier temps, ce texte propose l’analyse des discours de trois politiques québécoises qui, bien qu’elles s’adressent à des groupes de jeunes différents, reconduisent des injonctions à l’activation les incitant à adopter rapidement des modes de vie autonomes. Dans un deuxième temps, il décrit les relations sociales de jeunes adultes vulnérables aux parcours atypiques qui s’éloignent, à différents niveaux, des normes relatives à la scolarité, à l’emploi et au logement, en prenant appui sur des résultats provenant de trois terrains de recherche situés en Outaouais, au Québec. Dans un troisième temps, en rapprochant l’étude des discours de ces trois politiques québécoises et l’analyse des relations des jeunes adultes, cet article vise à questionner l’utilisation des concepts d’autonomie, de stabilisation et de projet de vie à des fins d’activation et d’accélération des transitions vers la vie adulte.
Paru dans la revue La Revue internationale de l'éducation familiale, n° 51, 2023/1, pp. 167-202.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption, Homoparentalité, Enfant, Intégration, Identité, Lien social, Belgique, France, Espagne
L’adoption homoparentale est légale dans plusieurs pays européens. Pourtant, l’expérience de vie de ces nouvelles familles reste peu explorée dans la littérature scientifique. Cette recherche a pour objectif d’analyser les expériences de la première génération de familles adoptives homoparentales résidant en Europe. Nous avons donné la parole à 62 parents adoptifs (gays, lesbiennes) et à 44 enfants adoptés (entre 3 et 18 ans) vivant en Belgique, en France et en Espagne. Avec chaque famille, nous avons conduit des entretiens semi-structurés, qui ont été retranscrits et analysés selon une approche qualitative inductive. Le présent article porte sur l’analyse de deux aspects : les défis rencontrés par les homoparents et le questionnement identitaire vécu par les enfants au sein de ces familles. Le tableau qui ressort des résultats est clair : si l’égalité de ces familles est inscrite dans la loi, de nombreux défis et barrières institutionnelles continuent à affecter leurs expériences de vie, tant pendant le parcours d’adoption qu’au quotidien. L’ensemble de ces résultats ouvre des réflexions quant à l’impact du « stress minoritaire » sur la vie de ces nouvelles familles et permet de lancer des pistes pour faciliter leur intégration dans notre société.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 3, septembre 2022, pp. 205-226.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Outil, Pair aidant, Rupture, CMPP, Adolescent, Lien social, Groupe, Jeune en difficulté, Animation, Approche systémique, Estime de soi, Émotion
Nous rencontrons dans notre pratique en centre médico-psycho-pédagogique des adolescents en situation de rupture scolaire et sociale. Il nous a semblé que la pratique de groupes, appuyée sur des outils de l’approche centrée solutions, pouvait contribuer à la reprise de liens sociaux soutenants. Les groupes supports entre personnes rencontrant des expériences similaires existent depuis longtemps dans le domaine des addictions par exemple. Ils permettent de sortir de l’isolement et ont une vocation de réhabilitation psychosociale. Ils donnent aussi l’occasion aux personnes en difficulté de sortir du statut de « patient » pour devenir acteurs de leur rétablissement. Fort de son expérience et de ses compétences acquises, chaque membre du groupe pourra transmettre aux autres ce qui lui est utile pour affronter ses difficultés, les outils qu’il a lui-même expérimentés. L’utilisation des techniques d’intervention de l’ACS favorise les dialogues sur les exceptions au problème, sur les forces et les ressources des personnes ainsi que sur leurs préoccupations existentielles, et peut permettre la construction partagée de solutions. Elle participe à mettre l’accent sur les éléments de stabilité présents dans la vie de chacun et contribue également à l’établissement de relations stables dans le groupe.
Article de Nicolas Rabain, Jean-Christophe Maccotta, Julie Kristeva, et al.
Paru dans la revue Adolescence, tome 39, vol. 2, n° 108, juillet-décembre 2021, pp. 251-432.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Jeune en difficulté, Radicalisation, Marginalité, Lien social, Définition, Incasable, État limite, ITEP, PJJ, Violence, Décrochage scolaire, Inceste
En abordant les nouvelles formes de destructivité chez les adolescents dits « incasables », les auteurs soutiennent un abord pluridisciplinaire des soins. Selon eux, il est crucial de tenir compte non seulement de leurs symptômes, mais aussi de leurs parcours, de leurs carences et de leurs entraves, sans oublier leurs désirs et leurs fantasmes. Ainsi pourront-ils conserver une trace des capacités de contenance et d’élaboration des adultes qu’ils auront rencontrés dans leur parcours de soin.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 62-2, avril-juin 2021, pp. 167-208.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Lien social, Réseau, Technologie de l'information et de la communication, Classe sociale, Société, Rencontre
La réplique en 2017 d’une partie d’une enquête réalisée en 2001 permet d’étudier l’évolution des réseaux de relations interpersonnelles en France sur une durée de seize ans. Les résultats sont convergents avec ceux d’études comparables effectuées dans d’autres pays, et en particulier aux États-Unis. Alors que, dans les années 2000, divers auteurs pronostiquaient des évolutions majeures des réseaux personnels, ceux-ci se révèlent remarquablement stables dans leur composition comme dans leur structure. On n’observe ni une réduction de leur taille ni des changements massifs dans leur composition (part des relations familiales, professionnelles, de voisinage, etc.). On note néanmoins des changements parallèles à certaines évolutions de la société française (élévation des niveaux d’études, augmentation de l’âge au premier enfant, périurbanisation, etc.) : une évolution des contextes de création des relations pour les 18-30 ans et les plus de 60 ans, une croissance de l’entre-soi des catégories sociales les plus diplômées, et une diminution de la densité des réseaux dans les espaces ruraux.
Article de Benjamin Assayag, Olivier Taieb, Marie Rose Moro, et al.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 21, n° 3, juillet-septembre 2020, pp. 340-349.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Mineur non accompagné, Pays d'origine, Pays d'accueil, Lien social, Filiation, Migration, Adolescent, Relation familiale
Les mineurs non accompagnés constituent une population vulnérable au carrefour de deux situations critiques : adolescence et migration. Nous nous sommes intéressés aux modalités de filiation, d’affiliations et de gestion des différences des liens entre le pays d’origine et le pays d’accueil et avons rencontré pour cette étude cinq jeunes suivis en psychothérapie. La méthode a consisté en deux entretiens semi-structurés avec interprète et l’utilisation d’un outil narratif, le self dialogique. L’analyse phénoménologique des entretiens permet de déterminer plusieurs thèmes. D’une part, le lien aux éducateurs est comparé aux liens aux parents alors que les liens aux amis s’apparentent à des liens fraternels. D’autre part, les liens à l’école et au travail semblent centrés sur la performance. Enfin, l’étude des différences entre le pays d’origine et le pays d’accueil a fait apparaître plusieurs notions : une non comparabilité, les notions de perte et de gain, une relative stabilité des représentations antérieures, ainsi qu’une tentative d’explication des différences et des stratégies d’adaptation à l’œuvre.
Article de Virginie Muniglia, Antoine Lepeltier, Patrick Merdrignac
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 23, automne 2019, n.p. n.p..
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Recherche, Coopération, Jeune, Lien social, Précarité, Rupture, Recherche-action, Prévention spécialisée, Participation des usagers, Rennes
Afin de mieux comprendre les pratiques de rupture avec les institutions des jeunes qu’elle accompagne, une association de prévention spécialisée engage une étude autour de cette population. Cette initiative prend la forme d’une recherche coopérative impliquant des professionnels de la jeunesse, une sociologue et des jeunes ayant eux-mêmes fait l’expérience de la rupture. Durant quatre années, la dimension coopérative irrigue l’ensemble du processus de recherche, de la formulation du questionnement à la valorisation des résultats, en passant par le travail d’enquête, d’analyse et d’écriture. L’article montre comment les expertises d’usage et scientifiques ont dialogué mais il souligne aussi les difficultés qui ont émaillé le processus coopératif du fait notamment de l’implication dans un processus au long cours de participants socialement fragilisés et au parcours incertain. Ce faisant, il met en évidence une asymétrie irréductible des positions qui ne remet cependant pas en cause le bénéfice de cette démarche pour les différents membres du collectif de recherche.
Article de Agnès d' Arripe, Cédric Routier, Damien Vanneste
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 3 & 4, décembre 2018, pp. 63-76.
Mots clés : Culture-Loisirs, Handicap-Situations de handicap, Personne handicapée, Handicap psychique, Radio, Musique, Médiation, Territoire, Lien social, Lille
A partir d’effets inattendus apparus dans une recherche-action, cet article approche la culture musicale dans sa fonction pragmatique de médiation. La performativité de l’œuvre musicale, au prisme notamment de la notion d’objet relationnel (Fevry, 2015), est illustrée par sa capacité à faire lien entre différents acteurs du projet concerné. Celui-ci consistait à concevoir et lancer une émission de radio produite et animée par des personnes présentant un handicap psychique. Or l’œuvre musicale s’est révélée permettre à ces personnes d’exister personnellement et d’agir socialement, s’imposant dans la construction des relations et soutenant la pérennité de l’émission. Nous verrons aussi qu’elle interroge plus largement la problématique contemporaine du handicap, particulièrement concernant l’usage des classifications usuelles et les rapports entre chercheurs et chroniqueurs de l’émission.
Malgré l’apparition d’un discours des pouvoirs publics visant la promotion de la cohésion sociale du territoire, au regard des stratégies en œuvre ou en projet, cet article met en évidence la variété des contextes de scolarisation et leur rôle dans les situations d’échec scolaire de nombreux jeunes de Guyane.
Ainsi, il sonde les principales difficultés liées aux exigences de la scolarisation dans la langue française et son poids en matière de réussite scolaire par rapport à la tradition orale et à d’autres réalités linguistiques et culturelles locales.
Cette recherche met au jour les paradoxes d’une démarche fondée sur la confrontation nécessaire entre les atouts du territoire, le passé culturel, la vie quotidienne des jeunes, issus pour la plupart des familles fragiles, pratiquant des langues minoritaires et le modèle du discours officiel par rapport aux jeunes de l’hexagone.
Enfin, elle expose la part qui reste à travailler dans l’éducation et dans la participation des jeunes au processus de construction de la société guyanaise d’aujourd’hui. Elle souligne en conclusion que bon nombre des faiblesses relevées sur le terrain résultent de la difficulté permanente d’articulation de la langue d’enseignement avec les langues parlées sur le territoire. Ces dernières n’étant pas traditionnellement associées à l’école et qui ne sont pas traditionnellement associées à l’école. Les problèmes rencontrés sur le terrain de cette ancienne colonie française soulignent la nécessité d’une prise en compte collective de cette situation.