Article de Léonard Nguimfack
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 3, septembre 2016, pp. 293-305.
Mots clés : Enfance-Famille, Thérapie familiale, Approche systémique, Délinquance juvénile, Sorcellerie, Discours, Culture, Cameroun
L’évocation de la sorcellerie par la famille comme cause de son malheur (les comportements délinquants chez l’enfant par exemple) ne saurait être considérée par un thérapeute appelé à travailler sur les interactions familiales comme un non-sens. Elle fait partie du matériel psychique avec lequel les membres de cette famille vivent et fonctionnent, matériel psychique qui oriente leurs pensées (cognitions), leurs comportements et leurs émotions. L’évocation de la sorcellerie n’est d’ailleurs qu’une demande de secours, d’aide et non un déni du problème ; c’est une plainte qui cherche réparation. Le thérapeute familial devra travailler avec la famille et modifier sa perception de la réalité (le danger et l’angoisse d’ensorcellement), usant des mises en question de cette perception et d’autres stratagèmes thérapeutiques possibles, afin d’amener la famille à faire l’expérience d’une réalité nouvelle (la vie sans angoisse d’ensorcellement).
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