PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Les thérapies systémiques familiales restent peu pratiquées au Cameroun et en Afrique. Ceci s’explique souvent par le fait que les modèles transactionnels familiaux traditionnels, de nature asymétrique, restent vivaces. Ils sont véhiculés à travers les mythes et rituels qui organisent la vie des familles, malgré la diversité des espaces de socialisation et d’enculturation qui se proposent à l’idiosyncrasie des générations actuelles. Ceci est souvent à l’origine de crises ou pannes du fonctionnement familial. Les thérapeutes eux-mêmes, sont souvent porteurs de ces modèles inconscients dans leurs interventions et leurs pratiques, qui agissent comme des contraintes à la formation et l’exercice des thérapies systémiques. L’article présente et analyse la prise en charge d’une famille dont les difficultés transactionnelles, portées par la mère, sont des symptômes d’une crise du fonctionnement familial dont le conflit père/fils est le nœud. L’observation clinique suggère que la famille négocie péniblement la transition entre traditions et modernité. La réponse proposée est une approche systémique-fonctionnelle conduisant à une réorganisation autonome et guidée du fonctionnement familial, laquelle a montré son efficacité dans la disparition des symptômes névrotiques chez le malade désigné.
L’article présente une lecture des addictions à travers le prisme de la théorie du chaos et de la théorie des systèmes complexes, qui nous offrent une perspective surprenante pour repenser le rapport entre crise, répétition et changement. L’issue de cette réflexion est la proposition d’une classification de trois types d’addictions le long de la trajectoire entre chaos et périodicité, voire de trois rencontres possibles entre personnes souffrant d’une addiction et dispositifs thérapeutiques. Des éclairages théoriques et des pistes d’intervention clinique accompagneront la proposition du modèle.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 4, décembre 2022, pp. 331-348.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Écologie, Posture professionnelle, Anxiété, Coopération, Thérapie, Crise, Émotion, Récit de vie, Jeu de société
Face aux bouleversements globaux et systémiques qui s’accélèrent et aux prédictions scientifiques anxiogènes à propos de notre avenir commun, de nombreuses personnes naviguent entre Isolement, Préoccupations, Perte de Sens et Détresse. Comment réinventer nos pratiques face à des enjeux qui nous concernent toutes et tous ? Comment l’approche narrative, initiée par White et Epston, peut nous soutenir dans cette quête et nous guider dans une posture politique et engagée ? Quels récits alternatifs soutiennent l’Espoir et la Dignité ? Pour y répondre, nous explorerons le jeu thérapeutique « Graines de Rêves », un temps suspendu de poésie, visant à offrir des espaces créatifs où dire et vivre ensemble la sensibilité à ce qui nous entoure.
L’objectif de notre recherche est l’analyse prospective des modifications du mythe familial et de la structure de la famille durant la période de la crise du post-partum conduisant à une hospitalisation mère-enfant. Dans la perspective de faire une esquisse du mythe familial, nous optons pour l’utilisation des blasons de famille. Les résultats indiquent que la crise du post-partum nécessitant une hospitalisation conjointe est caractérisée par l’absence de représentations du bébé, du père, des grands-parents, du rôle parental et de la différenciation familiale. L’hospitalisation et le processus thérapeutique périnatal permettent à ces mères d’intégrer des éléments dyadiques dans leur réseau de signifiants familiaux, alors que l’intégration triadique est moins présente dans notre population. Nous avons constaté une amélioration significative des scores de fonctionnement familial dans tous les groupes de diagnostic à la sortie de l’hôpital et six mois plus tard. Les scores relatifs aux relations mère-bébé et aux symptômes se sont également améliorés de manière significative.
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 26, automne 2021.
Mots clés : Territoire-Logement, Jeunesse-Adolescence, Jeune, Milieu urbain, Eau, Crise, Jeu, Politique, Habilitation, Expérimentation, Banlieue
Cet article a pour objet les « geysers » de la canicule de juillet 2015. Ces phénomènes causés par l’ouverture « sauvage » des bouches d’incendie dans des villes de la banlieue parisienne ont été traités par les pouvoirs publics comme des sortes d’émeutes. Le texte rend compte également d’une expérimentation conduite pendant l’été 2016 rendant légale et sans risque l’ouverture des bouches d’incendie. Ce texte est l’occasion d’une réflexion sur l’habilitation des jeunes comme acteurs politiques, rendue en partie possible par l’emploi d’un cadre théorique articulant les concepts d’expérimentation, de maîtrise d’usage et de ville récréative.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 41, n° 4, 2020, pp. 299-311.
Mots clés : Travail social : Établissements, Direction, Management, Changement, Besoin, Crise, Équipe, Enfant handicapé, Projet d'établissement, Institution, Réunion d'équipe, Identité professionnelle
Quand la direction décide d’un changement institutionnel : entre mythe fondateur, crise et examens de passage – En 2003, je suis devenu le directeur d’une petite institution ayant deux ans d’ancienneté dans le secteur du handicap. La vie institutionnelle est faite de continuité et de changement. L’arrivée d’un nouveau directeur crée à la fois de l’incertitude et de l’espoir pour le personnel. Si, de surcroît, il est le dernier arrivé, il se retrouve dans la position paradoxale de devoir proposer une direction, un cap tout en ayant le moins d’informations et d’expérience concernant l’histoire institutionnelle, avec ses règles, ses croyances, son mythe fondateur. Arrive le moment où des changements sont nécessaires. Ceux-ci émergent à partir d’une ou plusieurs insatisfactions, parfois aussi à partir de nouveaux besoins. En tant que directeur, j’ai souhaité modifier l’offre de service à l’intention des bénéficiaires et procéder à une description de fonction du personnel. S’en est suivie une crise importante au sein de l’équipe car ces changements venaient modifier le mythe fondateur de l’institution, basé sur une indifférenciation des fonctions. J’ai été alors confronté à toute une série d’épreuves qui constituent de véritables examens de passage. Au terme de cette crise, un nouvel équilibre a émergé, apportant beaucoup de sérénité et de confort à l’ensemble de l’équipe ainsi qu’aux jeunes en situation de handicap.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 40, n° 3-4, décembre 2019, pp. 287-300.
Mots clés : Enfance-Famille, Thérapie de couple, Relation, Amour, Rencontre, Conflit, Crise, Changement
Certaines rencontres font basculer la vie pour un mieux ou pour un pire. Jean-Claude Maes essaiera de montrer que la posture relationnelle de la rencontre définit un destin schismogénétique dont on ne peut changer le cours qu’en transformant les phases de crise en renouvellement de la rencontre.
Je vais essayer de résumer le fil conducteur de la thèse de doctorat que j’ai consacrée au lien amoureux en mots simples sans tomber dans le simplisme, en partant de l’hypothèse titrant cet article : « Le premier pas résume la danse ».
Article de Jacqueline Bernat de Celis, Alain Braconnier
Paru dans la revue Adolescence, tome 37, vol. 2, n° 104, avril-juin 2019, pp. 221-500.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Adolescent, Violence, Crise, Haine, Anorexie, Agressivité, Automutilation, Identité sexuelle, Souffrance psychique, Passage à l'acte
La notion de violence en psychopathologie renvoie avant tout à la quantité de l’excitation en jeu. Envisager la violence à l’adolescence revient donc à considérer ce qui bouleverse l’économie de l’adolescent au point de déborder ses ressources psychiques. C’est à cette période de la vie la conjonction de sources d’excitations internes et de stimulations excessives, alors que l’investissement des relations aux parents n’a plus le même rôle économique, qui fait le " traumatisme de l’adolescence ".
L’article décrit comment les tentatives de solutions trouvées dans le soin psychiatrique de l’adolescent hospitalisé en unité de crise, aident à appréhender la graduation et la complexité des facteurs participant à la violence qui scelle souvent cette clinique. L’adolescent interroge, ici comme ailleurs, les différents niveaux de contenants comme trois poupées russes : la contenance globale, la contenance locale et la contenance individuelle.
Il n’y a pas d’évidence à soigner sous contrat les formes sévères d’anorexie, si ce n’est qu’il paraît nécessaire à la rencontre de trouver un dispositif pour encadrer la haine. La haine de soi et la haine de l’autre ont comme caractéristique de s’éprouver plus que de s’exprimer en empruntant la voie corporelle, pour laquelle le cadre contractuel constitue une réponse encore pertinente pour permettre de dépasser l’épreuve.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 60-2, avril-juin 2019, pp. 239-256.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Courant de pensée, Structuralisme, Crise, Bourdieu (Pierre)
Dans un contexte intellectuel où l’on aurait pu attendre des tentatives récurrentes de délégitimation de la sociologie qu’elles suscitent en retour une distanciation de ses praticiens vis-à-vis de leur propre sens commun, cet article pointe certains impensés qui grèvent encore les diagnostics de « crise » émis à l’endroit de cette discipline. Pour ce faire, il s’appuie sur l’espace de réflexivité dégagé, en partie malgré lui, par Marc Joly dans son ouvrage Pour Bourdieu (2018), à l’occasion duquel il s’emploie à disqualifier les griefs formulés contre l’architecture conceptuelle bourdieusienne par Jean-Louis Fabiani (Pierre Bourdieu. Un structuralisme héroïque, 2016). Quatre impensés ressortent de cette lecture critique de la critique : 1) le structuralisme est-il bien le continuateur du holisme ? 2) L’action sociale peut-elle s’appréhender uniquement à l’aune de la métaphore du jeu ? 3) La « pluralité » du social n’est-elle qu’un prétexte à la revalorisation philosophique du « sujet » ? 4) La sociologie pourrait-elle profiter, à terme, du renouveau du naturalisme social ? Cet article montre que, faute de proposer, sinon d’assumer complètement, une quadruple négation de ces impensés, nous nous privons collectivement de repères pourtant essentiels à la saisie des sources de la crise actuelle de la sociologie comme de ses possibles issues.
Cet article propose une actualisation du concept de cycle de vie familiale et une synthèse de ses apports au champ de la thérapie familiale. La famille est un groupe dynamique qui évolue et se transforme au fur et à mesure de son développement. Chaque étape de son cycle de vie entraîne une réorganisation des relations familiales et des règles de vie partagée (autonomisation du jeune adulte vis-à-vis de sa famille d’origine, formation du couple, famille avec de jeunes enfants, scolarisation des enfants, adolescence, nid vide, retraite des parents, etc.). Le passage d’une étape à une autre confronte chaque fois la famille à de nouvelles problématiques et peut donner lieu à une période de crise. Ces difficultés à évoluer ensemble constituent un facteur important des problèmes et des symptômes présentés par les familles. La diversification des configurations familiales n’entame pas la pertinence du concept de cycle de vie familiale. Plus les familles sont fragiles et changeantes, plus il est utile de les appréhender comme des trajectoires familiales et de considérer les étapes de leur évolution.