PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Le travail de groupe est assez fréquent en addictologie. Les groupes d’entraide, en général portés par des associations regroupant des pairs, les groupes de parole pour les patients, les groupes de couples, de conjoints ou d’enfants de personnes aux prises avec l’addiction sont fréquents. Les groupes multifamiliaux sont plus rares. Nous avons voulu montrer à travers cet article quel pouvait être le potentiel thérapeutique de ce type de groupe et quelles étaient les conditions pour que ce potentiel se déploie. Appartenir et se différencier sont au cœur des fonctions d’une famille, le groupe thérapeutique multifamilial peut contribuer à activer ces processus.
Paru dans la revue La Revue internationale de l'éducation familiale, n° 52, 2023-2, pp. 177-204.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Jeune enfant, Crèche, Relation équipe éducative-famille, Entretien, Observation, Vidéo, Interaction
Cette contribution s’intéresse à la notion de partenariat avec les parents et notamment aux pratiques concrètes réalisées lors des entretiens entre les parents et les professionnel.le.s de la petite enfance. Pour étudier les processus langagiers et interactionnels de ces entretiens, des enregistrements vidéo permettent de mobiliser une perspective d’analyse des interactions. La partie empirique porte sur un entretien de parents ainsi que sur les analyses menées dans un dispositif de formation concernant un deuxième entretien de parents. Elle permet ainsi de croiser les points de vue de la recherche et ceux des professionnel.le.s de terrain. Les entretiens étudiés présentent des épisodes marqués par des phénomènes d’emphase et d’accentuation des mots, des gestes et des expressions faciales. La perspective interactionnelle adoptée permet de décrire et d’identifier ces phénomènes d’emphase et d’interroger leurs spécificités dans le champ de l’éducation de la petite enfance.
Cet article est la version écrite de la plénière que nous avons animée lors des 14e Journées de Lyon. Il présente une approche systémique de la périnatalité. Nous décrirons l’évolution dans la manière de soigner le naître, et ses présupposés historiques, philosophiques, anthropologiques et éthiques. Nous pensons que ces présupposés agissent de manière voilée dans la conception du soin. L’obstétricien nous dit : « Le bébé se porte bien. » Cette phrase labellise une opérativité de la réalité très partielle. Nous présenterons en réponse les principes d’une obstétrique de la complexité et d’une périnatalité systémique qui prennent en compte la globalité des participants, familles et réseaux.
Le harcèlement scolaire est un sujet de préoccupation grandissant depuis une dizaine d’années, aux conséquences parfois désastreuses pour la santé physique et psychologique des enfants qui en sont victimes. Il existe de nombreuses approches qui tentent de remédier à ce phénomène, toutefois, elles partent toutes du même postulat : il faut intervenir à la place de l’enfant en souffrance. La grande majorité des stratégies de lutte contre le harcèlement cherchent à intervenir en toute logique entre le harceleur et sa victime pour défendre cette dernière et demander au premier de cesser l’agression. Nous montrerons dans cet article que cette manière d’agir présente des faiblesses et peut se montrer contre-productive, en toute logique interactionnelle. Nous proposerons une lecture systémique du problème qui permettra de développer une autre stratégie d’action, celle de travailler avec l’enfant ou l’adolescent harcelé afin qu’il trouve en lui les ressources nécessaires pour faire cesser l’agression. Afin de montrer l’efficacité de cette approche, nous analyserons les 79 cas qui ont été suivis dans le cadre d’une thérapie brève et stratégique selon le modèle de Palo Alto.
Au travers d’une situation clinique prise en charge par une « équipe mobile » qui fut mise en place en Belgique par décision politique, comme alternative à l’hospitalisation psychiatrique de longue durée, l’article met en évidence l’isomorphisme entre la situation institutionnelle et la situation familiale. Les auteurs décrivent comment, sans le vouloir, des enjeux relationnels entre deux équipes peuvent reproduire des impasses et de la souffrance chez le patient. Ils indiquent aussi comment ces impasses s’apparentent aux « jeux psychotiques dans les familles », comme M. Selvini-Palazzoli et ses collaborateurs l’ont si bien décrit.
L’approche systémique des relations blessées, sur un mode autoréférentiel, nécessite un engagement du thérapeute avec tout ce qu’il est, notamment son histoire familiale et personnelle. Dans un groupe de supervision systémique, cette éthique implique une prise en compte, chez chacun-e, de ses propres cartes du monde. Le présent article modélise une forme de supervision que l’auteur a mise sur pied dès 2016 avec successivement six groupes de supervision. Chaque thérapeute, avant d’évoquer une situation clinique, esquisse au tableau son propre génogramme. Dans un deuxième temps, les participant-e-s, y compris le superviseur, s’expriment par des mots ou des métaphores, tout en devant évoquer une résonance dans leur histoire personnelle. Cette supervision, démocratique, « augmentée » par les apports personnels des thérapeutes, est discutée avec l’une des participant·e·s.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 44, n° 1, mars 2020, pp. 11-48.
Mots clés : Lien social-Précarité, Discrimination, Ethnie, Insulte, Enquête, Sociologie, Statut social, Victime, Interaction, Analyse de contenu
Cet article propose un ensemble de résultats et de méthodes portant sur l’exploitation des injures telles qu’elles sont reportées dans les données de « Cadre de Vie et Sécurité » (CVS), enquête annuelle française portant sur la victimation. Une large part du document est consacrée au traitement effectué sur cette source textuelle. L’article s’attache ensuite à explorer la nature des injures en fonction des caractéristiques des victimes. Le rôle de la saillance des traits ethniques est ensuite abordé à travers une méthode de détection originale. Notre principal résultat est que la saillance du critère ethnique n’est pas directe et apparaît dépendante du statut social de la victime.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 20, n° 3, juillet-septembre 2019, pp. 241-290.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Nourrisson, Pluridisciplinarité, Habitude, Société, Socialisation, Maturation, Interaction, Rite, Observation
- Leçons apprises de la diversité culturelle et de l’anthropologie pour bien s’occuper de tous les bébés et de leurs parents
- Les observations des bébés : un défi méthodologique et épistémologique
- L’interdisciplinarité en santé dans le champ de la petite enfance : un point de vue anthropologique
- L’échographie obstétricale : rite médical ou rituel séculier de passage ?
- La situation anthropologique fondamentale au regard de la néoténie
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 60-2, avril-juin 2019, pp. 225-237.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Approche historique, Structuralisme, Interaction, Courant de pensée, Goffman (Erving)
Frame Analysis, ouvrage tardif dans l’œuvre d’Erving Goffman, suscita à sa parution, et dans les années qui suivirent, une réception étonnamment controversée pour un chercheur aussi reconnu qu’il l’était à l’époque. Il vaut la peine de reconstituer cet épisode de l’histoire de la sociologie américaine, et de tenter d’en repérer les causes. En effet, au-delà du cas particulier de ce livre, il soulève des questions théoriques récurrentes dans l’histoire mondiale des sciences sociales, tenant notamment aux statuts respectifs de l’interactionnisme et du structuralisme et, plus généralement, à l’importance qu’il convient d’accorder aux catégorisations théoriques.
Moins nombreuses que les hommes sans domicile, moins souvent évoquées dans la littérature académique portant sur l’exclusion ou sur le genre, moins repérables dans les représentations sociales et très peu souvent sans-abri, les femmes sans domicile sont relativement invisibles. Cet article combine des analyses qualitatives et quantitatives pour comprendre, dans une perspective de genre, les trajectoires de ces femmes et leur prise en charge institutionnelle. Les femmes sans domicile sont exposées à des formes spécifiques de violences, structurantes dans leurs trajectoires de vie, mais bénéficient également de formes de protection particulières via une prise en charge institutionnelle différente de celle des hommes. Ces violences et ces formes de protection sont fondées sur le genre, qui constitue donc à la fois un facteur de vulnérabilité et de protection pour les femmes sans domicile.