PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 113-129.
Mots clés : Enfance-Famille, Psychanalyse, Interculturel, Mondialisation, Culture, Genre, Couple, Relation familiale, Changement, Technologie numérique, Changement social, Individualisme, Tunisie
Cet article questionne l’étendue, la variété, la complexité, parfois la paradoxalité des effets de l’infiltration du virtuel dans les aires intersubjectives du couple et de la famille hypermodernes globalisés. L’approche retenue croise approche psychanalytique du lien et de la psychologie interculturelle et s’appuie sur la clinique et les recherches de l’auteure en contexte tunisien socialement et culturellement mutant. Sur la base de deux vignettes illustratives du phénomène du « bovarysme virtuel », elle met en évidence deux points concernant cet espace du possible et du potentiel. D’une part, il contribue à exacerber les quiproquos entre des subcultures de genre sur fond de paysage sociétal bien engagé sur les voies de l’individualisme et de la dépatriarcalisation ; d’autre part, il contribue à simuler et stimuler le processus d’interculturation, potentielle voie de relance de subjectivités et liens en crise.
Les auteures proposent tout au long de l’article une analyse des défis traversés par la femme au sein du couple lors de l’arrivée d’un enfant sur le plan de l’identité professionnelle. L’article se centre sur les remaniements en termes d’investissement lors de l’accueil du premier enfant et la difficile conciliation entre vie professionnelle, vie de couple, vie parentale. La société contemporaine s’éloigne des modèles anciens, engendrant des changements pour la femme et par voie de conséquence pour l’homme également. Quels remaniements identitaires s’opèrent ? Les problématiques individuelles de la femme trouvent-elles un écho dans le couple ? Le choix de l’axe de l’identité a été fait pour tenter de répondre à ces problématiques. Les auteures s’appuient sur leur pratique de psychologues et proposent une vignette clinique pour illustrer leur propos. Une grille de lecture des problématiques identitaires est proposée s’appuyant sur la théorie de Johann Jung (2015), centrée sur quatre axes majeurs : le négatif, la réflexivité, la continuité/discontinuité et la paradoxalité.
Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 61-78.
Mots clés : Enfance-Famille, Harcèlement moral, Adolescent, Stéréotype, Genre, Transidentité, Psychanalyse, Souffrance psychique, Soutien psychologique, Relation enfant-parents, Identité sexuelle, Groupe de parole, Transfert
Les souffrances des adolescent(e)s transgenres et non binaires sont en grande partie liées à des facteurs de risque environnementaux, notamment le harcèlement en milieu scolaire ou dans le quartier ainsi que la transphobie dans leur famille, voire chez certains professionnels de santé. Au sein d’une consultation hospitalière spécialisée en matière de transidentité à l’adolescence, l’un des principaux objectifs est d’apporter un soutien psychologique aux mineurs transgenres et à leurs parents et de prévenir les troubles psychiatriques. Pour ce faire ont été mis en place deux groupes de parole et un groupe intergénérationnel multifamilial à l’attention de ces familles. Orientés par la psychanalyse, ces dispositifs groupaux favorisent l’expression et l’élaboration des conflits psychiques de chaque membre du groupe. En plus de lutter contre une tendance à l’isolement, ils permettent en outre une revalorisation narcissique des participants dans un mouvement d’investissement réciproque.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 377-396.
Mots clés : Enfance-Famille, Norme sociale, Décision, Parentalité, Émancipation, Corps, Affirmation de soi, Maternité, Refus, Liberté, Sociologie, Genre, Récit de vie, Homosexualité
Le refus d’enfant est souvent pensé comme une déviance par rapport aux normes procréatives. L’analyse d’un cas paradoxal de refus d’enfant, entre choix et normes sociales intériorisées, amène à complexifier cette lecture. Élise a 23 ans et est en couple homosexuel avec une femme. Bien qu’elle n’ait pas le besoin immédiat d’une contraception, elle désire être stérilisée pour « brider son corps avant de se laisser convaincre par la société ». Son discours est structuré par deux réseaux de justification contrastants : le premier est celui de l’individualité et de l’autodétermination, le second celui de l’autocontrainte et des normes sociales intériorisées. Son expérience donne un aperçu condensé du régime normatif contemporain concernant la maternité. Le parcours de vie d’Élise est marqué par une socialisation intensive à la maternité et le vécu d’un trauma. L’analyse de ce parcours, et de sa situation limite en termes de mobilité sociale et de déviance à l’ordre hétérosexuel, révèle la tension entre injonction à procréer et éthique de la responsabilité procréative et parentale. Ces injonctions contradictoires contribuent dans ce cas à empêcher la maternité.
Article de Yaëlle Amsellem Mainguy, Isabelle Lacroix
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 169-187.
Mots clés : Enfance-Famille, Enquête, Mineur, Norme sociale, Parentalité, Genre, Maintien du lien, Relation enfant-mère, Relation enfant-père, Délinquance juvénile, Prison, Récit de vie
Cet article questionne ce que l’entrée dans la parentalité précoce au regard des normes sociales révèle des frontières de la parentalité acceptable et de la norme procréative. À partir d’une enquête sociologique menée dans plusieurs prisons de France hexagonale auprès de jeunes incarcéré·es âgé·es de 14 à 24 ans, on verra comment, pour celles et ceux qui ont des enfants, leur parentalité est largement impensée par les institutions présentes en détention. Tandis que leur parcours de vie est marqué par une autonomie et une indépendance économique précoces, on montrera comment la prison tente de replacer les parents de ces jeunes femmes et jeunes hommes dans leur quotidien et les réassigne à leur statut d’« enfant de », en dépit de leur parentalité largement empêchée.
Paru dans la revue Dialogue, n° 240, juin 2023, pp. 89-105.
Mots clés : Enfance-Famille, Maintien du lien, Relation enfant-parents, Accueil enfant-parents, Genre, Rupture, Intergénérationnel, Espace transitionnel, Rencontre, Culture, Europe
Les espaces de rencontre enfants-parents sont des dispositifs qui ont émergé il y a plusieurs décennies en Europe occidentale avec des modalités de fonctionnement en partie convergentes. Cet article s’intéresse aux analogies de fonctionnement entre les différents dispositifs européens à partir des discours professionnels ou institutionnels. Les auteurs font l’hypothèse que ces derniers sont soutenus, en partie, par des métacadres culturels communs. Afin de traiter de cette problématique, l’article s’inscrit, sur le plan méthodologique, dans une double perspective : synchronique (les témoignages des professionnels et des représentants institutionnels des différents pays concernés) et diachronique (les écrits des psychothérapeutes fondateurs des espaces de rencontre en France). Les métacadres culturels repérés sont observés selon trois axes : celui du maintien du lien parents-enfants, celui des rapports entre générations en termes de droit et d’autorité, enfin celui des rapports de genre dans le couple parental.
Paru dans la revue Empan, n° 128, décembre 2022, pp. 19-30.
Mots clés : Enfance-Famille, Violence institutionnelle, Genre, Autorité parentale, Droit de la famille, Violence conjugale, Séparation, Garde des enfants, Patriarcat, Espagne
Cet article traite de la mise en œuvre de la loi-cadre espagnole en matière de violences de genre dans le contexte de la spécificité territoriale et politique de ce pays. Considérée comme un modèle, elle a évolué d’une focalisation sur la plainte pénale vers une réflexion plus approfondie sur les difficultés des femmes victimes dans l’exercice de leurs droits, et notamment sur le vécu de violences institutionnelles. La réflexion est ciblée ici sur les réformes du droit de la famille, et l’insuffisante prise en compte des violences lors des séparations conjugales avec enfants.
Dans cet article, nous interrogeons les représentations des différences entre les rôles paternels et maternels. Sur quoi se fondent-elles ? La biologie suffit-elle à les expliquer ? Dans notre introduction, nous évoquons quelques éléments de l’évolution de nos sociétés, de la puissance paternelle à la coparentalité, et abordons ensuite les notions d’équité, d’égalité et de justice, notions traitées dans le champ de la philosophie, et dans le champ systémique, tout particulièrement par Iván Boszormenyi-Nagy. Ensuite, à l’aide de nombreux exemples cliniques ainsi que de quelques exemples tirés de la littérature, nous étudions la façon dont la répartition des tâches parentales peut affecter, souvent lourdement, les différents membres du système familial. Comment aider les familles à développer leurs propres modèles sans leur imposer les nôtres, comment soutenir le dialogue entre les parents ? Penser avec eux la symétrie ET la complémentarité des tâches parentales pourrait bien être un levier thérapeutique.
Paru dans la revue Empan, n° 128, décembre 2022, pp. 112-119.
Mots clés : Enfance-Famille, Violence conjugale, Prise en charge, Soin, Genre, Pratique professionnelle, Agresseur, Conseil de l'Europe, Femme, Victime
Depuis le Grenelle de 2019, l’institutionnalisation de la prise en charge des auteurs de violences conjugales s’accentue. Toutefois, les pratiques observées lors de deux enquêtes qualitatives, menées en France en 2018-2019 et 2020-2022, révèlent une faible intégration du primat de la sécurité de la victime et une tendance à la reproduction des hiérarchies de genre. Faute d’un étayage scientifique rigoureux, le traitement socio-pénal des agresseurs conjugaux présente à ce jour plusieurs points de divergence vis-à-vis des indications du réseau européen Work With Perpetrators et des recommandations du Conseil de l’Europe dans le cadre de l’application de la Convention d’Istanbul.
Paru dans la revue Empan, n° 128, décembre 2022, pp. 50-61.
Mots clés : Enfance-Famille, Violence conjugale, Psychanalyse, Genre, Culture, Brésil
Cet article analyse certaines théorisations psychanalytiques de la violence conjugale, à la lumière d’une expérience clinique auprès de femmes souffrant de violences conjugales dans la banlieue de São Paulo. Cette recherche s’inscrit dans une étude mettant en correspondance la psyché et le champ social. La violence conjugale contre les femmes repose la question de l’historicité de la théorisation, de son inscription sociale, culturelle, politique, autant d’interrogations que les études de du genre ne manquent pas de formuler à la psychanalyse.