PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 2, juillet-décembre 2023, pp. 169-184.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Nourrisson, Chirurgie, Mémoire, Adolescent, Topique freudienne, Deuil, Hospitalisation, Psychisme
Après avoir présenté les connaissances actuelles liées aux traces mnésiques et à la mémoire corporelle, les auteurs interrogent ce qu’ils nomment un « après-coup originaire » chez un bébé précocement confronté à une maladie somatique traumatique ayant nécessité un acte chirurgical.
Indubitablement, dans ce contexte, le bébé vit des phénomènes d’invasions et d’effractions sur le plan somatique et psychique. Plus tard, à l’adolescence l’archaïque traumatique somatopsychique génère des difficultés et/ou des empêchements du processus de subjectivation et de différenciation. En effet, il existe à l’adolescence l’expression sur un mode clinique ou psychopathologique d’une mémoire sans mémoire du corps de la période archaïque.
Article de Marie Bringer, Maude Ludot, Nathalie Follet, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 1, janvier-juin 2023, pp. 95-110.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Adolescent, Hôpital de jour, Deuil, Psychopathologie, Anxiété, Séparation, Conscience de soi, Groupe d'appartenance
L’adolescence est une période charnière sur le plan développemental, tant elle est marquée par des mouvements psychiques intenses, paradoxaux et complexes à appréhender et à comprendre par l’adolescent qui en est traversé. L’adolescent se heurte à des étapes psychiques importantes qui entrainent une symptomatologie anxieuse reflétant tout ce travail de séparation-individuation.
Les hôpitaux de jour constituent un lieu privilégié d’observation clinique et d’expérimentation de liens au groupe des pairs. Les médiations thérapeutiques proposées permettent alors l’accès à différents niveaux et registres psychiques tout en étant soutenus par la contenance groupale. Nous aborderons la clinique du deuil pathologique de l’adolescent illustrée par la situation clinique d’Emma, une adolescente de 16 ans, dont l’émancipation psychique a été rendue possible.
La bouche : elle prend, elle donne, elle embrasse ou elle mord, elle chuchote ou elle hurle... Lieu de contact, lieu de rencontre, lieu de passage, elle initie des transformations tant physiques que psychiques. N’y a-t-il pas, en effet, plus de neurones dans le tube digestif que dans le cerveau ? Son rôle est structurant. Qu’elle se mette à engloutir compulsivement ou à expulser, qu’elle se ferme, qu’elle vocifère en tous sens, elle marque des distorsions dans l’équilibre personnel et dans les communications avec autrui. Le groupe familial, lieu des premières constructions psychiques, est particulièrement concerné par tout ce qui touche à l’oralité. Ce numéro centré sur l’approche clinique tant du côté de l’enfant que des adolescents et de la famille parcourra les problématiques orales dans leurs manifestations normales et pathologiques et dans les soins psychiques qu’elles nécessitent parfois.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 16, n° 2, avril-juin 2015, pp. 161- 171.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Sujet, Prise en charge, Mineur isolé, Adolescent, Deuil, Psychothérapie, Migration
L’auteur aborde la prise en charge psychothérapeutique des adolescents arrivés seuls sur notre territoire dans un dispositif de soins pour familles migrantes. Ces adolescents ont vécu des traumatismes et des deuils multiples avant d’arriver chez nous et se retrouvent souvent dans un milieu carencé dans lequel ils peinent à trouver des adultes sur lesquels s’appuyer pour renouer avec le processus adolescent. Dans la relation thérapeutique, à la faveur du transfert et sur son cadre, s’actualisent des traces des objets et des enveloppes psychiques perdus, offrant ainsi une opportunité à la relance du processus de subjectivation et, par là, à la reprise du remaniement identitaire propre à cet âge.
Le colloque « Anthropologie de l'adolescence », organisé en 2012 par la revue Adolescence, le Centre d'Etudes en Psychopathologie et Psychanalyse de l'Université Paris-Diderot avec le Collège de France, nous a donnée l'opportunité de relancer le dialogue entre psychanalyse et anthropologie, et d'en rendre compte largement dans ce numéro de la Revue titré « Anthropologie ». « Rencontre de la métapsychologie des psychanalystes et de la métathéorie structurelle formelle des anthropologues » (F. Richard) autour du concept de création du Sujet adolescent se faisant, avec et parmi les autres : subjectalisation, intersubjectalisation. La métamorphose pubertaire, dans son altérité corporelle et psychique, se confronte et compose en interne avec les (re)trouvailles de l'archaïque infantile, de la question des origines, du retour au maternel, du Complexe d'Odipe, de la différence des sexes et des générations, du grand Autre, et en externe avec les représentants actuels de ce passé (notamment les figures parentales avec leurs propres histoires). Rencontre entre « processus pubertaires, leurs incitations fantasmatiques, et processus d'adultité, leurs positions mythiques » développe Philippe Gutton. François Richard travaille ces thèmes et plus précisément la question soulevée entre Odipe et archaïque, subjectivation et différenciation primaire, ce en regard des théories développées par Françoise Héritier sur « l'inceste du deuxième type ». Le débat entre le psychanalyste et l'anthropologue ouvre sur des convergences : inceste du premier type (homosexualité primaire) et du deuxième type (homosexuel indirect) ne seraient pas fondamentalement distincts, mais aussi sur des divergences quant à la notion d'identique au sens anthropologique et d'identification primaire définie par la psychanalyse. La question est posée : parlons-nous du même inconscient, du même Odipe ? Aujourd'hui ce dernier se complexifie, comment le reproblématiser ? Les expériences limites et les pathologies en extériorité signent un échec de l'organisation odipienne et du même coup les structures de parenté sont ébranlées et des formes nouvelles de parentalité se cherchent. A ce propos, Sylvie Faure-Pragier, revisitant « la valeur différentielle des sexes » de François Héritier au travers de l'évolution des modèles de procréation actuels, donne à voir l'émergence d'un nouveau fantasme originaire : le sujet accéderait à la symbolisation plus par « la certitude d'être l'enfant du désir de ses parents que par la mise en ouvre d'un fantasme de scène primitive. Les articles de ce numéro développent le travail de différenciation psychique, de subjectivation, de créativité que l'adolescent effectue avec et en présence de l'autre ; ils témoignent des paradoxes, des achoppements, des impasses qui surgissent tout au long de ce tumultueux parcours. Ces mêmes articles interrogent nécessairement, et en écho, la capacité de l'environnement social, culturel, politique, clinique à recevoir, lier, penser ces processus d'adolescence. Donnons pour exemple, le travail d'élaboration en équipe « d'une épidémie » de scarifications d'adolescents dans une institution, l'analyse de la langue des jeunes immigrés, la question du genre (affaire culturelle et politique)_ Ces instances sont-elles capables d'étayer la différenciation subjectale de la façon suffisamment bonne, de soutenir l'adolescent dans sa créativité, dans son statut émergent de sujet acteur de la collectivité ?
Entre du je, du nous et « on », anthropologues et psychanalystes ont encore beaucoup à inventer, co-créer autour de l'adolescence. [présentation de l'éditeur]