PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Les inégalités sociales de santé sont reflétées en matière de nutrition, avec un continuum dans la distribution des comportements alimentaires, les populations plus vulnérables ayant des comportements alimentaires globalement moins favorables à la santé. La consommation de fruits et légumes en particulier montre des disparités importantes entre les groupes sociaux, et peut être considérée comme un marqueur social. Les politiques publiques, en se focalisant sur l’information nutritionnelle, peuvent contribuer à l’aggravation de ces inégalités. Il est donc essentiel d’accompagner l’information des populations par des mesures en faveur d’un environnement par défaut favorable à la santé, pour rendre évident et accessible un choix « sain ».
Article de Amandine Baptista Mendes, Christelle Dupisre, Virginie Manner
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 14, Année 2021, pp. 28-47.
Mots clés : Alimentation, Repas, Socialisation, Exclusion sociale, Hébergement, Accompagnement social, Logement, Vie quotidienne, Autonomie, Groupe, Lien social, Expérimentation, Comportement alimentaire, Étude de cas, Témoignage, Nord Pas de Calais, Lille, Roubaix
À travers les témoignages d’hôtes de maisons relais ainsi que de résidents, le présent article entend rendre compte de la démarche des repas collectifs menée dans les maisons relais gérées par les professionnels de La Sauvegarde du Nord. Cette étude de cas permettra ainsi de nourrir la réflexion sur le rapport entre alimentation et précarité et soulèvera la question de savoir comment se saisir de la question de l’alimentation comme levier de socialisation.
Article de Leslie Lemarchand, Mélanie Carnault, Sophie Kern
Paru dans la revue Enfance, vol. 72, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 527-548.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Alimentation, Prévention sanitaire, Nourrisson, Apprentissage précoce, Comportement alimentaire
Les recommandations de santé publique concernant l’ordre et l’âge d’introduction des textures au cours de la période de diversification alimentaire ne sont pas toujours précises et les connaissances sur l’application des préconisations sont peu documentées scientifiquement. La création du questionnaire « Inventaire des Conduites Alimentaires – ICA » pour lequel plus de 800 réponses ont été recueillies et analysées nous a permis de rendre compte des pratiques alimentaires mises en place dans les foyers français au stade de la diversification alimentaire. Deux résultats majeurs ressortent de cette étude. Le premier concerne les âges d’introduction (âge auquel un comportement émerge au sein de la population) et de consommation courante (âge auquel un comportement est observé chez plus de 75 % de l’échantillon) qui, en lien avec le développement des habiletés oro-motrices, varient selon les textures : les textures liquides et mixées sont introduites avant 4 mois alors que les autres textures le sont à partir de 5 mois. Par ailleurs, la chronologie suivante est observée pour les âges de consommation courante : la texture mixée est consommée par plus de 75 % des enfants à 6 mois, les liquides à 8 mois, les semi-solides à 10 mois et les solides à 14 mois. Le deuxième résultat confirme l’existence d’une fenêtre temporelle optimale pour l’introduction des aliments complémentaires qui se situerait autour de 10 mois.
Paru dans la revue Cahiers de la puéricultrice, n° 338, juin-juillet 2020, pp. 12-15.
Mots clés : Santé-Santé publique, Prévention sanitaire, Comportement alimentaire, Éducation à la santé, Alimentation, Plaisir, Enfant, Obésité, Adolescent, Trouble du comportement alimentaire
Notre société est envahie de messages contradictoires concernant l'alimentation. Les premières victimes en sont les enfants et leurs parents, qui ne savent plus comment bien répondre aux besoins nutritionnels des plus jeunes. Toutes ces injonctions de les faire "bien manger" pour être de "bons parents" perturbent l'éducation à l'alimentation et peuvent créer des troubles. Les notions de plaisir et de partage sont essentielles dans la relation à la nourriture et doivent équilibrer une éducation parfois trop sanitaire.
Paru dans la revue Cahiers de la puéricultrice, n° 338, juin-juillet 2020, pp. 22-25.
Mots clés : Santé-Santé publique, Alimentation, Comportement alimentaire, Trouble du comportement alimentaire, Etablissement d'accueil du jeune enfant, Prévention sanitaire, PMI, Soutien à la parentalité, Santé, Projet individualisé, Allaitement, Management, Équipe pluridisciplinaire, Professionnel de l'enfance
Les parents dont les enfants sont gardés en établissement d'accueil du jeune enfant se retrouvent confrontés au cadre de la collectivité. Leur projet parental autour de l'alimentation n'est parfois pas adapté soit au projet d'établissement soit aux réels besoins de l'enfant. Les professionnels ont pour mission d'accompagner la parentalité et, surtout, de prévenir des situations pouvant mener l'enfant à développer des problèmes de santé.
La consultation diététique infantile doit être menée avec bienveillance et objectivité. Veiller aux apports alimentaires d'un enfant, sans le restreindre inutilement ; favoriser la découverte et la diversité alimentaires, sans exclure de groupes d'aliments, comme il est parfois de bon ton aujourd'hui ; préserver ses facultés naturelles de régulation alimentaire, etc., sont autant d'éléments clés pour prévenir ou pour atténuer un terrain favorable aux troubles nutritionnels à l'âge adulte.
Paru dans la revue Cahiers de la puéricultrice, n° 334, février 2020, pp. 35-39.
Mots clés : Santé-Santé publique, Malnutrition, Grossesse, Éducation à la santé, Alimentation, Pédagogie, Jeune enfant, Santé, Comportement alimentaire, Hygiène, Jeu, Madagascar
L’association française L’Appel mène depuis 2007 à Madagascar, en partenariat avec l’association malgache Miray, un programme de lutte contre la malnutrition aiguë modérée auprès d’enfants âgés de 6 mois à 5 ans, mais aussi auprès de femmes enceintes et allaitantes. Pour cela, L’Appel a développé une pédagogie ludique et participative, les Nutricartes®, permettant une éducation nutritionnelle simple, facile d’accès, et qui semble être un véritable atout pour éviter le risque de rechute vers la malnutrition aiguë.
La bouche : elle prend, elle donne, elle embrasse ou elle mord, elle chuchote ou elle hurle... Lieu de contact, lieu de rencontre, lieu de passage, elle initie des transformations tant physiques que psychiques. N’y a-t-il pas, en effet, plus de neurones dans le tube digestif que dans le cerveau ? Son rôle est structurant. Qu’elle se mette à engloutir compulsivement ou à expulser, qu’elle se ferme, qu’elle vocifère en tous sens, elle marque des distorsions dans l’équilibre personnel et dans les communications avec autrui. Le groupe familial, lieu des premières constructions psychiques, est particulièrement concerné par tout ce qui touche à l’oralité. Ce numéro centré sur l’approche clinique tant du côté de l’enfant que des adolescents et de la famille parcourra les problématiques orales dans leurs manifestations normales et pathologiques et dans les soins psychiques qu’elles nécessitent parfois.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 4, pp. 747-773.
Mots clés : Obésité, Alimentation, Consommation, Goût, Sociologie, Comportement alimentaire, Classe sociale, Groupe d'appartenance, Mode de vie, Norme sociale, Catégorie socioprofessionnelle, Interaction, Morale, Liberté, Santé, Identité sociale, HALBWACHS (MAURICE), BOURDIEU (PIERRE)
A partir d'un corpus de 85 entretiens semi-directifs, l'article expose une analyse de l'intégration des normes prescriptives en matière d'alimentation et de corpulence, en s'inscrivant dans les travaux de Halbwachs sur la consommation. Il souligne le maintien d'une forte hiérarchie sociale opposant catégories aisées et catégories modestes, et présente les facteurs d'intégration des prescriptions. L'analyse met également en évidence les inégalités sociales face à la construction des normes et la complexité des échelons intermédiaires, clivés entre une soumission à la pression normative et une forme de réaction populaire. Discutant les analyses de Bourdieu, il montre que les membres des catégories aisées sont soumis à des impératifs diététiques, déterminant un « goût de nécessité » contraint non par des impératifs économiques mais moraux, alors que les membres des catégories modestes expriment désormais dans l'alimentation un « goût de liberté » d'où sont absentes les préoccupations sanitaires. Dès lors, la lecture de l'ordre social à travers la consommation s'enrichit davantage des travaux de Halbwachs : la capacité à produire et à intégrer les normes révèle des appartenances sociales, et la consommation alimentaire constitue un espace où se forgent et se lisent goûts et identité de classe, auxquels peuvent venir se heurter les normes actuelles de santé publique en matière d'alimentation.