PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 41-42, juin 2023, pp. 59-73.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, DGCS, Approche historique, Sciences humaines et sociales, Transversalité, Direction, Administration, Collectivité territoriale, CNSA, Épidémie
L’action de l’État en matière de cohésion sociale a été fortement impactée par les profondes mutations du champ de l’action sociale, du fait des politiques de décentralisation, de la création de nouveaux opérateurs, mais aussi de l’évolution des enjeux sociaux (vieillissement, fragilité du lien familial, aggravation des difficultés d’accès à l’emploi, progression du « sans-abrisme », montée de l’exclusion dans certains territoires, inégalités entre les femmes et les hommes…) et des aspirations à une entière citoyenneté des personnes les plus fragiles. La direction générale de la cohésion sociale, de création récente (2010), mais héritière de plus de soixante-dix ans d’existence de la première direction « sociale » de l’État, a traversé de nombreuses évolutions des dispositifs et institutions sociales. Elle est restée la direction la plus « généralement et largement » compétente sur ces sujets et garde donc une profonde singularité, tout en devant s’articuler avec de plus nombreuses autres administrations, institutions, et opérateurs comme la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. La gestion de la crise de la Covid-19 et la conférence des métiers du médico-social et du social de 2022 l’ont fortement mise à contribution, et ont montré l’utilité, au sein de l’État, de pouvoir s’appuyer sur une direction « très sociale » et transversale.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 39, janvier 2023, pp. 33-46.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Relation éducative, Relation travailleur social-usager, Approche historique, Distance, Professionnalisation, Éducateur spécialisé, Don
Cet article propose une approche de la façon dont les éducateurs et éducatrices spécialisés envisagent la question de la distance et de son double, la proximité, des années 1940 aux années 1960. En s’appuyant principalement sur les archives de leur association professionnelle, il est ainsi possible de distinguer un premier temps, durant lequel l’installation d’éducateurs a pour objet d’établir une plus grande proximité avec les jeunes placés afin de rompre avec les héritages correctionnels, passant notamment par le « vivre avec ». Mais la professionnalisation suscite des débats sur le don de soi et entraîne une « prise de recul » au fil des années 1950, par laquelle la prise de distance physique et technique entre éducateurs et jeunes s’accompagne également d’une distance des éducateurs avec leur outil de travail, à savoir eux-mêmes.
Paru dans la revue Empan, n° 126, juin 2022, pp. 110-115.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Approche historique, Travail social, Établissement social et médicosocial, Gestion, Intervention sociale, Prise en charge, Enfant en difficulté, Psychiatrie infantile, Livre
Imaginons que la démarche qui a abouti aux deux ouvrages auxquels a participé Maurice Capul sur l’histoire du secteur soit poursuivie. Deux périodes, 1975-2000 et 2000-2025, pourraient être présentées, toujours illustrées par l’histoire de Saint-Simon et traversant les évolutions du secteur.
Cet article retrace l’histoire des différentes formes de placement psychiatrique sur demande d’un tiers existant en France du XVIIe siècle à nos jours. Cette histoire témoigne de la transition entre une conception organique de la famille demandeuse de lettre de cachet et une pratique individualisée laissant dans l’ombre l’identité du demandeur sans définir clairement son rôle. Pourtant, l’étude des motifs de placement à travers des sources d’archives montre que le proche parent a occupé une place significative non dénuée de sollicitude à l’égard du malade. Cette histoire s’oriente aujourd’hui vers une nouvelle conception qui pourrait considérer le proche parent, demandeur de soins psychiatriques sur demande d’un tiers, comme porteur d’une forme de consentement pour autrui.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 193-216.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Droit social, Politique sociale, Science, Recherche universitaire, Approche historique, Institution, Allemagne
Le droit social, en tant que cadre normatif des politiques sociales, a connu un développement spectaculaire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En Allemagne, le besoin d’un traitement scientifique de la matière conduisit à la création, il y a quarante ans précisément, d’un Institut Max-Planck consacré au « droit social étranger et international ». Pourquoi le choix d’un institut en dehors des universités ? Quels sont les apports et les influences de cet institut en matière de droit social comparé ? Le présent article cherche à dresser un bilan – provisoire – des travaux de l’Institut qui semblent avoir utilement contribué à la fondation du droit social comparé comme discipline scientifique en Allemagne. Par sa structure et sa méthode, l’Institut, tout en étant perçu par le public extérieur comme un point d’information et de contact, cherche à explorer des terrains moins connus et complète ainsi la recherche universitaire dans le paysage scientifique.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 28, 4/2019, pp. 21-31.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Informatique, Société, Action sociale, Contrôle social, Approche historique, Sécurité, Communication, Changement social
Un retour en arrière sur cinquante ans d’informatisation permet de revisiter les quatre grandes problématiques sociétales qui sont apparues au fur et à mesure de la progression des applications et qui ont transformé le secteur social et médico-social. Toutes ces problématiques cohabitent, s’entremêlent et se télescopent dans une mutation numérique dont la spécificité aide à évaluer et à prévoir la dynamique.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 27, février 2020, pp. 75-91.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Solidarité, Professionnalisation, Genre, Travail social, Approche historique, Citoyenneté
L’approche sociohistorique de l’émergence du travail social permet de situer ces interventions en même temps que les fondements de la démocratie en France, au moment de l’installation de la IIIe République et de l’État social, et de saisir l’indissociation entre histoire de la solidarité et histoire du travail social. Cette compréhension se double du repérage de la place du genre dans cette histoire, c’est-à-dire du système avec lequel les femmes de la période initiale – les fondatrices – ont dû composer et qui se reconduit. L’analyse ainsi produite réexamine de manière critique le cadre politique et professionnel de cette action publique et invite à un repositionnement collectif de ces interventions pour faire de la citoyenneté politique de toutes et tous le socle de leur conception dans une égalité de relation.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 27, février 2020, pp. 41-56.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique sociale, Approche historique, Solidarité, Socialisme, Libéralisme, Engagement
Cet article a pour objet d’analyser les variations de sens de la solidarité au prisme des politiques sociales et de se questionner sur la forme qu’elle est susceptible de prendre aujourd’hui.
En effet, l’étude de la trajectoire politique de la notion de solidarité offre un point de vue pertinent sur les transformations du modèle social français, modèle qu’elle n’a cessé d’imprégner. À l’origine, la solidarité se veut être une troisième voie entre socialisme et libéralisme : c’est cette troisième voie que les gouvernants de la IIIe République ont tenté de tracer avec l’élaboration des premières lois d’assistance et d’assurance. Confronté à la crise économique de 1929, ce modèle social s’est renouvelé durant la Seconde Guerre mondiale pour aboutir à la mise en place de l’État social, dont la forme est également un compromis, cette fois-ci entre socialisme humaniste et néolibéralisme. Ce nouveau modèle se heurte aujourd’hui au contexte économique, ce qui amène la notion de solidarité à être redéfinie par le législateur.
Article de Brigitte Bouquet, Gaëlle Boul, Nabila Mouhoud
Paru dans la revue Vie sociale, n° 27, février 2020, pp. 27-39.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique sociale, Sécurité sociale, Solidarité, Approche historique, Collectivité territoriale
Les politiques sociales, ancrées dans le temps et l’espace, évoluant selon les périodes et les contextes, sont contingentes dans leurs fondements et variées dans leurs formes. La Sécurité sociale, pilier de la solidarité, met en œuvre une solidarité collective fondée sur la reconnaissance des droits et obligations de contribution. Les années 1960 et 1970, avec la crise économique, questionnent fortement ce modèle. Lors du tournant néolibéral des années 1980, il s’est agi de repenser l’État-providence pour le rendre plus efficace. Depuis les années 2000, l’engagement de l’État est revisité. Il s’intéresse au redéploiement de l’action politique à l’échelle des territoires départementaux, communaux, et s’interroge sur le rapport entre la multiplication des plans et leur spécificité au regard d’une action commune de solidarité. Ainsi, le changement d’échelle par les territoires crée à la fois un problème et l’opportunité d’une nouvelle gouvernance
Paru dans la revue Vie sociale, n° 27, février 2020, pp. 13-25.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Solidarité, Concept, Morale, Approche historique
Cet article retrace le processus qui a permis à l’idée de « solidarité », née dans les milieux progressistes de la Restauration, de passer du champ des sciences naturelles et sociales vers la sphère politique. Ce transfert est l’œuvre d’un premier ministre radical de la IIIe République, Léon Bourgeois, qui, en 1896, formula une doctrine politique reposant sur les obligations générées par le fait irrécusable de l’interdépendance entre tous les hommes. Sous le nom de « solidarisme », il inventa ainsi un modèle à la fois social et libéral susceptible de s’opposer au libéralisme sans frein comme aux idées collectivistes montantes. C’est cette synthèse démocratico-libérale qui se cherche encore aujourd’hui à travers les politiques publiques de solidarité, au niveau national comme international.