PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Empan, n° 129, mars 2023, pp. 88-94.
Mots clés : Santé-Santé publique, Accès aux soins, Santé, Lieu de vie, Isolement, Témoignage, Accueil, Télémédecine, Pauvreté, Adaptation, Travailleur social, Peur, Contrôle, Covid-19, Toulouse
La pandémie de Covid et le premier confinement ont été une épreuve pour les salariés et usagers du centre de santé communautaire de Toulouse. Une médecin généraliste en témoigne, insistant sur le maintien de l’accueil inconditionnel des usagers et l’adaptation aux conditions du moment. Les pratiques de médecine à distance doivent prendre en compte les réserves des patients d’origine populaire à « s’autoriser à dire le mal » qui les affecte et à « avouer sa peur ». Ce témoignage rappelle que le corps souffrant n’est pas qu’une image et que l’ordre sanitaire ne doit pas prendre le pas sur le droit.
Pour le centre de santé communautaire de Toulouse, la pandémie de Covid et le premier confinement qui lui est associé sont une épreuve pour ses salariés et usagers, dont les déterminants sociaux de santé sont gravement compromis. Une de ses médiatrices en témoigne. Elle insiste, d’une part, sur les contraintes inhérentes aux conditions de travail en santé à distance et, d’autre part, sur les peurs et la faim générées par la période traversée dans la douleur. Enfin, elle termine en condamnant les confusions entretenues entre santé publique et ordre public.
Paru dans la revue Empan, n° 129, mars 2023, pp. 44-51.
Mots clés : Santé-Santé publique, Isolement, Épidémie, Inégalité, Santé, Gens du voyage, Conditions de vie, Femme, Souffrance psychique, Stress, Témoignage, État dépressif, Covid-19
Le portrait de deux habitantes de Nouveau logis, un des « quartiers gitans » de Perpignan, donne à voir la diversité de leur expérience du confinement de mars à mai 2020 et, plus largement, leurs conditions de vie et leur vécu de femmes au foyer. Cet article se propose de saisir la fabrique des inégalités sociales de santé, permettant ainsi d’appréhender leurs vécus autrement que par le prisme culturaliste.
Le renoncement aux soins participe des inégalités sociales de santé. Il a été beaucoup étudié sous l’angle du coût des soins. Or des études qualitatives pointent aussi l’impact des liens sociaux sur les comportements de santé. L’objet de cet article est de mesurer les différents déterminants du renoncement à partir de l’enquête statistique sur les ressources et les conditions de vie des ménages (SRCV) de 2013, comportant un module spécifique sur les contacts sociaux. Nous modélisons d’abord la probabilité de renoncer à des soins quel qu’en soit le motif, en fonction de différents types de ressources, économiques et sociales, puis nous estimons ce même modèle sur trois types de renoncement : pour raisons financières, logistiques ou pour d’autres raisons. Toutes choses égales par ailleurs, être pauvre en conditions de vie multiplie par six le risque de renoncer à des soins pour raisons financières, mais joue également positivement sur les deux autres types de renoncement. Plus la personne cumule des difficultés de sociabilité, plus elle est susceptible de renoncer à des soins, quel que soit le motif de renoncement, révélant l’importance des ressources sociales au-delà des ressources économiques.
De nombreux professionnels de la santé ont vu ces dernières années, le nombre de consultations d’adultes en « burnout » monter en flèche. Nous sommes cependant frappée par leur jeune âge et l’arrivée croissante d’étudiants qui semblent présenter les mêmes symptômes que leurs aînés : ils sont déscolarisés, démotivés, fatigués, désocialisés, désabusés, indifférents à tout, souvent suicidaires. Cet article propose un regard systémique sur ce phénomène à partir d’une vingtaine de situations rencontrées dans notre cabinet privé, pour pouvoir, dans un article ultérieur, fonder des interventions thérapeutiques à partir de ces analyses.