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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Police privée sur la ville : réflexions sur les discours policiers, le clientélisme et la " race " dans l’espace public

Article de Élodie Grossi

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 1, mars 2017, pp. 29-55.

Mots clés : Justice-Délinquance, Police, Privatisation, Population, Territoire, Étudiant, Université, Quartier, Ethnie, Ghetto, Discrimination, Légitimité, Langage, Entretien, Enquête, Etats Unis, Chicago

Le quartier de Hyde Park à Chicago, fief d’une des plus importantes universités privées du pays, est le théâtre d’une situation inédite en matière de gestion de l’ordre public : les policiers privés du University of Chicago Police Department (UCPD) ont peu à peu supplanté leurs confrères du public suite à la signature de récents accords municipaux laissant aux policiers privés la possibilité de gérer activement le territoire à l’intérieur et à l’extérieur du campus. Le travail ethnographique exploratoire auprès des policiers du UCPD entrepris en 2013 et présenté dans cet article analyse les rapports entretenus par les agents du UCPD avec l’espace public et avec les populations sur le territoire, suite à l’extension de leur juridiction. Se pose la question de l’égalité de traitement des populations par les policiers, puisque ces derniers prennent en charge à la fois les membres de la communauté académique, majoritairement « blancs », et les non-affiliés à l’université, résidents du ghetto « afro-américain » alentour. Au fil des sessions d’observations participantes et des entretiens semi-directifs menés lors des patrouilles, on verra l’adaptation de pratiques policières dites « classiques » à la situation locale de Hyde Park, notamment à travers l’utilisation par les policiers à la fois d’un vocabulaire assorti de termes racialisés, mais aussi de jeux langagiers d’euphémisation et de substitution qui mobilisent les catégories locales et masquent la frontière « ethno-raciale ». Ce vocabulaire « écran » est utilisé pour distinguer les individus perçus comme des clients « légitimes » des utilisateurs « non légitimes » du service, et traduit toute la prégnance du racisme institutionnel invisibilisé sur le terrain.

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L'expérience du ghetto : stomy roger abou et leur clan : rebelles et debrouillards

Article de Manuel BOUCHER

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 2, pp. 221-248.

Mots clés : Jeune en difficulté, Enfant de migrant, Politique de la ville, Stigmatisation, Violence, Idéologie, Sécurité, Insécurité, Quartier, Banlieue, Ghetto, Police, Contrôle social, Régulation sociale, Précarité, Territoire, Enquête, Sociologie, Discrimination, Racisme, Conflit, Bande, Statut social, Image de soi

Dans un contexte pusillanime à l'égard de la jeunesse populaire renforcé depuis les émeutes urbaines de l'automne 2005, nous avons souhaité dépasser les polémiques idéologiques (sécuritaires/anti-sécuritaires) sur les phénomènes d'insécurité et leur traitement en mettant en oeuvre un programme de recherche permettant de définir et comprendre l'expérience sociale des habitants des cités d'habitat social qui font peur, notamment des jeunes qui assument une « figure d'agresseur » et entretiennent des interactions frictionnelles avec les acteurs institués et émergents d'encadrement des classes populaires. Ce texte expose ainsi des données extraites d'une recherche portant sur les rapports paroxystiques entre des acteurs publics et para-publics de la régulation sociale et des jeunes incarnant des « figures de désordre » dans les quartiers populaires. Plus précisément, cet article décrit d'une part, les nouvelles épreuves de domination sur des jeunes d'une cité (la Cité des enfants perdus) en voie de ghettoïsation (importante précarisation des habitants, territoire fortement ethnicisé faisant l'objet d'une politique socio-urbaine minée par des conflits politico-institutionnels, forte visibilité d'une jeunesse désouvrée et stigmatisée, etc.) et d'autre part, les réactions et stratégies développées par ces jeunes pour sortir d'un processus de « réification réciproque ».