PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 62-3/4, juillet-décembre 2021, pp. 451-480.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sport, Spectacle, Économie, Club, Sécurité, Violence, Groupe, Rentabilité, Commerce, Risque
Depuis les années 1990, l’économie du football professionnel européen a connu de profondes évolutions, les clubs se muant en entreprises de spectacle. Documentant ces transformations, la littérature sociologique a pointé leur lien avec les questions de sécurité. Avec la hausse des impératifs commerciaux, la sécurisation des stades vise, en effet, à protéger et à améliorer leur potentiel productif et marchand. L’objet de cet article est de discuter cette thèse. L’enquête menée sur le cas de l’Olympique lyonnais (OL) montre que la convergence des intérêts économiques et sécuritaires ne va pas de soi, d’autant moins en contexte de croissance organisationnelle. L’analyse de la préparation, du déroulement et des suites d’un match de coupe d’Europe marqué par de violents incidents entre supporters permet d’illustrer les contraintes auxquelles sont confrontés les personnels du club. Un enjeu de leur travail est de réussir à articuler la maximisation des recettes commerciales avec la gestion des risques, dont celui très aigu lié au hooliganisme.
À partir d’une enquête sur plusieurs spectacles de Dieudonné, cet article analyse l’articulation entre l’antisémitisme et une critique réactionnaire des sociétés occidentales centrée sur la disparition des normes hétérosexuelles. Nous montrons que l’adhésion à cette articulation est d’autant plus forte qu’elle s’exprime dans l’espace-temps des représentations publiques, où Dieudonné met en scène sa stigmatisation tout autant qu’il la transcende. Dans l’interaction avec un public se sentant également stigmatisé, se constitue ainsi une « communauté déviante », à travers la transgression d’« interdits » perçus comme participant de l’effondrement moral des sociétés occidentales.