PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Cet article étudie le processus de régulation sociale du marché de l'investissement dit socialement responsable (ISR). Ce marché récent et original mélange principes financiers et principes extrafinanciers liés au « développement durable ». L'analyse de son histoire et de ses structures relationnelles révèle que ses membres doivent choisir entre deux conceptions de leur activité : ce marché comme une niche d'investissement ou ce marché comme un lieu de création d'une nouvelle technique qui pourrait à terme être élargie à toute la finance classique. Plutôt porté originellement vers une vision de niche d'investissement, nous montrons comment la vision plus élargie de l'ISR a finalement réussi à s'imposer. Les ressources sociales des chantres de cet élargissement ont été déterminantes, notamment leurs relations non fonctionnelles, mesurées par les réseaux d'amitié. Celles-ci ont joué un rôle singulier dans le processus de régulation. En effet, des barrières informelles se sont peu à peu dressées à l'entrée du marché de l'ISR, qui pourtant semblait à l'origine être un milieu très ouvert. Nous montrons donc que, dans un milieu interorganisationnel ouvert, l'amitié crée une clôture permettant à un sous-ensemble de membres du milieu considéré de sélectionner les véritables participants au processus de régulation de l'action collective, et du même coup d'en exclure les autres.
Article de Emmanuel LAZEGA, Lise MOINIER, SNIJDERS, et al.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 3, pp. 463-637.
Mots clés : Réseau, Sociologie, Relation, Échange, Modèle, Théorie, Système, Interaction, Norme, Groupe, Hiérarchie, Régulation sociale, Influence sociale, Comportement, Étude de cas, Chercheur, Savoir, Sémantique, Concept, Recherche, Science, Création d'entreprise, Individu, COMPLEXITE, SNIJDERS (TOM A. B.)
Les articles proposent, chacun à sa manière, l'exploration de données de réseaux longitudinales pour une meilleure compréhension de cette dynamique et par une meilleure maîtrise de cette complexité. Cette approche permet de tester simultanément plusieurs hypothèses concurrentes et d'observer la coévolution des comportements, des normes et des réseaux (...) Tous les articles de ce numéro spécial accordent cette place privilégiée au temps dans l'étude des systèmes complexes d'échanges et d'interdépendances. Au travers de ces explorations, les lecteurs pourront faire le point sur les progrès actuels des méthodes appliquées d'analyse de données relationnelles longitudinales, sur leur capacité à examiner ces coévolutions et sur la lumière qu'ils jettent sur les processus sociaux.
Cette étude examine les processus de sélection et d'influence liés à l'engagement scolaire et au comportement délinquant dans les relations d'amitié chez les adolescents. Nous appliquons des modèles d'analyse de réseaux dynamiques (Snijders, Steglich et Schweinberger, 2007) examinant la coévolution des comportements et des réseaux à un échantillon longitudinal de jeunes suédois (n = 445) observé pendant cinq ans. Les résultats indiquent que les choix des jeunes sont caractérisés par un fort niveau de réciprocité, de transitivité, d'homophilie de genre et d'homophilie fondée sur des niveaux semblables d'engagement scolaire et de comportement déviant. Des effets d'influence indiquent que les jeunes adoptent les comportements déviants de leurs amis. Le niveau d'engagement scolaire permet de prédire des changements dans le comportement déviant et ce dernier permet en retour de prédire une évolution dans l'engagement scolaire.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 3, pp. 559-583.
Mots clés : Socialisation, Sociologie, Réseau, Sociabilité, Relation, Rôle, Jeune, Changement, Influence sociale, Identification, Jeune majeur
Les processus de socialisation et les modes de sociabilité sont étroitement liés. Les réseaux personnels et leurs dynamiques donnent une image des inscriptions sociales à l'oeuvre. L'entrée dans la vie adulte s'accompagne de mutations importantes à cet égard. Les réseaux personnels évoluent profondément et interviennent par ailleurs sur les orientations des individus par les conseils et les influences parfois dissonants qu'ils proposent. A partir d'une enquête longitudinale qui suit un panel de jeunes depuis plus de dix ans, nous explorons les rapports entre l'évolution des réseaux personnels et les cheminements vers la vie adulte. L'identification d'« autrui significatifs », des raisons de leurs influences postulées, ainsi que l'étude des évolutions de leur centralité dans le réseau personnel permettent de dégager différentes logiques de sélection, d'influence et de composition qui contribuent conjointement à la dynamique des réseaux et des processus de socialisation.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 3, pp. 613-637.
Mots clés : Relation professionnelle, Sociologie, Réseau, Relation, Relation interpersonnelle, Sélection, Cognition, Modèle, Théorie, Interaction, Travail, Bien-être, CAPITAL SOCIAL, CONFIANCE
Nous estimons que les explications sociologiques proposées dans le cadre du capital social pour expliquer le bien-être individuel sont incomplètes car elles ne font pas de distinction entre les mécanismes d'influence interpersonnelle et de sélection d'une part, et les processus cognitifs intrapersonnels d'autre part. Dans ce but, trois modèles théoriques de l'interaction dynamique entre la confiance interpersonnelle et la satisfaction au travail servent à élaborer et à tester empiriquement six hypothèses. (...) Les données du réseau social longitudinal intra-organisationnel d'une société d'hébergement néerlandaise (n = 57) sont utilisées pour tester simultanément ces six hypothèses. Nous constatons un effet de contamination significatif, mais rien ne vient appuyer l'effet de popularité ni aucun des effets de sélection. De plus, contrairement à nos attentes, les employés dont le degré de satisfaction au travail est faible sont nettement plus susceptibles de développer des relations de confiance envers les autres.